Dallage Des revêtements modulaires esthétiques et pérennes

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Dallage Des revêtements modulaires esthétiques et pérennes

Pierre naturelle ou reconstituée, l'offre dallage présente une grande diversité de compositions, aspects et finitions. Mises en œuvre traditionnellement, ces dalles garantissent un revêtement esthétique et durable, que ce soit en aménagement intérieur ou extérieur, des espaces publics et privés.

Galeries commerciales, intérieur privé, espaces publics, terrasses, bordures de piscines ou allées privatives, le dallage - ou plutôt les dallages - conquièrent et reconquièrent les espaces extérieurs et intérieurs. Notamment grâce à des matériaux séculaires comme la pierre, mais aussi via des matériaux plus modernes, telle la pierre reconstituée à base de béton. Leurs nombreux aspects de surface, leurs différentes formes et couleurs, combinés aux divers appareillages existants et matériaux utilisés, permettent la réalisation de revêtements de surface esthétiques et pérennes, adaptés à tout type d'environnement et d'architecture. Le terme « dalle » est défini très clairement par la norme européenne et française NF EN 12058 de juin 2005 « Dalles de revêtement de sols et d'escaliers ». Cette norme qui recouvre les produits en pierre naturelle ne concerne pas les produits de voirie. Ainsi, la norme définit comme dalle de revêtement de sol tout « élément plat en pierre naturelle, obtenu par sciage ou fendage, ayant une épaisseur nominale supérieure à douze millimètres, et fixé à une structure à l'aide de mortier, de mortier-colle ou d'autres éléments de maintien ».

Intemporelle pierre naturelle

Historiquement, les dallages sont avant tout des matériaux de pierre naturelle, taillés, façonnés et formatés dans les carrières. Ces modèles répondent encore aux contraintes imposées à ces revêtements de surface. Mais les dalles en pierre reconstituée répondent également à ces exigences techniques et esthétiques.

Issues de carrières réparties sur le territoire, chez nos voisins et jusqu'en Inde ou en Chine, les dalles de pierre naturelle restent la référence. La diversité des carrières - donc de la nature des minéraux - assure une grande variété dans les produits en termes de couleur et d'aspect. Elles sont le plus souvent en calcaire (tel le travertin qui n'est pas produit en France) en granit, en marbre, mais aussi en basalte, schiste ou porphyre. Variété des matières que l'on retrouve dans les finitions qui peuvent être réalisées lors du façonnage. En effet, les pierres naturelles sont, taillées de la plus artisanale des façons, l'éclatement qui donne des produits aux formes et épaisseurs variées et aléatoires, jusqu'à la plus sophistiquée, soit un sciage effectué avec des machines numériques permettant un strict calibrage. Entre ces deux extrêmes, tout est possible. On trouve ainsi des opus à rives sciées d'épaisseur constante qui ont une ou plusieurs bordures rectilignes ; de vrais opus d'épaisseur constante avec des bords à géométrie variable ; des opus à surfaces naturelles dont les bords et l'épaisseur ne sont pas uniformes ni rectilignes ; ou des opus romains d'épaisseur variable et dont la forme se rapproche de celle des grandes dalles rectangulaires, que l'on dispose généralement en appareillage. Il existe aussi des finitions à bords sciés à la machine ou des finitions martelinées. Le martelinage consistant en des frappes répétées au marteau afin de découper les dalles ou leur donner une finition rustique sur les bords. Elle peut être réalisée à la main sur les pièces les plus délicates, ou à la machine si la structure de la pierre le permet. Variables également, les finitions de surfaces. Selon sa nature d'origine, la pierre peut être rebouchée (association de poudre de pierre et de résines spéciales), adoucie pour un aspect mat, ou même polie jusqu'à obtenir une surface brillante. Les dalles de pierre naturelle peuvent être flammées pour obtenir une surface légèrement rugueuse et antidérapante (terrasses, bords de piscines) ou encore bouchardées pour une surface encore plus rugueuse (terrasses de régions très pluvieuses ou descentes de garages) à l'aide de marteaux manuels ou mécaniques dont l'embout de frappe comporte des dizaines de pics.

