Un diffuseur blanc côté plafond et un diffuseur jaune-orangé,côté sol, constituent une nouvelle version de la suspension Raviolo de iGuzzini, dans le hall principal de la gare de Reims. (Doc. Sncf Daab-Arep/Didier Boy de la Tour.)
Rénovées, telles Metz, Nancy ou Reims, ou nouvelles comme Champagne-Ardenne et Lorraine, les gares du TGV-Est bénéficient d’un éclairage personnalisé, correspondant à l’architecture du lieu. Seules constantes : intégration des luminaires et confort visuel.
La mise en lumière de chaque gare de la ligne du TGV-Est a fait l’objet d’une conception spécifique, réalisée par un architecte d’Arep, chef du projet. Les études d’éclairage suivent les exigences de la norme européenne EN 12464, qui prend en compte 260 types de locaux et précise pour chacun d’eux l’éclairement moyen à maintenir, la valeur unifiée de l’éblouissement et l’indice minimal de rendu des couleurs. Dans la plupart des cas, des lampes basse consommation ont été choisies, lampes fluocompactes, tubes fluorescents T5, ou des lampes aux iodures métalliques dont l’efficacité lumineuse et la durée de vie, si elles n’égalent pas celles des lampes fluorescentes, n’en sont pas moins bien supérieures à celles des lampes incandescentes.
Le hall de Metz traité en deux temps
« Nous avons dû traiter le hall Départs de Metz en deux temps, une partie étant inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, nous ne pouvions installer des luminaires n’importe où et il nous fallait les masquer de la vue des voyageurs », explique Cyril Lahaye, architecte d’Arep, chef du projet. En effet, la gare de Metz, longue de plus de 300 m, a été édifiée entre 1905 et 1908 par l’architecte Jürgen Kröger, dans un style néo-roman à fort caractère germanique, Guillaume II en aurait dessiné le beffroi.
À 20 m de hauteur, la voûte du hall est mise en lumière depuis les tympans latéraux par des projecteurs aux iodures métalliques de 400 W d’une température de couleur de 4 000 K, dirigés vers le plafond. Afin de mettre en valeur l’architecture de façon plus spectaculaire, un éclairage non uniforme a été réalisé : l’intensité lumineuse diminue au fur et à mesure qu’elle se rapproche du centre de la voûte. Situés au-dessus de la grande arche, les vitraux centraux sont éclairés en contre-jour par des luminaires linéaires fluorescents installés dans les combles. Des encastrés de sol équipés de lampes iodures métalliques 40 W d’une teinte chaude (3 000 K) éclairent en contre-plongée les colonnes en grès de couleur grise sur toute leur hauteur.
L’espace de circulation bénéficie quant à lui de deux types d’éclairage disposés au niveau des tympans latéraux : des projecteurs aux iodures métalliques de 150 W et des projecteurs équipés de lampes fluocompactes de 42 W dirigés vers le sol et offrant une lumière dorée (3 000 K).
La partie non inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, c’est-à-dire l’espace situé entre le hall Départs et la galerie, est éclairée indirectement grâce à des projecteurs équipés de lampes aux iodures métalliques 150 W ou de lampes fluocompactes 42 W fixés sur les piliers à 3 m du sol. L’ensemble procure une lumière chaude et confortable de 3 000 K. Le même système d’éclairage a été installé dans la galerie qui relie le hall de départ au hall d’arrivée.
À Nancy, un éclairage adapté aux volumes
Pendant la journée, la verrière laisse largement passer la lumière naturelle. Avant la rénovation, le plafond du hall Arrivées comportait des lignes d’appareils fluorescents. Si elles ont été conservées, une grille basse luminance a été ajoutée pour un meilleur confort visuel et les tubes fluorescents ont été remplacés par des T5 plus performants. Dans cet espace, les alcôves ont été mises en valeur par de petits projecteurs équipés de lampes aux iodures métalliques de 20 W avec une température de couleur de 4 000 ou 3 000 K en fonction des espaces. Une différence minime qui anime les différentes zones de la gare.
