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Jacques Matillon, président de Bureau Veritas Construction, voit dans la période actuelle l’opportunité d’accélérer la digitalisation des métiers du contrôle technique.
CTB : Quels outils avez-vous développé dans le cadre de la crise sanitaire du Covid-19 pour assurer la continuité de vos missions ?
Pendant le confinement, nous avons adapté nos modules de formation pour continuer à délivrer des formations à distance et maintenir les agréments des intervenants. Nous en avons aussi profité pour déployer notre outil de contrôle technique construction Aviso sur les mobiles et les tablettes de nos collaborateurs.
Par ailleurs, depuis la parution du guide de l’OPPBTP encadrant le redémarrage des chantiers, nous avons créé trois contrats spécifiques : un avenant pour élargir les missions de nos coordonnateurs SPS ainsi que deux autres contrats relatifs à des missions de référend Covid et d’animateur de prévention Covid, qui viennent en complément des missions traditionnelles de CSPS. Tous nos responsables de prévention et de sécurité sont retournés sur les chantiers. La reprise de nos chargés d’affaires est plus progressive, mais nos partenaires recommencent à nous adresser des ordres de missions autres que liées à la crise sanitaire.
CTB : Quels sont les changements que cette situation a provoqué dans vos pratiques ?
Dans les phases de vérifications documentaires, l’échange de plans papier s’est littéralement effondré au profit de la dématérialisation. Pour ce qui concerne les vérifications in situ, nous allons lancer des contrôles par drones sur certaines opérations afin de pouvoir respecter les règles de distanciation. Nous avons des dronistes formés et qualifiés pour opérer ce type d’intervention, dont la mise en place devrait s’accélérer dans le cadre de cette crise sanitaire. De la même manière, nous commençons à déployer des systèmes de supervision à distance via des lunettes connectées et des caméras déportées. Jusqu’alors, ces matériels dont nous étions équipés étaient sous-utilisés. Nous sommes convaincus que l’on pourra bientôt certifier ou vérifier des constructions à distance, avec de la vidéo ou des applications spécifiques de réalité augmentée, de la même manière que nous avons certifié il y a peu la maquette numérique de la gare de Nîmes. Le grand avantage de la période que nous traversons, c’est de pouvoir convaincre nos partenaires que des alternatives fiables existent, et qu’elles peuvent accompagner la poursuite - ou la reprise - de l’activité.