Pour Cyril Sailly, dirigeant fondateur d'Advizeo, filiale du groupe d’ingénierie Setec qui spécialisée dans la gestion de l’énergie pour les bâtiments, les maîtres d’ouvrage doivent être accompagnés pour répondre aux obligations de performance et de réduction des consommations des bâtiments tertiaires. Il faut pour cela leur garantir les économies réalisées en allant plus loin que les audits et en généralisant les CPE.
Dans le monde de l’immobilier, les maîtres d’ouvrage ont l’habitude des obligations de résultats pour les bâtiments en construction. Pour les bâtiments existants en revanche, les obligations de performance ne sont pas dans les mœurs. La loi Elan et son décret tertiaire viennent bouleverser cet état de fait et ouvrent une nouvelle ère de l’obligation de résultats qui rebat les cartes pour toute la profession. Ce décret oblige les maîtres d’ouvrage à suivre un plan de réduction des consommations ambitieux, mais ils ne pourront pas tout faire seuls !
C’est l’écosystème dans son ensemble qui doit évoluer. Un changement de paradigme est nécessaire : il est temps de garantir aux maîtres d’ouvrage les économies estimées. Cela implique notamment pour les bureaux d’études techniques, d’aller au-delà des audits énergétiques réglementaires et pour les sociétés d’exploitation-maintenance, de généraliser la mise en œuvre de Contrats de performance énergétique (CPE).
Pour réussir cette transition, il est primordial que les organisations accompagnent et soutiennent les efforts individuels avec des ressources adaptées. Pour atteindre les objectifs, il faut fluidifier la communication en interne (finance, énergie, patrimoine, exploitation) comme en externe (bureaux d’études, mainteneurs, bureaux de contrôle) afin de partager les méthodes : acquisition des données de consommations, définition des objectifs, élaboration du plan d’action, réalisation des opérations et mesure de résultats.
Le décret tertiaire étend l’obligation de reporting à la majorité des bâtiments avec des objectifs non plus imposés par les directions mais par la réglementation. Ainsi, les directions RSE doivent s’engager à mettre en œuvre des plans d’actions ambitieux et à suivre les économies d’énergie réalisées chaque année. La crise que nous traversons précipite la mutation de notre société : il est temps de s’engager collectivement dans la performance énergétique des bâtiments pour passer d’une culture du reporting à une culture de l’engagement et du résultat.