La gare de Nancy est en fait composée de trois bâtiments principaux : le hall Saint-Léon construit en 2002 qui ouvre la gare vers l’ouest de l’agglomération, le hall République situé sur la place du même nom, qui facilite l’interconnexion entre la gare routière, la gare ferroviaire, la ligne de tram de la ville et enfin, la gare historique du xixe siècle, construite à la même période que la ligne Paris-Strasbourg (1852).
Le hall principal appelé hall Thiers, qui fait partie de la gare historique, a subi une complète rénovation mettant en œuvre différents systèmes d’éclairage en fonction des volumes considérés.La modification du hall Thiers a créé deux volumes : le premier, bas, qui donne sur le quai et un volume haut donnant sur la place. Le volume bas (2,90 m), doté d’un faux plafond blanc en plaque de plâtre est éclairé par des downlights encastrés équipés de lampes fluocompactes qui offrent 200 lux de niveau d’éclairement. Dans la partie haute (5,50 m de hauteur), également équipée d’un faux plafond blanc en plaque de plâtre, l’éclairage a été réalisé à l’aide de suspensions à diffuseur bicolore, des luminaires présents dans plusieurs gares de la ligne du TGV-Est. Ils sont installés ici à 4 m de hauteur et diffusent une lumière blanche indirecte et une lumière colorée rouge en direct. Les suspensions comprennent 8 tubes fluorescents T5 d’une température de couleur de 3 000 K. « Afin d’obtenir une ambiance lumineuse douce sur l’ensemble du hall, nous avons installé en complément des appliques en éclairage direct munies de fluocompactes 70 W. Elles sont mises en places sur les piliers en pierre », précise Cyril Lahaye. Édifiée en 1860, la gare de Reims a été reconstruite à plusieurs reprises. Sa configuration actuelle date de 1934. Elle abrite un bâtiment voyageurs en pierre datant de 1877 rénové et modernisé en 1982 et deux extensions plaquées sur les ailes latérales réalisées en 2004, afin de restituer la façade originelle.
Transparence et lumière dorée à Reims
« Malgré ses qualités architecturales, la gare de Reims présentait avant sa réhabilitation de nombreux dysfonctionnements. L’objectif du réaménagement était d’offrir une gare fonctionnelle, sûre et attractive. En ligne avec le schéma directeur du TGV-Est, le nouvel espace devait être conforme en matière d’équipement, de services, d’aménagement, de confort climatique, acoustique et visuel tout en valorisant son architecture », explique Bruno Deck, architecte d’Arep, chef du projet. Le hall Paris a ainsi retrouvé sa modénature d’origine : le volume a été dégagé, le plafond rehaussé, des panneaux acoustiques inscrits dans les arcatures latérales et les impostes vitrées, côté quai, rénovées. Le nouvel éclairage met en œuvre la suspension Raviolo de iGuzzini déclinée ici avec un diffuseur blanc côté plafond et un diffuseur jaune-orangé côté sol. Des encastrés équipés de fluocompactes 2 x 26 W complètent la mise en lumière du hall pour offrir une efficacité lumineuse élevée dans une ambiance chaleureuse (3 000 K) et confortable. Le hall Charleville, carré central plus petit, lui aussi revitalisé, comporte désormais un nouveau faux plafond et une paroi vitrée côté quai.
L’ensemble est éclairé par des luminaires encastrés en plafond, équipés de lampes fluocompactes 26 W de teinte chaude.
Enfin, l’aile Charleville, dont le plafond historique et les corniches ont été remis en état et qui abrite une nouvelle billetterie, est désormais baignée de lumière naturelle provenant de la façade sur parvis et des baies vitrées des quais. L’éclairage artificiel se compose d’appliques aux iodures métalliques 70 W disposées entre les arcades et d’une rampe de luminaires fluorescents linéaires en indirect, installés dans une corniche au-dessus de la billetterie. L’ensemble offre une lumière chaude de 3 000 K.