Bureaux le Thémis à Paris, niveau E2C2.
© Corinne Vezzoni & Associés
Suite aux retours des expérimentions E+C-, un seuil intermédiaire pour le carbone et un réajustement des niveaux énergie sont à l'étude pour la future réglementation environnementale 2020.
L’expérimentation E+C- est à mi-parcours. À ce jour, 240 opérations (soit 360 bâtiments) ont été évaluées et sont inscrites dans l’observatoire. Une majorité de maisons individuelles (220) et de bâtiments de logements collectifs (113), mais aussi une vingtaine de bâtiments tertiaires. D’ici la fin de l’année, 800 à 1 000 bâtiments seront entrés dans l’expérimentation. Un beau panel qui permettra de définir les premiers contours de la future réglementation environnementale 2020. Si le cadre de l’expérimentation ne change pas, les retours d’expériences et les évolutions souhaitables seront intégrés dans la future réglementation environnementale (RE).
Feuille de route
Rien n’est encore décidé pour le moment mais le projet de loi Élan précise et enrichit les contours de cette future règlementation. Ainsi, elle mettra l’accent sur la performance énergétique, environnementale et sanitaire, le stockage carbone et la qualité de l’air intérieur. Le recyclage et le réemploi des matériaux seront aussi encouragés. Pour reprendre l’article 55 bis : « Les performances énergétiques, environnementales et sanitaires des bâtiments et parties de bâtiments neufs s’inscrivent dans une exigence de lutte contre le changement climatique, de sobriété de la consommation de la ressource et de préservation de la qualité de l’air intérieur. Elles répondent à des objectifs d’économies d’énergie, de limitation de l’empreinte carbone par le stockage du carbone de l’atmosphère durant la vie du bâtiment, de recours à des matériaux issus de ressources renouvelables, d’incorporation de matériaux issus du recyclage, de recours aux énergies renouvelables et d’amélioration de la qualité de l’air intérieur. » Voici là la feuille de route de la future réglementation.
Les enseignements E+C-
Parmi les 360 opérations évaluées, une majorité se situe autour d’E2 et de C1. Près de 20 % atteignent même le E3. Rappelons que le niveau E2 équivaut à la RT2012 -10 % pour les logements et -20 % pour les bureaux. En revanche, le niveau C1 est plus facilement atteignable car il a été fixé comme valeur d’entrée de l’expérimentation. Les évaluations de ces opérations confirment qu’il est bien plus difficile d’atteindre le niveau C2, car le poids carbone concerne à la fois la construction et l’exploitation. C’est pourquoi parmi les sujets à étudier dans le cadre de la réglementation, il y a la création d’un seuil intermédiaire pour le carbone et le réajustement des niveaux énergie. Cela permettrait de valoriser les efforts des maîtres d’ouvrage sur l’un ou l’autre des critères et de conserver un socle minimum énergie et carbone qui est à la base un fondement d’E+C- . Cela permettrait également de rassurer sur le fait que la performance carbone ne serait pas délaissée !