ÉCLAIRAGE Quels luminaires pour répondre au mieux à la mise en valeur des façades

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ÉCLAIRAGE Quels luminaires pour répondre au mieux à la mise en valeur des façades

(Docs. Ludec, Philps et Osram.)

Éclairages dynamiques, changements de couleurs, accentuation de détails architecturaux... autant de combinaisons qui créent des effets théâtraux et améliorent la perception de notre patrimoine bâti.

Entre la gabegie des éclairages publics de certaines villes et leur extinction pure et simple pour raison économique, les communes cherchent à améliorer l’éclairage de leur patrimoine.

À l’occasion de la conférence « Éclairage public et environnement : une filière responsable », le président du Serce (Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique), Bernard Vadon déclarait : « La mise en valeur du patrimoine est une source d’attractivité touristique importante, qui contribue à l’épanouissement économique d’une commune ou d’une région. Dans ce contexte, la filière de l’éclairage et le Serce travaillent au quotidien pour démontrer qu’environnement, efficacité énergétique et éclairage public sont compatibles ».

Éclairer mieux ou « Éclairer juste », comme le préconise la brochure publiée par le Syndicat de l’éclairage, l’Ademe et l’Association française de l’éclairage, en évitant les nuisances lumineuses (cf. encadré).

De plus, les luminaires doivent présenter une bonne résistance mécanique et une sécurité électrique optimale, en offrant un niveau maximum d’Ulor (Upward Light Output Ratio, c’est-à-dire flux lumineux émis vers l’hémisphère supérieur) de 35 %.

Il est essentiel de mesurer l’impact financier d’une mise en lumière en raisonnant en coût global : consommations, durée de vie des matériels, maintenance. Cette analyse passe par l’inventaire des sources disponibles

et le type de luminaires utilisé.

Des technologies au service des applications

Les technologies, en particulier celles des sources, se développent en même temps que les mises en lumière se multiplient. Désormais, le coût d’investissement peut être compensé par les réductions de consommation et de maintenance réalisées sur la durée de vie de l’installation. Les lampes à décharge (sodium haute pression, aux iodures métalliques) voient leur efficacité lumineuse s’améliorer, tout en offrant un plus grand choix de tonalités de lumière (température de couleur).

Les leds (diodes électroluminescentes) connaissent une progression constante en termes d’efficacité lumineuse et d’indice de rendu des couleurs. Leur longévité moyenne atteint 90 000 et 100 000 heures respectivement pour les leds Burst et Graze de Philips, sans compter les possibilités de changements de couleurs.

Les appareils d’éclairage, avec des techniques sans cesse optimisées – optiques, intensité lumineuse, rendement,distribution de la lumière – associées à des designs discrets et des systèmes de variation, offrent de multiples possibilités d’applications. Le projecteur Milo de Thorn par exemple dispose d’un système optique comparable à ceux utilisés dans les appareils photo : le réglage s’effectue simplement à l’aide d’une clé Allen. Ou encore les gammes Wall Washer & Liner de Osram (Traxon Technologies) qui présentent un large choix d’angles d’ouverture et intègrent un système de gestion dynamique.

De son côté, Erco a développé Powercast, gamme de projecteurs pourvus de technologies à led et de réflecteurs Spherolit. Son concept global repose sur une forme de boîtier simple assortie de plusieurs répartitions symétriques de la lumière pour un éclairage d’accentuation de Narrow Spot à Wide flood, mais aussi de répartitions à faisceau large.

