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Sans surprise compte tenu des circonstances, la Capeb annonce une chute brutale de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment au premier trimestre.
Le recul de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment (quelle que soit leur taille) pour le premier trimestre 2020 est en recul de -12% par rapport à 2019. C’est ce que révèle une alarmante note de conjoncture de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Depuis la mi-mars, 80 % des entreprises sont à l’arrêt, 17 % ont maintenu une activité réduite n’exposant pas les salariés aux risques sanitaires et 3 % poursuivent une activité quasi-normale pour les interventions d’urgence. Pour faire face, 66 % d’entre elles ont fait des demandes de chômage partiel et 15 % l’envisagent toujours. 5 % d’entre elles ont cependant vu leurs demandes refusées par l’administration, notamment du fait que leur activité n’était pas considérée comme « officiellement interdite ».
Tous corps d’état et types de chantiers touchés
Ce recul de la croissance concerne l’ensemble des corps de métier. Cependant, certains métiers comme la maçonnerie (- 16%), l’aménagement décoration plâtrerie (- 12 %) ou l’électricité et la menuiserie (- 10 %) sont particulièrement touchés.
Avec - 14 % de baisse par rapport au 1T2019, la construction neuve est la plus touchée. Une situation provoquée en partie par l’arrêt soudain des chantiers après un essoufflement régulier de l’activité chaque trimestre depuis 2016. Ainsi, les permis de construire affichent un recul de 1,6 % au cours des 12 derniers mois (de février 2019 à janvier 2020 par rapport à la même période de l’année précédente), soit 451 500 autorisations au total. De son côté, le nombre de logements commencés, cumulés sur douze mois (de février 2019 à janvier 2020), a reculé de 1,2 % (par rapport à la même période l’année précédente), soit 409 200 logements commencés.
L’activité en entretien-rénovation est également affectée par la baisse d’activité de - 10,5% par rapport au T12019. Le volume des travaux d’Amélioration de Performance Energétique du Logement (Apel) est également concerné par ce net recul et fait face à une baisse de - 8,5 %, contre 1,5 % de croissance au trimestre précédent.
Enfin, la chute d’activité est davantage marquée pour les entreprises artisanales implantées en Île-de-France et dans la région Grand-Est (- 14 %), les deux régions les plus touchées par la pandémie. L’activité dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes recule de 13 %. Les entreprises installées sur la façade Ouest de la France comme la Bretagne, les Pays-de-la-Loire, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie se montrent légèrement moins affectées avec une baisse de 10 % de leur activité.
Par voie de communiqué, Patrick Liébus, président de la Capeb, demande donc au gouvernement de prendre des mesures « pour que les entreprises puissent bénéficier d’aides spécifiques pour couvrir, au moins une partie des surcoûts découlant de la mise en œuvre de règles sanitaires (le transport des salariés, la réorganisation des chantiers, la gestion de la co/activité, le réaménagement des bases de vie, des vestiaires, des sanitaires sur site, la désinfection des surfaces, la gestion des déchets, et bien évidemment la fourniture des équipements de protection nécessaires), alors qu’il est bien souvent impossible de répercuter ces surcoûts aux clients notamment lorsqu’il s’agit de particuliers. »