Des produits normés

Les dalles de pierre naturelle s'utilisent dans tous les domaines, sans exception. La norme qui les caractérise indique, entre autres, leurs propriétés mécaniques minimales. Les critères de choix sont donc intimement liés à la normalisation européenne et aux essais. Les huit plus importants sont la masse, la porosité, la dureté, ainsi que les différentes résistances - à la compression, à la flexion, à l'usure, au gel et au glissement. La masse, norme européenne NBN EN 1936, est exprimée en kg pour 1 m3 de matériau. Ce mètre cube est constitué à la fois de roches et de pores (air). Les résultats des essais fournissent une indication sur le degré de compacité d'une pierre naturelle. Plus ce chiffre est élevé, plus la pierre est compacte et moins elle est poreuse - pierre calcaire 1 500-2 800 kg/m³, marbre 600-2 800 kg/m³, granit 2 500-3 000 kg/m³ et ardoise 650-3 000 kg/m³. Les résultats montrent que les granits et ardoises présentent des structures beaucoup plus compactes que la pierre calcaire. Pour la porosité, la norme européenne NBN EN 1936 indique le pourcentage du volume total (le volume apparent) constitué par des pores. Sont distingués deux types de porosités : la porosité fermée (les pores de la pierre sont séparés les uns des autres) et la porosité ouverte (les creux sont reliés entre eux par des petits canaux plus ou moins grands qui rendent la pierre plus ou moins perméable). Au lieu de la porosité, l'absorption est aussi souvent indiquée comme une caractéristique technique. L'absorption est donnée en pourcentage de la masse (masse d'eau absorbée par rapport à la masse d'une éprouvette sèche). Sur ce plan, il existe de grandes disparités entre les différents types de pierres calcaires. Le pourcentage de pores donne des indications plus précises sur le caractère ouvert ou fermé de la structure. Ces différences dépendent, par exemple, de la profondeur d'extraction et du degré de métamorphose subi par la roche. Il détermine également si la roche peut être polie ou non. Car l'aptitude d'une roche au polissage implique d'avoir une structure suffisamment dense. Il faut également tenir compte du fait que les matériaux qui absorbent l'eau le moins facilement sont parfois ceux qui auront des difficultés à la restituer, notamment lorsqu'ils comportent des pores qui ne sont pas en contact direct avec l'air extérieur. Cette caractéristique a évidemment son importance quant à la résistance au gel, la retenue d'humidité constituant un désavantage certain.

Compression, dureté, usure

La résistance à la compression, norme européenne NBN EN 1926, exprimée en N/mm², renseigne sur la pression à laquelle aucune cassure ne se produit. Cette caractéristique est indispensable au choix d'un revêtement que son positionnement au sol entraîne à subir de plus ou moins fortes pressions (marche voire véhicules). Dans ce cadre, le caractère hétérogène du matériau joue un grand rôle. Les résistances à la compression sont très différentes selon les types de roches. C'est le granit qui obtient en moyenne le score le plus élevé. Exprimée également en N/mm², la résistance à la flexion - norme européenne NBN EN 12372 - est une donnée essentielle à connaître pour la réalisation d'escaliers à ciel ouvert ou pour des parties d'ouvrages en surplomb. Il importe également d'en tenir compte lorsqu'il existe un risque de fissuration sous l'effet du retrait et/ou de contraintes thermiques. À noter, la résistance à la flexion, également désignée comme résistance à la flexion traction ou résistance à la traction, indique la charge maximale que le matériau peut supporter pour ce type spécifique de contrainte. Elle est toujours nettement inférieure à la résistance à la compression (environ 1/10 pour le granit et la pierre calcaire, jusqu'à 1/15 pour le grès). Autre paramètre intervenant dans les critères de choix : la dureté. Celle-ci est indiquée par un nombre qui réfère au tableau de Mohs (1). Le calcul de cette donnée s'avère assez complexe. Sont pris en compte la moyenne des duretés des minéraux qui s'y trouvent (sans tenir compte de la quantité qu'ils représentent). Cette dureté ne donne pas toujours une image fidèle de la dureté de chaque élément, mais elle donne une bonne idée de l'aptitude d'une roche définie à être ou non rayée. La résistance à l'usure, quant à elle, détermine si le dallage est approprié comme revêtement de sol dans un espace donné. Les tests de cette résistance étudient l'impact de la circulation des personnes sur le matériau (le frottement). Il existe deux types d'usures : l'usure visible - par exemple, le changement d'éclat des surfaces polies - et l'usure en profondeur. Pour l'usure visible, il n'existe pas de tests normalisés. Pour les sols à trafic intense, il faut garder à l'esprit qu'un dallage présentant une surface brillante finira à un moment donné, et quelle que soit la dureté du matériau, par s'user - d'autres diront se patiner. Quant à l'usure en profondeur, il existe une norme européenne basée sur l'épreuve de Capon (NBN En 14157). Mais aujourd'hui encore, peu de tests sont réalisés avec cette épreuve. C'est l'épreuve belge d'Amsler (NBN B27-003), utilisée auparavant, qui est autorisée à l'heure actuelle. Celle-ci définit la résistance à l'usure en mm/1 000 m. Lorsque le résultat est inférieur ou égal à quatre, la dalle est utilisable en collectif intense. Inférieure ou égal à huit, l'utilisation sera plutôt réservée au collectif à usage normal, tandis que, inférieure ou égal à douze, elle sera réservée au logement individuel. La norme européenne NBN EN 12371 s'intéresse au cycle gel-dégel, donc à la résistance au gel des dalles de pierre naturelle. Lors de cet essai, on soumet des éprouvettes à des cycles gel-dégel directs, et on vérifie visuellement, et au moyen d'une mesure du module d'élasticité, si le matériau résiste ou non. Cette norme européenne n'établit toutefois aucune relation entre le nombre de cycles subis par une pierre naturelle et l'application dans la réalité. Chaque application possède, en effet, une autre contrainte de gel : les carreaux pour terrasses reposent, par exemple, directement sur un sous-sol gelé, tandis qu'un revêtement de façade subit un régime de gel moins sévère.

