La gestion automatisée de l'éclairage doit se généraliser dans le cadre de la rénovation des bâtiments tertiaires.
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Dix ans après une expertise du Ceren sur le tertiaire-bureaux en France, qui avait mis en évidence une situation médiocre de l'éclairage, une nouvelle étude, présentée le 10 octobre, livre ses résultats.
Si le marché de l'éclairage de ces bâtiments de bureaux s'est profondément transformé avec la Led, des systèmes de gestion efficace et des optiques performantes, l'offre n'impacte que lentement le parc installé. Julien Arnal, président du Syndicat de l'éclairage, estime que « les luminaires à Led constituent 75 % du volume total des luminaires vendus en 2017 et environ le quart est destiné aux bureaux ». L'enquête, menée par l'Ademe, RTE, le Syndicat de l'éclairage et Récylum, montre que le marché du neuf dans les bureaux représente de 1 à 2 % annuellement et on estime entre 2 % et 4 % par an la part de bâtiments rénovés. Les potentiels gisements d'économie d'énergie, de 50 à 80 %, ne peuvent donc être obtenus que par une accélération du taux de la rénovation des installations. De plus, les commandes automatiques associées à l'éclairage - détection de présence et modulation de l'intensité en fonction des apports de lumière du jour - sont trop peu implantées, de 5 % (salles de réunion) à 12 % (locaux divers).
La consommation globale pour l'éclairage des bâtiments tertiaires à usage de bureaux représente entre 6,5 et 7 TWh (milliards de kilowattheures), soit 18 % de la consommation totale d'électricité du secteur, et une baisse des consommations globales de presque 9 % par rapport à 2006. Dans les espaces de travail (bureaux, open-spaces, salles de réunion), les surfaces ont augmenté d'environ 17 %, mais les consommations y baissent de plus de 13 %.
« Passer aux solutions électroniques réduirait d'un quart les consommations »
« Les puissances installées ont baissé de près de 14 %, explique Jacques Buchet, responsable du département technologie au Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie (Ceren). Les luminaires électroniques pour tubes fluorescents T5 et T8, et Led sont aujourd'hui plus nombreux qu’il y a dix ans, mais la situation est contrastée : les circulations, toilettes et locaux techniques sont encore équipés de lampes à incandescence halogène. Dans les bureaux, il reste 5 % de lampes halogènes et, dans près de 45 % des cas, des luminaires avec ballasts ferromagnétiques pour tubes T8. Passer aux solutions électroniques réduirait d ’un quart au minimum les consommations, sans même parler du bonus de la gestion automatique… »
Outre les économies d'énergie qu'elle pourrait générer, la gestion permettrait aussi d'améliorer la qualité de l'éclairage : avec la possibilité de faire varier les températures de couleur, l'intensité en fonction de la lumière naturelle et d'adapter ainsi l'éclairage aux besoins de chacun. Le Syndicat de l'éclairage présentera ultérieurement les pistes d'amélioration du confort des utilisateurs, notamment avec le HCL (Human Centric Lighting), associées aux rénovations.