Ce gîte équestre recueille les eaux de pluie de 400 m2 de toitures, dans deux fosses de décantation de 3 et 5 m3. Stockées ensuite dans quatre cuves béton de 5 m3, elles sont utilisées pour les toilettes, l’arrosage, le lavage des box et l’alimentation des animaux. (Doc. La Nive.)
De plus en plus imposées par les maîtres d’ouvrage, la récupération et/ou la rétention des eaux de pluies font l’objet de nombreuses solutions adaptées à toutes les configurations. Une réflexion à mener dès l’étude du projet pour faire le bon choix.
Usuels en Europe du Nord où ils sont souvent imposés, les systèmes de rétention et/ou de récupération des eaux de pluie commencent à se multiplier en France. Que ce soit dans l’habitat, dans les ERP pour des équipements sportifs (stades et golfs) ou dans le cadre d’aménagements urbains.
Rareté, sécheresse, envolée des prix au m3, limitation des risques d’inondation après un orage ou simple prise de conscience sur la préservation de l’environnement, sont autant de bonnes raisons de récupérer l’eau de pluie. Trois approches existent. La première consiste à récupérer l’eau en vue de la réutiliser pour un usage domestique non-alimentaire ou corporel (lave-linge, chasse d’eau, arrosage…). La seconde vise à réguler les eaux de ruissellement de manière à contrôler le débit aux exutoires. La troisième, qui va souvent de pair avec la précédente, s’attache à la dépollution de ces eaux. Des décanteurs sont alors installés à la sortie des collecteurs d’eaux pluviales pour piéger les matières polluantes qui se mélangent à l’eau lors du lessivage des sols. Les eaux dépolluées et propres sont ensuite rejetées dans le milieu naturel (lacs, rivières…). Lorsqu’il s’agit de réutiliser l’eau, il convient de la stocker dans des cuves.
Le béton : une résistance mécanique indéniable
À l’instar des produits dédiés à l’assainissement, deux types de cuves, en béton ou en polyéthylène (PE), sont disponibles.
Les principaux critères de choix étant les possibilités d’accès des engins, la présence ou non d’une nappe phréatique, le type de canalisations, et le budget dont on dispose. Plus rarement utilisées, les cuves en acier de grande capacité. Elles comportent un revêtement intérieur plastique et un revêtement extérieur bitumineux. Le béton offre un coût attractif et une résistance mécanique indéniable. L’eau de pluie pouvant s’avérer corrosive pour les canalisations, il possède également l’avantage de la reminéraliser et de neutraliser son acidité. Ainsi, au-dessous d’un pH 4 de l’eau – c’est le cas des villes industrielles –, mieux vaut recourir à des cuves en béton pour un usage autre que l’arrosage. A contrario, l’eau est légèrement acide et non minéralisée avec les cuves en PE, d’où un petit risque de corrosion. Ce qui peut, dans une certaine mesure, être un avantage avec un réseau de canalisations anciennes entartrées. À l’actif des cuves en polyéthylène, leur grande légèreté, qui rend leur mise en place aisée. Les plus petites (2 500 l) sont d’ailleurs manuportables. Sur le plan mécanique, elles résistent aux poussées latérales du sol, de même qu’elles répondent à toutes les contraintes d’étanchéité à l’air et à l’eau, y compris en nappe phréatique.
Casiers modulables sous terre
En revanche, les volumes de stockage sont limités à 10 m3, sachant qu’il est tout à fait envisageable, comme pour les cuves béton, de les monter en batterie pour multiplier leur capacité. Enfin, béton ou PE, ces cuves bénéficient d’équipements prémontés en usine : filtration autonettoyante, tube antiturbulences, siphon disconnecteur, pompe immergée, surpresseur…
En aménagements extérieurs, de nombreuses techniques permettent de gérer les eaux pluviales : rigoles naturelles, noues et fossés, chaussées à structure réservoir, tranchées drainantes, bassins paysagers ou encore roselières assurant en même temps la dépollution. Les modules (ou casiers) pour la plupart venus d’Allemagne, permettent à la fois la récupération, la rétention et l’infiltration d’eau dans le sol, d’où une réduction du volume d’eau s’écoulant dans les réseaux.