Dernier critère de choix testé par la norme européenne NBN EN 14231 : le glissement. Cette norme indique la mesure dans laquelle un carreau permet de parer au risque de glissement. La valeur de résistance au glissement est principalement définie par la finition de surface d'une dalle. Pour des applications où la sécurité de glissement est importante, on opte pour une finition de surface plus rugueuse. Au niveau européen, les critères doivent encore être fixés définitivement. Mais attention, la résistance au glissement d'un carreau a une influence sur le confort et la sécurité de marche ainsi que sur la propreté et l'aspect du sol et, après un certain temps, elle peut être modifiée par l'usure, par l'encrassement, par les produits d'entretien, etc.

Dalles de pierre reconstituée

Ces différents critères de choix s'appliquent également aux dalles de pierre reconstituée. Ces dernières sont encadrées par la norme datant de février 2004 NF EN 1339 « Dalles en béton » - Prescriptions et méthodes d'essai. Une norme qui fixe notamment des exigences d'aptitude à l'emploi. Elles concernent les tolérances dimensionnelles, la résistance mécanique (rupture et abrasion), la durabilité (absorption d'eau), la réaction au feu, la conductivité thermique et les méthodes d'essai associées. De même, la marque NF vaut la preuve de la conformité d'un produit aux exigences de la (des) norme(s) considérée(s). Ces produits sont constitués d'éléments naturels broyés et recomposés avec un liant hydraulique. Résultat : un matériau ingélif, proche du béton dans sa conception. Ce procédé permet de créer ou de recréer, à partir de moules en résine de silicone, l'aspect de toutes les pierres naturelles : marbre, granit, schiste, y compris terre cuite et aspect bois.

Les moules assurent une reproduction exacte et très fine de la matrice. Avantages : choix important de finitions (bords usés, pièces courbes, nombreuses couleurs, stabilité dimensionnelle, intégration avec des matériaux anciens, traitement de surface hydrofuge. Des produits qui, comme la pierre naturelle, se patinent avec le temps : la pierre en surface s'érode légèrement et donne ainsi plus de grain. Un phénomène qui accentue l'aspect naturel. Ils demandent, en revanche, une attention accrue lors de l'entretien. Ainsi l'utilisation de produits trop agressifs peut altérer ­l'aspect de la pierre et l'utilisation de nettoyeur haute pression attaque ­parfois la surface, en créant des microcavités dans lesquels la poussière va s'installer. Pierre reconstituée ou naturelle, deux types de poses sont envisageables : scellée ou collée. La pose scellée relève du domaine traditionnel, donc de la norme DTU 52.1 (NF P61-202). La pose collée, non traditionnelle, relève des avis techniques ou des certificats de produits ou de systèmes avec des Cahiers de prescriptions techniques (CPT).

Le choix de l'une ou l'autre des solutions est arrêté au cas par cas. La pose scellée permet de s'affranchir des imperfections du support ; en revanche, elle requiert une hauteur disponible plus importante. À savoir : la pierre naturelle est compatible avec les poses acoustiques. Pour les coûts fournis posés, les fabricants s'avèrent incapables de donner ne serait-ce qu'une fourchette, à moins qu'ils ne souhaitent pas communiquer sur ce thème. Quoi qu'il en soit, les coûts au mètre carré sont difficiles à estimer, notamment en raison de ceux liés à la préparation des sols et au type de mise en œuvre retenu et, bien sûr, de la nature des produits choisis, des plus commun ou plus rares.

Tableaux : Tableau des fabricants, Pierres naturelles : normes produits et mise en oeuvre

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