Dalles textiles : des process au service de la créativité

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Dalles textiles : des process au service de la créativité

un aspect structuréde motifs linéaires aléatoires sur les dalles crée l’impression visuelle d’une moquette « à l’infini ».

© (Doc. Tarkett.)

L’évolution des techniques de fabrication des dalles textiles permet de proposer une grande variété de dessins, de couleurs, et d’aspects matières à reliefs offrant une alternative souvent judicieuse à la pose de revêtements en lés.

De plus en plus employées, les dalles de revêtements de sols textiles offrent une grande diversité de coloris unis ou imprimés et d’aspect de surface, dans une large gamme de prix. Elles ont des atouts non négligeables : réduction des bruits d’impact et de réverbération, inertie thermique permettant de réduire jusqu’à 5 % les consommations d’énergie, diminution des risques de chutes et confort à la marche. Le « poids » de ces différents atouts dépend de la structure et des caractéristiques techniques de chacun des produits. De plus, l’intérêt des dalles réside dans les possibilités de remplacement localisé du revêtement dans certaines situations : rénovation de sols de locaux en évitant un déménagement complet, remplacement d’un sol usé dans certains passages très fréquentés, disparition d’un brûlure de cigarettes ou de tâches… Pour s’adapter à ces situations, les fabricants proposent des dalles plombantes qui ne se collent pas ou se posent à l’aide d’un adhésif pelliculaire repositionnable. Afin d’éviter un phénomène de « reptation », cette dernière solution est utilisée sur les surfaces fortement sollicitées par des efforts horizontaux (roulettes, chariots). Le collage en plein des dalles reste recommandé pour les surfaces importantes afin d’éviter tout glissement du revêtement. Généralement carrée de 50 x 50 cm, une dalle de moquette est composée d’un velours implanté sur un dossier, l’ensemble étant protégé par une sous-couche assurant le contact avec le sol. L’épaisseur totale du revêtement dépend de la nature de la sous-couche et de la hauteur du velours. Se référant à des normes françaises ou européennes, toutes les caractéristiques permettant le choix objectif et comparatif d’une dalle sont toujours indiquées par les fabricants dans les fiches techniques des produits proposés.

De 6 à 9 mm d’épaisseur pour offrir un bon confort tactile, le velours est constitué de fibres dont la densité d’implantation et la matière varient en fonction des qualités recherchées. Plus le poids du velours au m2 est élevé, plus il résiste à l’usure. Un nombre plus ou moins important de points au m2 – le serrage des fibres – indique sa capacité à résister à l’écrasement et à conserver l’aspect structuré initial de la surface de la dalle.

Reliefs avec différentes hauteurs de fibres

Les qualités apportées par les fibres dépendent de la nature du ou des matériaux synthétiques la composant. Une fibre en polyamide apporte une grande résistance de la surface à l’abrasion mais possède une assez faible résilience (propriété de la fibre à se redresser après écrasement). En revanche, une fibre acrylique offre une bonne résilience mais est moins résistante à l’usure. Très utilisée, la fibre en nylon (polyamide) offre une pérennité optimale des couleurs dans le temps et convient bien pour une implantation par un procédé de flocage électrostatique. La fibre en polypropylène est généralement utilisée pour la fabrication de dalles de moquette d’entrée de gamme. La qualité des fibres en polyester ou en viscose – encore peu utilisées – est en constante amélioration. L’aspect de surface des velours est donné par le type d’implantation des fibres sur le dossier : tufté ou floqué électrostatiquement. Les aspects bouclé, frisé et saxony (voir encadré) offrent des moquettes épaisses, moelleuses et de surface homogène. Le décor est simplement uni ou comporte des motifs composés par l’utilisation de fibres de teintes différentes. De seulement 2 à 3 mm de hauteur et plus « durs », les velours coupés – réalisés à la fin du cycle de fabrication par le rasage des fibres – résistent bien à l’écrasement. Les fibres implantées par flocage sont généralement rasées et courtes.

