Le BIM n’est pas à cantonner à la construction neuve. Pour preuve, l’importante réhabilitation d’un hôtel parisien du XVIIIème siècle confiée à l’agence Valode & Pistre.
Lorsque les propriétaires d'un hôtel parisien, à Paris, décide de réhabiliter leur établissement afin d’atteindre les standards d’un 5 étoiles, ils ne se doutent pas des travaux numériques que cela nécessite. « Initialement, les clients envisageaient une mission d’architecture traditionnelle », raconte Annalisa De Maestri, dirigeante de VPBIM, entreprise du groupe Valode & Pistre, « Au fil des échanges, débutés en septembre 2019, Jean Pistre les a convaincus de réaliser un relevé à l’aide d’un scanner 3D car toutes les données du site n’étaient pas disponibles ». Et pour cause, le corps principal de cet hôtel particulier date de 1751. Au fil des siècles, il a évolué et comporte aujourd’hui six bâtiments. Or, la réhabilitation envisagée par l’agence de cet ensemble hétéroclite et peu documenté exige des données fiables. Le projet s’articule en effet autour de trois axes qui impliquent d’importantes modifications : la réorganisation des espaces communs, la réalisation de chambres spacieuses associées à des circulations d’étage optimisées pour les clients et le personnel, et l’accès à une gamme de services associées cohérentes avec les attentes d’un hôtel 5 étoiles. « Une rénovation lourde puisqu’on ne conserve que la façade et la moitié des planchers. De plus, une extension avec un étage accueillant des chambres prend place dans la cour centrale », intervient la spécialiste du BIM.
La conception de la maquette a été confiée à un géomètre. Celui-ci a effectué des relevés au scanner 3D. Pour certains lieux inaccessibles à cette technique, il a fallu se rendre sur place pour prendre des photos et faire des relevés terrain. L’exercice a cependant ses limites dans ce genre de configuration comme l’indique Annalisa De Maestri : « La reconstitution d’un ancien bâtiment nécessite bien plus qu’une simple modélisation 3D. De nombreuses informations sont manquantes ». Après la réalisation de cette première maquette numérique, qui apporte des données géométriques, des spécialistes ont réalisé des sondages pour identifier les matériaux, leur répartition, les ferraillages présents, etc. Toutes ces données ont alors été répertoriées, réorganisées et intégrées à des maquettes numériques. Autant de données qui vont servir au BIM. « La commande initiale n’intègre pas le traitement en BIM. Mais nous avons convaincu les bureaux d’études à appliquer cette méthodologie de travail, mise en place au fil des chantiers depuis 10 ans », relève la responsable. Cette campagne de collecte de données a permis la réalisation sous Revit d’une maquette dans le niveau de détails LOD 200 pour la phase d’avant-projet sommaire (APS). Une réalisation 3D qui n’a pas juste pour objectif la présentation du projet. Annalisa De Maestri détaille « Tout du long de nos études, cette maquette sert de base de données, d’outil de phasage, d’aide à la décision, de communication, de coordination avec les bureaux d’études, de calculs pour l’économiste ainsi que d’outil de suivi des surfaces et des modifications et aussi utile pour le décorateur ». Les études se poursuivent aujourd’hui afin d’affiner la maquette au niveau LOD 300. Un travail préparatoire important qui facilitera l’exécution in fine. Tout l’intérêt du BIM, à l’instar de ce qui se fait pour des constructions neuves.
