Deux verrières à géométrie variable

Carol Maillard

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FICHE TECHNIQUE

Lieu Deauville (14800)

Maîtrise d’ouvrage Ville de Deauville, AP’Culture (AMO)

Maîtrise d’oeuvre Agence Moatti-Rivière, Alain Moatti et Fabio Bezzecchi architectes (mandataires), avec Jean- Yves Houel (architecte associé), Projex

Ingénierie (BET TCE-CSSI), Avel Acoustique (BET acoustique), Diagobat (BET HQE),Vtic (ingénierie multimédia), Ecib (économiste), D’Ici là (paysagiste), Signétudes (signalétique)

Entreprise générale Eiffage, avec l’entreprise sous-traitante M Tech

Coût des travaux 17 M€ HT

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Deux verrières à géométrie variable

Entièrement rénovée, la cour du cloître est dotée de huit poteaux en acier placés sur le pourtour du volume et ancrés dans les murs, qui supportent le dispositif propre à la verrière.

À Deauville (14), les deux cours du couvent des Franciscaines ont été coiffés de verrières de configurations distinctes, qui diffusent la lumière du jour dans les espaces du futur équipement culturel.

 

Non loin de la mer et du centre de Deauville (44), le couvent des Franciscaines, érigé en 1876 dans un style néo-roman et néo-gothique, accueillait à l’origine un lieu de culte, un orphelinat et une école. Agrandi en 1883 et 1897, il devint un hôpital en 1914, puis un dispensaire et, en 1971, un lycée professionnel.

En 2012, la congrégation des sœurs Francis- caines a cédé ce lieu historiqueà la ville ormande, qui a lancé, en 2015, un concours d’architecture remporté par l’agence Moatti-Rivière. L’objectif? Reconvertir le lieu (6400 m2) en un pôle cultu- rel hybride, à vocation tout à la fois de musée, de médiathèque, d’auditorium. Lequel doit ouvrir ses portes au public fin juin 2020.

Double cour et bâtiments rénovés

Élevés sur deux étages, les bâtiments existants s’organisent à partir d’un cloître et de sa cour carrée, ainsi que d’une cour secondaire qui a fait l’objet d’une restructuration. L’entrée au RDC donne sur un hall d’accueil menant à une bou- tique, un espace d’exposition temporaire et une galerie photo occupant le cœur de la seconde cour. Autour, se déploient des salles de réunion, de séminaire et d’animation ainsi qu’un magasin (livres), un local de stockage et deux cages d’es- caliers et d’ascenseurs. Côté cloître, un audito-

rium (250 places), modulable et équipé de gradins rétractables, a investi l’ancienne chapelle, assorti de loges,sanitaires, local de stockage et traiteur. La cour du cloître (280 m2) sera un lieu d’accueil ouvert au public, la galerie le bordant accueillant une cafétéria et son office, donnant sur une ter- rasse-jardin. Au R+1, se développe le musée dédié à la collection du peintre André Hambourg (536 toiles), tandis qu’une série de bureaux entoure la cour et que les deux univers thématiques «Mu- sique, cinéma et spectacle » et « Mémoires de Deauville », dominent le cloître.

Au R+2, prennent place, du côté cour d’école, une autre salle du musée, des réserves et des bureaux, tandis que sur le pourtour du cloître, s’étire un autre univers « Jeunesse » qui se prolonge par un dernier univers baptisé «Art de vivre». Placés en mezzanine, ces cinq univers sont parcourus par un « ruban de la connaissance » fédérateur.

«La difficulté majeure de ce projet tient à l’hétéro- généité des édifices existants qu’il a fallu réorganiser pour apporter de la cohérence à l’ensemble », constate l’architecte Fabio Bezzecchi, de l’agence Moatti- Rivière. Le chantier a été conduit par Eiffage, qui a notamment restauré les façades en briques et pierres du bâti existant. Quant aux deux cours carrées, elles ont été couvertes de verrières spécifiques mises en œuvre par l’entreprise de char- pente métallique M Tech.

Verrière du cloître surélevée

La charpente métallique de support de la verrière du cloître comprend neuf poutres treillis de 17 m de portée qui, espacées de 2,20 m en moyenne, s’appuient sur une poutre de ceinturage.

Or, le défi structurel de la verrière du cloître a trait aux murs existants de la galerie couverte maintenus par des planchers qui ont dû être démolis, afin de créer une faille de 9 m de haut contribuant à l’ouverture des espaces entre eux. La grande verrière (17 x 17 m) coiffant la cour du cloître a été conçue de manière à ne pas être posée au niveau des chéneaux de toiture, mais de s’en détacher au moyen d’une surélévation. Pour stabiliser horizontalement les murs conservés, il a fallu mettre en place, en périphérie de la cour, huit poteaux métalliques ronds (Ø 270 mm) dotés de butons qui ont été ancrés dans les nez de dalles des planchers recréés.

Ces poteaux en acier (12 mm d’ép.) intègrent les descentes d’eaux pluviales (EP) qui reprennent les eaux des versants du toit et de la verrière. Une structure à profils tubulaires de ceinturage et de chaînage des poteaux a été fixée en partie haute de ces derniers pour soutenir les neuf poutres treillis transver- sales (1,80 m de haut) de la verrière, parées d’un bardage en tôle. Chaque poutre laquée blanc et préfabriquée a été levée à la grue et fixée sur la poutre de ceinturage. Puis une ossature de fond de chéneau bas a été posée au dessus des murs. Concernant l’ossature du bandeau cintré haut, elle a été montée par tronçons au sol et revêtue d’un bardage (Alucobond), puis elle a été levée et fixée sur la hauteur et le pourtour des poutres treillis, en habillage. Les profils aluminium de la verrière –formée de quatre travées bipente s’insérant quatre ouvrants de désenfumage – ont été mis en place ainsi que les trois chéneaux de liaison et les doubles vitrages.

Vitrage, lustre et puits de lumière

Au sein de la cour des expositions temporaires, la verrière carrée de 5,95 m de côté coiffe le puits de lumière pyramidal composé de plaques de plâtre inclinées revêtant les quatre parois maçonnées de support.

A suivi la pose du vitrage des joues verticales (3,60 m de haut) comptant un système de mur-rideau inversé, où le serreur est à l’intérieur et le montant structurel à l’extérieur, afin d’approvi- sionner le vitrage de l’intérieur. Sous l’ossature de la verrière, a ensuite été fixé un gril en caillebotis blanc suspendu, qui sert de plancher de mainte- nance à la verrière, d’accès au gril et de dispositif d’accroche du «lustre architectural». Ce dernier réunit 14 000 tubes extrudés (Ø 22 mm) en polycarbonate transparent suspendus au gril à l’aide d’attaches, selon un calepinage aléatoire, leur longueur variant de 0,30 m à 4,50 m.

En pendant du cloître, la cour des expositions temporaires, bordant un ancien collège, bénéficie d’un puits de lumière en forme de pyramide tronquée, couverte d’une verrière mono-pente.

Quant à la verrière couvrant la cour des expositions temporaires, le puits de lumière créé est en forme de pyramide tronquée de 7,67 m de haut. Elle est formée de quatre parois maçonnées rece- vant une charpente acier en console qui supporte un habillage incliné en doubles plaques de plâtre intégrant des points lumineux Led: une coursive d’entretien en caillebotis a été glissée en sous- face de la verrière. En surplomb, a été mise en œuvre la verrière monopente (5,95 m de large) comportant une structure acier équipée de ca- pots serreurs, qui maintient des panneaux vitrés isolants.

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