Toutes ces surfaces homogènes ne permettent pas de masquer les joints entre les dalles, aussi la pose en damier s’est imposée. Elle est obtenue en posant les dalles alternativement dans un sens ou tournées à 90°. Cet effet contrasté en damier, affirmant les joints qui participent à l’aspect décoratif général du sol, est souvent trop marqué pour certaines utilisations (bureaux de standing…). L’évolution des machines du process a permis de mélanger les technologies et ainsi de proposer des aspects de surface structurés : par exemple, faire cohabiter des fibres bouclées avec des fibres droites et plus récemment des fibres longues droites ou bouclées avec des fibres rasées. En ajoutant des motifs colorés jouant avec les aspects de matière à reliefs variés, les dalles peuvent se poser dans le même sens. En effet, les motifs linéaires ou géométriques, ainsi que le jeu des différentes hauteurs de fibres, s’intègrent dans la modularité des dalles pour faire disparaître visuellement les joints. L’effet final recherché est celui d’une moquette « à l’infini ». Ces produits récents apportent, notamment dans le secteur tertiaire, les avantages techniques des dalles et la qualité décorative d’une moquette haut de gamme. Outre le fait de garantir une continuité de qualité, l’informatique a ouvert de nouveaux horizons à la créativité. À partir d’une conception sur ordinateur, elle permet de commander la reproduction de motifs colorés très variés sur les machines automatisées. Chaque fibre sélectionnée dans une « banque de fils » est implantée sur le dossier en conformité avec la maquette informatisée, créée par le designer-styliste. Cette évolution devrait permettre, dans un délai assez proche, de réaliser des petites quantités de dalles – de 100 à 400 m2 – à partir d’un dessin personnalisé ou d’un logo, sans générer de surcoût notoire.

Grâce à la sous-couche,des qualités techniques

Les fibres tuftées sont implantées sur un dossier en non-tissé synthétique ou en PVC stabilisé ou autre matériau synthétique. Pour une bonne stabilité dimensionnelle de ces derniers, essentielle pour ces produits de petites dimensions, une toile ou un voile de verre intégré stabilise la masse du support. En revanche, dans le procédé de flocage électrostatique, le support en mousse de PVC ne comporte pas de voile de verre, celui-ci étant « descendu » dans la sous-couche. Le dossier est lié à la sous-couche de la dalle généralement à base de PVC expansé ou non, de polyoléfines, de mousse latex ou de bitume armé ou non. La nature de la sous-couche détermine un certain nombre de qualités techniques des dalles. Le poids et la souplesse du support donnent à la dalle un « plombant » lui permettant d’épouser la surface du sol. Sauf cas particuliers, ces dalles ne sont pas collées et peuvent être remplacées ou repositionnées à tout moment. Les sous-couches minces et légères imposant un collage en plein du revêtement présentent de moins en moins d’intérêt. La souplesse et l’épaisseur de la sous-couche contribuent à offrir une bonne efficacité acoustique ? Lw au bruit d’impact et une bonne résistance thermique R. A noter que le velours contribue fortement à l’absorption acoustique et à la réduction de la réverbération des bruits. Suivant la destination des locaux, les dalles offrent d’autres « services ». Les traitements bactéricide, fongicide, anti-acariens et antimoisissures permanents des fibres et/ou des supports se sont pratiquement généralisés. L’imperméabilité de la sous-couche et la résistance du produit aux agents de nettoyage agressifs simplifient l’entretien.

La résistance au poinçonnement, qui doit être élevée dans les lieux à trafic intense, nécessite une certaine dureté réduisant l’impression de confort à la marche. Pour équiper les locaux bureautiques sensibles aux phénomènes d’électricité statique des sols, il convient de s’assurer – dans les fiches techniques du fabricant – que le potentiel de charges électrostatiques produites par le frottement sur la dalle est inférieur à 2 kV. Pour des applications plus sensibles, les seules caractéristiques de la dalle ne suffisent plus : il convient de réaliser une pose sur des feuillards et des colles conductrices, raccordés à la terre. Notons enfin que les produits récents sont compatibles avec les systèmes de planchers chauffants basse température. Compte tenu de ces qualités, les dalles sont utilisées principalement dans les bâtiments tertiaires ou l’hôtellerie : les motifs de salissures de toutes sortes sont prévisibles. La souillure provient des saletés de contact, entraînées sous les pieds des passants, sous les roulettes des fauteuils… De ce fait, le revêtement ne se salit pas partout de la même façon.

Mais qu’est-ce qu’un revêtement propre ? Est-ce l’absence de saletés visibles ou bien de poussières ? Les critères pour mesurer l’écart par rapport à la situation idéale varient d’un lieu et d’une personne à l’autre. Le coloris joue un rôle presque déterminant pour les saletés visibles. De loin, les moins salissants sont les coloris foncés, surtout les tons mêlés. Quoi qu’il en soit, un entretien régulier, adapté, constitue le plus sûr moyen pour conserver un sol en bon état pendant longtemps.

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