© Doc. Ahlstrom
Wifi, 4G, Bluetooth, antennes-relais, champs magnétiques… si la multiplication des ondes ne semble plus constituer un problème de santé publique, il reste utile de préserver certains espaces, notamment pour des raisons de sécurité nationale ou industrielle.
«On peut affirmer aujourd’hui, dans l’état actuel des connaissances, que les ondes des téléphones portables, des antennes-relais ou du wifi ne sont ni plus ni moins dangereuses que les ondes captées par votre poste radio. » Longtemps suspicieuse, l’association UFC-Que Choisir a finalement tranché, en janvier, estimant que « certifier qu’elles provoquent cancer, tumeurs, problèmes de fertilité, malaises, maux de tête, palpitations ou nausées relève de la supercherie ». Même le très sérieux Centre de recherche sur le cancer (Circ) qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe ces ondes dans la catégorie « cancérogènes possibles », comme le café ou les légumes marinés. Il reste que, réclamée par les écologistes, la loi du 9février 2015 relative à la sobriété, à la transparence et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques en réglemente la diffusion, avec plusieurs grands objectifs : modération à l’exposition, concertation à l’installation, information et protection du public.
Voilà qui devrait apaiser le débat sur la nocivité des ondes en basses fréquences (réseaux électriques) autant qu’en hautes fréquences (wifi, Bluetooth, téléphonie mobile, antennes-relais) ; et limiter le recours aux équipements de protection dans les espaces publics ou privés.
Personnes et équipements sensibles
Pourtant, leur mise en œuvre peut s’avérer nécessaire dans deux domaines. D’abord, pour épargner les personnes atteintes d’électrohypersensibilité (EHS) au sens médical du terme. Selon le ministère de la Santé, leur nombre n’excéderait pas 2 000 individus en France. Ensuite, pour sécuriser des espaces soumis au risque d’écoute téléphonique, de piratage de données, ou abritant des équipements sensibles. Il s’agit des postes de commandement des armées ou de la défense, mais également des entreprises pouvant faire l’objet d’espionnage industriel ou économique.
Il existe deux façons de contrôler ou d’atténuer la transmission des ondes. La technique active consiste à placer des brouilleurs qui émettent des ondes censées couvrir toutes les transmissions. Ces appareils, d’une portée de 5 mètres à 1 kilomètre, sont en vente libre sur internet pour quelques centaines d’euros. Il existe les « pollueurs d’ondes », qui émettent un signal parasite des appels entrants et sortants ; les « filtreurs d’appels d’urgence », qui laissent passer ces communications ; et les « détecteurs d’appel », qui agissent uniquement sur les communications entrantes ou sortantes non autorisées. Mais l’
Blindage de type cage de Faraday
Dernière voie, dite « passive » consiste à mettre en œuvre des revêtements atténuant les nuisances électriques et électromagnétiques en créant un blindage de type cage de Faraday. Il s’agit de couvrir les murs d’un revêtement conducteur qui absorbe les ondes : papier peint, rideau, peinture. Les trois produits existent et sont proposés par plusieurs fabricants, comme Brunswick et fils (rideau), Duralex ou Yshield (peinture), Ahlstrom (papier peint). Leur efficacité est réelle, surtout pour les hyperfréquences, si la pose est effectuée de façon jointive avec un raccordement à la terre. Un diagnostic préalable est néanmoins nécessaire pour identifier la source des ondes et limiter leur rebond à l’intérieur des murs.