Le volume d’eau récupéré en toiture considérable
Selon les modèles, ils peuvent assurer une rétention trois fois plus importante que celle obtenue par le gravier. Associables par clipsage, ils s’implantent dans les jardins ou, pour les plus résistants, sous voirie. Enterrés donc invisibles, ils constituent une alternative très pertinente aux bassins d’orage traditionnels en béton : diminution de l’emprise, possibilité d’utiliser le terrain en surface à d’autres fins, et absence de risques de noyade (les bassins de rétention à ciel ouvert doivent absolument être clôturés). Ce procédé combine généralement des modules standard pour le stockage et des casiers d’inspection pour le contrôle et le nettoyage du réservoir.
Bien dimensionner un système d’épandage ou de récupération nécessite de connaître la pluviométrie (renseignements auprès des services de météo). Le volume d’eau récupéré en toiture est considérable. À titre d’exemple, on l’estime à environ 50 000 à 70 000 litres par an pour une maison individuelle de 100 m2 au sol, soit 7 000 arrosoirs de 10 litres ! Il convient également de bien identifier la nature du terrain : l’épandage, par exemple, n’est pas recommandé dans un sol d’argile et de glaise.
Le nombre de techniques accroît les possibilités d’aménagement et de mise en valeur des sites. Mais, cette approche de gestion des eaux pluviales doit se prévoir en amont, dès l’étude du projet. Cela exige une étroite collaboration avec le maître d’ouvrage et avec l’équipe de conception (paysagiste, urbaniste, bureau d’études VRD). Les modifications qui surviennent ensuite sont toujours plus difficiles à gérer et… plus onéreuses. Pour un bon fonctionnement, il est impératif de prévoir un entretien et un nettoyage régulier des équipements. Également important, le compteur, qui permet de quantifier les volumes d’eau récupérés.
Fabricant/marque | SL | Nom du produit | Type de produit | Type de matériau | Destination | Capacité (m3) |
APC Calona Purflo | 501 | Cal’eau Pluviale | Cuve à enterrer | Polyester armé | Récupération et rétention | 3 à 15 |
502 | Millen’eau Pluviale | Cuve à enterrer | Polyéthylène haute densité | Récupération et rétention | 3 à 66 | |
Graf | 503 | Cuve de rétention | Cuve à enterrer | Polyéthylène | Récupération et rétention | 4,8 à 9,2 |
504 | Module 300 L | Modules et accessoires | Polypropylène | Bassins enterrés de rétention ou d’infiltration | 0,3 | |
Hegler | 505 | Sirobloc | Système de casiers (modules) et accessoires | Polyéthylène | Bassins enterrés de rétention ou d’infiltration | 0,3 par élément |
Nidaplast Honeycombs | 506 | Nidagreen EP/ Nidaplast EP | Blocs ou panneaux à cellules hexagonales | Polypropylène extrudé recouvert d’un géotextile sur deux faces | Récupération et rétention | NC |
Plas’teau | 507 | Ecociter | Cuve à enterrer | Polyéthylène | Récupération et rétention | 2 à 8 |
508 | Ecopluie | Réservoir à raccorder à une descente de gouttière | Polyéthylène | Récupération | 0,6 ou 0,8 | |
Sotralentz habitat | 509 | AT 112 | Cuve à enterrer | Polyéthylène | Récupération et rétention | 2,5 à 7,5 |
510 | Eaux Pluviales | Cuve simple peau à enterrer | Polyéthylène haute densité | Récupération et rétention | 2,5 à 10 en module de 2,5 | |
La Nive | 511 | Capteco Béton | Cuve à enterrer | Béton | Récupération et rétention | 1,5 à 6 |
512 | Capteco Polyéthylène | Cuve à enterrer | Polyéthylène | Récupération et rétention | 1 à 6 | |
Wavin | 513 | O-Bic | Modules et accessoires | Polypropylène | Bassins enterrés de rétention ou d’infiltration | 0,41 par module |
514 | Aquacell | Modules et accessoires | Polypropylène | Bassins enterrés de rétention ou d’infiltration | 0,19 par module |