Dégradations des revêtements d’imperméabilité de façade

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Dégradations des revêtements d’imperméabilité de façade

© (Docs. 2013 Agence Qualité Construction Fondation Exellence SMA)

Le constat

Les dommages relatifs aux dégradations des revêtements organiques d’imperméabilité de façade, relevant de la norme NF DTU 42.1, peuvent se classer en trois groupes principaux :
• les dommages à caractère esthétique : encrassement, salissures. Ils concernent souvent les anciennes résines de type thermoplastique ;
• les dommages d’origine mécanique : fissuration, cloquage ou décollement du revêtement ;
• les dommages liés à une prescription erronée : un revêtement d’imperméabilité inadapté peut générer des désordres de type condensation à l’intérieur d’un logement mal ventilé, s’il recouvre un film préexistant peu microporeux.

Le diagnostic

Les dommages à caractère esthétique

Les premières générations de résine (thermoplastique) ont donné lieu à des désordres. Le film s’encrassait et fixait la pollution atmosphérique. Des traces noires étaient alors visibles sur la façade, le long des lignes de ruissellement préférentielles. Les coulures apparaissaient à la jonction entre deux couvertines coiffant un acrotère ou une tête de mur, en extrémité d’appuis de fenêtre. Ces désordres ont presque disparu, avec l’arrivée des nouvelles résines de type photoréticulable.
En revanche, il n’est pas rare d’apercevoir les bandes marouflées dans la résine, le long des fissures coupant la façade. Ce phénomène apparaît dans le temps, avec l’usure du film. Il peut aussi résulter de la migration du plastifiant du produit de rebouchage des fissures à la surface de la façade. La pollution se fixe alors sur cette zone.
De même, si le film manque d’épaisseur, les irrégularités du gros œuvre apparaissent en « lumière rasante ». Il ne faut donc pas hésiter à mettre en œuvre un revêtement structuré, plus épais.

Les désordres d’origine mécanique

• Les fissures de la maçonnerie
Les fissures de la maçonnerie ancienne réapparaissent, lorsque le système d’imperméabilité a été mal choisi ou appliqué en épaisseur insuffisante. Ainsi, la résistance du revêtement est inadaptée aux fissurations rencontrées.
Un revêtement d’imperméabilité peut se fissurer, cloquer ou se décoller, s’il est appliqué sur un support qui vient à se fissurer : il faut traiter les fissures avant l’application.
• Les cloquages et le décollement
Les cloquages apparaissent sur des supports trop humides à l’origine, ou humidifiés après la réalisation des revêtements, à la suite d’arrivées d’eau intempestives :
- fuite en terrasse (défaut d’étanchéité) ;
- absence de protection en tête de mur ou d’acrotère ;
- traitement partiel, le film est « contourné » ;
- fuite de canalisation encastrée dans les murs.
Les revêtements sombres qui emmagasinent la chaleur du soleil sont un facteur aggravant. En effet, l’élévation de la température génère des phénomènes d’évaporation de l’eau dans la paroi, ainsi que des pressions hydrostatiques sous le revêtement.
Les cloquages peuvent également se manifester au droit des points singuliers de l’ouvrage.

Les dommages consécutifs à une prescription erronée

Appliquer un revêtement d’imperméabilité sur les façades d’une maison mal isolée et mal ventilée peut conduire à des désordres. L’air intérieur va se condenser sur les ponts thermiques et engendrer des moisissures. Le revêtement réduit la diffusion de la vapeur d’eau à travers les parois, et cela peut entraîner des phénomènes de condensation du côté intérieur, mais aussi un déplacement du point de rosée à l’intérieur des murs.
Il ne faut pas appliquer un revêtement d’imperméabilité sur une façade en mauvais état (avec des fissures évolutives).

Les bonnes pratiques

Porter une attention particulière à :

• la reconnaissance du support et d’anciens revêtements, étape essentielle. La NF DTU 42.1 impose, dans certaines situations, de décaper tout revêtement organique préexistant, ou, à défaut, de procéder à une étude préalable. Pour les supports humides, le traitement est proscrit, par exemple : sur des murs de soutènement soumis à la pression de l’eau, en pied de murs ;
• la préparation du support et le choix du système adapté (I1, I2, I3 ou I4, choisi en fonction de la largeur des fissures, notamment). Il doit garantir l’application du nombre de couches et des quantités de produit nécessaires au bon fonctionnement du revêtement ;
• la mise en œuvre du revêtement. Le support doit être suffisamment sec et les conditions atmosphériques favorables ;
• la protection des « arrêts de revêtements », afin d’éviter les passages d’eau intempestifs à l’arrière du film (protection en tête…).

Bien entretenir le revêtement, et notamment :

• enlever les mousses ;
• réparer les parties détériorées accidentellement ;
• veiller au bon état des dispositifs de protection.

À consulter

Revêtements d’imperméabilité
NF DTU 42.1 : Réfection de façades en service par revêtements d’imperméabilité à base de polymères.
NF EN ISO 2409 : Peintures et vernis. Essais de quadrillage.
Revêtements décoratifs
DTU 59.1 : Travaux de peinture des bâtiments.
DTU 59.2 : Revêtements plastiques épais sur béton et enduits à base de liants hydrauliques.
FD T30-808 : Peinture et vernis pour le bâtiment. Guide relatif aux produits et systèmes de peinture pour façades.

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