Des lombrics pour le traitement des eaux usées

Philippe Donnaes

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Des lombrics pour le traitement des eaux usées

Les eaux usées sont envoyées par bâchées dans le bassin de traitement qui contient le massif filtrant.Ce dernier est constitué d'un matelas de plaquettes de bois et de deux couches de sable de granulométrie définie.Les eaux dépolluées sont ensuite réinjectées dans le milieu naturel.

© SOHE Assainissement

Ce système d'assainissement naturel, conçu pour le petit collectif, est capable de traiter l'ensemble des effluents. Économique, il s'adapte à tous les terrains et ne nécessite qu'une maintenance minimale.

Ce procédé d'assainissement écologique, dimensionné pour 5 EH (équivalents habitants) - il est également disponible en version 6, 7 et 10 EH - fonctionne en associant des lombrics à des plaquettes de bois. Testé depuis 2012 sur le site du CSTB de Nantes, il a reçu l'agrément ministériel (N° 2016-001) en février 2016 à l'issu de la procédure d'expérimentation. Ses performances iraient bien au-delà des exigences réglementaires en termes de rejet avec, notamment, des valeurs en DBO (demande biologique en oxygène) et MES (matières en suspension) de 2 mg/l, là où les textes réclament, respectivement 35 et 30 mg/l.

Une plage d'utilisation souple

« Il a également passé avec succès l'épreuve du 200 % » , commente Jean-Marc Hernandez, le directeur technique de la société SOHE Assainissement. C'est-à-dire en fonctionnant à double capacité (soit 1 500 l/jour) pendant quatre semaines, ces résultats le rendant donc compatible avec une utilisation en surrégime.

« Une sous-utilisation n' altère également en rien les performances de dépollution » , poursuit Jean-Marc Hernandez, le système étant donc parfaitement bien adapté pour une installation en résidence secondaire, gîtes ou camping.

Dans la pratique les eaux usées (grises et vannes) sont collectées dans un poste d'injection, équipé d'une pompe dilacératrice, qui les renvoie ensuite, par bâchées, dans un bassin de traitement d'environ 8 m2 (dans la version 5EH). Cette cuve de 2,20 m de hauteur, réalisée en blocs à bancher montés sur un radier béton (avec chape d'étanchéité) d'environ 15 cm d'épaisseur, peut être enterrée ou apparente, et même implantée en position dominante par rapport à l'habitat. Elle est recouverte par un caillebotis en bois qui assure l'intégration paysagère.

Un entretien minime tous les cinq ans

Points forts : aucune odeur et absence de fosse toutes eaux, caractéristique qui élimine de facto tout besoin de vidanger des boues de décantation. À la clé : un fonctionnement économique et un entretien quasi inexistant qui se résume, en l'occurrence, à changer ou à recharger le substrat lorsqu'il aura diminué de moitié (soit tous les quatre ou cinq ans).

Ce dernier est constitué d'un matelas de plaquettes de bois (chêne et peuplier) où niche une colonie de lombrics (installée lors de la mise en service) dont la population s'autorégule. Ces vers de terre forent les microgaleries à l'intérieur desquelles prolifèrent ensuite les bactéries qui assurent la dégradation des matières.

Une aération drainante et deux couches de sables (40 cm d'épaisseur totale), de granulométrie définie, posées sur un lit de galets, constituent le massif de filtration. Les eaux dépolluées, collectées en fond de cuve, sont au final réinjectées dans le milieu naturel ou renvoyées dans une tranchée drainante.

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