Ces évolutions incitent des collectivités locales à mettre en valeur leur patrimoine, tandis que la crise fait que d’autres optent pour une diminution drastique de leur éclairage. « L’éclairage architectural est mort », provoque Roger Narboni, concepteur lumière, Agence Concepto : « Les appels d’offres se font rares, les mises en lumière de façades, hormis les monuments de prestige ou les rénovations, concernent la plupart du temps les bâtiments privés ». Pour le concepteur lumière, il s’agit aujourd’hui de penser autrement les illuminations et de « mettre en scène les bâtiments publics de proximité tels que les écoles, les piscines, les gymnases dont les façades ne bénéficient bien souvent que de l’éclairage public, insuffisant pour créer des ambiances nocturnes agréables, ou même confortables ». Et d’appuyer ses déclarations sur l’exemple du Sdal (Schéma directeur d’aménagement lumière) de la couronne parisienne qui ne comprend ni monument classé, ni patrimoine à mettre en valeur, mais qui compte en revanche 85 bâtiments municipaux ne bénéficiant d’aucun éclairage particulier. Quand on lui objecte qu’il y a là contradiction, Roger Narboni explique qu’il est temps « d’éclairer la ville des usages en marquant par exemple les entrées de crèches, en traitant les trottoirs devant les gymnases, en soulignant les abords des piscines. Ces bâtiments seraient éclairés moins longtemps que les autres façades, mais toucheraient davantage de monde. On peut même imaginer un éclairage interactif qui permettrait aux piétons d’allumer les bâtiments en passant devant… ».

Pour le fabricant de luminaires d’éclairage extérieur, Alain Chardigny, P.-D.G. de la société Ludec : « L’important réside dans la façon d’éclairer. Aujourd’hui, il est facile de deviner si une mise en lumière a fait l’objet d’une étude d’un concepteur ou pas. Trop d’illuminations ont été réalisées au dernier moment, sans analyse préalable et sans être intégrées dans le projet architectural. Résultat : nombre d’installations sont des gouffres financiers en termes de consommation et de maintenance, quand elle existe ! Il n’est pas nécessaire de mettre beaucoup de puissance pour obtenir un bon rendu.La nature des matériaux, les détails architecturaux, jouer sur les variations de puissanceset de couleurs ou de teintes de blanc, sont autant de paramètres à prendre en compte pourobtenir un résultat satisfaisant.Le choix des matériels est aussi primordial : si les ledsconstituent un atout majeur,elles présentent encore quelques inconvénients que d’autres sources de lumière peuvent pallier. Quant aux luminaires, leur design, les matériaux qui les composent, leurs caractéristiques photométriques et les systèmes de gestion qui les accompagnent sont autant de critères de choix pour réaliser une illumination performante. »

Les luminaires : subtilité et efficacité

Compacts, légers, souvent en aluminium, les appareils d’éclairage offrent un large choix de formes et d’optiques. Chez Artemide Nord Light, les gammes à led se déclinent toutes en orientable avec trois faisceaux différents : 10°/25°/40° et deux températures de couleur au choix pour les leds : 3 000 K ou 4 000 K. Un autre Italien, iGuzzini, propose également des luminaires à led (blanc ou RGB), mais aussi multisource avec plusieurs optiques, intensive, semi-intensive, extensive, elliptique, afin d’adapter les faisceaux à la mise en valeur de détails architecturaux. Firalux a développé trois brevets pour les produits à led, notamment Chromaled, qui permet de faire varier les teintes de blanc. Outre ses gammes de projecteurs à poser ou à encastrer, Comatelec a décliné des modèles immergeables (jusqu’à 3 m), comme Acqueo comportant 28 leds, proposé en deux versions dyna-­miques, monochromatique ou RGB et équipé d’un boîtier d’alimentation et de connexion DMX. Sammode lance le Kastler, applique tubulaire pour tube électroluminescent (230 V). La platine interne est équipée d’un tube à cathode froide et d’un convertisseur dédié, ainsi que d’un réflecteur extensif en aluminium grand brillant. Elle intègre un tandem source à cathode froide/convertisseur spécialement développé pour fonctionner à basse tension (inférieur à 990 V), permettant d’alimenter le luminaire en 230 V sans passer par une coupure pompier. Cette applique est équipée d’un tube électroluminescent à pompage argon affichant une durée de vie supérieure à 50 000 h. De plus, elle bénéficie d’un système de variations rapi­des d’intensité lumineuse sans impact sur la durée de vie.

Tableau des fabricants

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