Le polypropylène est largement utilisé pour la distribution d’eau chaude et froide, les raccordementsse font par électrosoudage. (Doc. Giacomini.)
Thermalisme, thalassothérapie et balnéothérapie : trois notions différentes générant des problèmes spécifiques tout au long du circuit de distribution de l’eau, depuis le captage jusqu’à l’évacuation.
Alors que le thermalisme utilise à des fins thérapeutiques des eaux minérales et leurs dérivés, la thalassothérapie utilise simultanément des éléments du milieu marin et la balnéothérapie de l’eau douce enrichie d’algues, d’oligo-éléments. En thermalisme, les soins sont délivrés sur les lieux d’émergence des eaux minérales naturelles : notre pays compte aujourd’hui environ 120 établissements thermaux dans 102 stations thermales. Chaque source d’eau minérale exploitée est autorisée par arrêté ministériel, chaque établissement de soin est agréé pour le traitement d’une ou plusieurs orientations thérapeutiques précises, en raison des composants et de la température spécifique de la source qui l’alimentent. Dans le thermalisme, l’accent est mis sur les effets de l’eau naturelle, telle qu’elle jaillit de la source.
Conserver les propriétés de l’eau naturelle
Cela signifie que les eaux minérales utilisées en thermalisme ne sont pas transformées : pas de traitement, pas de réchauffage, pas de recyclage. Les eaux thermales sont captées, rarement stockées, bien que des bâches tampon puissent exister pour faire face aux besoins de l’exploitation quotidienne si le débit de la source est insuffisant ou fluctuant selon la saison. Elles sont ensuite distribuées et évacuées. Elles sont utilisées de plusieurs façons : sous forme de bains, de bains de boue, de douches classiques, de douches à la lance ou « douches filiformes », de douches multi-jets et elles sont éventuellement bues. Certains établissements recueillent le gaz naturel des sources et s’en servent à des fins médicales, sous forme sèche ou en brumisation. Les équipements techniques que l’on rencontre au fil de la chaîne de l’eau sont : les canalisations de captage (gros diamètre) ; des pompes si la pression n’est pas suffisante ; un système de filtration large, destiné à éviter gravillons et sables, mais qui ne modifie pas les qualités spécifiques de l’eau minérale ; des bâches de stockage ; des surpresseurs sanitaires en sortie des bâches ; des canalisations de distribution et leur robinetterie de réseau ; les robinetteries terminales pour le bain, pour la douche et pour la distribution de l’eau de bouche ; et enfin les canalisations d’évacuation. La distribution du gaz recueilli s’effectue comme une distribution d’air comprimé : filtration, compression, stockage, distribution et diffusion sous pression. La qualité du gaz distribué compte beaucoup. S’il est utilisé sec, filtration et assèchement sont des postes importants. S’il est utilisé sous forme de brumisation, tout contact avec de l’eau non-minérale est à proscrire. Les deux principaux problèmes de plomberie entraînés par l’exploitation thermale des eaux minérales sont la corrosion et l’entartrage.
Deux ennemis des thalassos : coquillages et corrosion
En thalassothérapie, les soins préventifs ou curatifs, sont pratiqués en utilisant des éléments tirés de l’environnement marin : le climat marin (air et vent), l’eau de mer, les algues, les sables, les boues et tout élément fabriqué par mélange de ces composants. Les éléments marins de la thalassothérapie sont le plus souvent utilisés naturellement ou chauffés. Les deux problèmes principaux des installations sont la prolifération des moules et autres coquillages qui tendent à obstruer les captages, la corrosion des canalisations et des appareils du réseau de captage-filtration-chauffage-distribution en contact avec l’eau de mer. Comme dans le cas du thermalisme, l’eau de mer, sauf pollution localisée, ne contient pas de bactéries susceptibles d’entraîner des infections humaines. Toute contamination ne peut venir que d’une contamination accidentelle par le réseau d’eau douce de distribution publique.
La balnéothérapie utilise de l’eau douce enrichie d’algues, d’oligo-éléments, d’huiles essentielles, etc. Cette eau est chauffée, puis utilisée en bains, douches, piscines, bains de vapeur… Le réchauffage de l’eau n’est pas un réel problème : toutes les solutions classiques conviennent, les établissements de balnéothérapie bénéficiant souvent d’un espace suffisant pour valoriser une solution solaire thermique.
Davantage que le thermalisme, la balnéothérapie est concernée par le risque accru de contamination par les légionelles. Le traitement éventuel appliqué à l’eau douce ne doit pas lui donner une odeur particulière. Les eaux thermales, elles-mêmes, à l’état naturel, ne sont pas contaminées. La contamination bactérienne ne peut donc venir que du mélange de ces eaux avec des eaux froides, issues des distributions publiques à travers le réseau de l’établissement. Elle peut également être d’origine accidentelle. Une bonne conception des réseaux suffit à éliminer le problème : séparation des réseaux classiques et des réseaux d’eau minérale jusqu’au point de puisage compris, mise en place de toutes les protections réglementaires (disconnecteurs sur les réseaux, clapets antiretour sur les robinetteries de puisage). Sur les réseaux classiques, les moyens traditionnels de traitement sont utilisables – avec une restriction toutefois pour le chlore dont l’odeur serait difficilement acceptable – dans un établissement où est mise en avant la vertu de l’eau minérale naturelle.