Pierre Delayen, président de Isover Isolation et porte-parole du collectif « Isolons la Terre contre le CO2 »
© (Doc. Isover Isolation.)
En France, 30 millions de bâtiments mal chauffés et mal isolés rejettent chaque année dans l’atmosphère 95 millions de tonnes de CO2, principal gaz à effet de serre. C’est, après les transports et avant l’industrie, la seconde source d’émission de ce gaz polluant, en progression de 14 % depuis 1990. Signataire du protocole de Kyoto, la France s’est engagée à ramener en 2010 ses émissions de gaz au niveau de 1990. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a fixé au pays l’objectif de diviser par 4 ou 5 la teneur en gaz carbonique de notre atmosphère à l’horizon 2050.
Dans cette perspective des industriels reconnus du secteur de la construction (1) se sont regroupés au sein du collectif « Isolons la Terre contre le CO2 » pour informer, proposer des actions à la hauteur de l’enjeu et montrer :
– qu’elles partagent sur ce sujet une identité de préoccupations, à savoir satisfaire les engagements de la France pris à Kyoto et ses objectifs pour 2050,
– qu’elles allient leurs capacités pour être une force de proposition en vue de participer au débat en cours sur la réduction des gaz à effet de serre émis par les bâtiments.
Notre objectif est simple : diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments en 2050, ce qui se traduit par un objectif de consommation annuelle de 50kWh/m2 pour le chauffage. Cet objectif représente, pour les bâtiments résidentiels et non-résidentiels :
– moins de la moitié de la consommation autorisée par la réglementation thermique en place actuellement dans le neuf,
– moins du quart de la consommation constatée dans les bâtiments existants.
Notre plan d’action en quatre points est le seul capable de satisfaire l’objectif fixé par le Premier ministre à l’horizon 2050 :
– réduire tous les 5 ans, jusqu’en 2015, de 15 % les consommations des bâtiments neufs,
– amener, chaque année, 400 000 logements à une consommation annuelle de 50 kWh d’énergie primaire par m2, par la rénovation et la déconstruction- reconstruction, en y associant un dispositif de prêts bonifiés et de déductions fiscales,
– rendre obligatoire, lors de travaux dans l’existant, la mise en œuvre de produits performants comme dans les bâtiments neufs. Cette obligation doit porter sur l’ensemble des composants ayant une influence directe ou indirecte sur les émissions de CO2 : isolation de l’enveloppe, ventilation, éclairage, climatisation, production de chaleur et d’eau chaude, .
– rendre obligatoire l’affichage des consommations énergétiques des bâtiments.
Sans ce plan d’action, la pollution due au chauffage des bâtiments aura, en 2015, augmenté de 25 millions de tonnes de CO2, impliquant une réelle menace pour la qualité de vie des futures générations.
Le collectif est ouvert à tous les industriels de la construction qui partagent les mêmes ambitions et souhaitent s’engager dans notre démarche, et nous espérons la plus large réponse possible. Déjà, de nombreux contacts sont en cours pour l’élargir à d’autres industriels concernés. Ce collectif sera partenaire de tous les autres acteurs : entreprises du bâtiment, pouvoirs publics, institutions financières et mouvements associatifs dont l’engagement est également indispensable pour la mise en œuvre effective du plan d’action proposé.
Le collectif se mobilise dès maintenant pour que la future loi d’orientation sur les énergies intègre ses propositions d’actions. Il reste disponible pour aider à quantifier l’impact de toute nouvelle mesure législative proposée, relayer les actions des pouvoirs publics, investir dans la diffusion de solutions techniques performantes et garanties et, enfin, réaliser le plan d’action dans les meilleurs délais.