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Pas de systèmes de contrôle d’accès très sophistiqués, mais plutôt des solutions sécurisées de hiérarchisation des autorisations, fiables et ayant fait leurs preuves. Néammoins, la biométrie fait son apparition.
Par définition, une prison est un espace extrêmement compartimenté. Son fonctionnement dépend largement de la volonté de son directeur, lequel est partie prenante dans l’ensemble des décisions concernant la sécurité et donc, dans le contrôle d’accès. Si ce domaine n’est régi par aucune norme particulière, l’ensemble des produits mis en œuvre se doivent, en revanche, de répondre au cahier des charges de l’administration pénitentiaire qui valide ensuite les procédés par des essais. En ce qui concerne le contrôle d’accès, la règle consiste à séparer les espaces, chacun ayant une problématique propre : circulations, hébergements et contrôle des entrées et sorties (visiteurs, avocats…). Ainsi, aux contrôles d’accès par badge dans les circulations – grilles de circulation, qui créent des obstacles et permettent de contrôler les flux – l’administration préfère bien souvent un système classique de clef électronique, commandée par un poste de contrôle pour les demandes de franchissement. Lorsqu’il y a succession de grilles, une seule à la fois peut être ouverte. Il en est de même pour tous les locaux accessibles aux prisonniers.
La technologie des transpondeurs accroît la qualité des contrôles
Ces systèmes, pour la plupart développés par le groupe Dény Fontaine, bénéficient de la sécurisation et de la hiérarchisation d’un organigramme mécanique, associé ou non à une sécurisation électronique. Dans ce cas, le contrôle d’accès, composé d’une clé munie d’une puce sans contact et d’un cylindre électronique, assure le filtrage et la traçabilité des passages. Chaque clé peut être programmée en clé simple, passe partiel ou général, pour une durée de validité limitée dans le temps. Basée sur la technologie des transpondeurs (sans contact) avec mot de passe crypté en usine, elle s’avère parfaitement sécurisée contre la copie électronique. Les droits d’accès des clés perdues ou volées peuvent être annulés très rapidement. En outre, l’encapsulage protège l’électronique contre les chocs, vibrations et projections diverses. Pour toutes les ouvertures, le cylindre conserve en mémoire les passages, les informations étant directement récupérées par une station d’enquête.
Renforcement du niveau de contrôle et de sécurité oblige, trente trois types d’événements différents sont codifiés. Par exemple, si l’on tente d’ouvrir une porte avec une clé non autorisée, le cylindre enregistre l’événement. En outre, il est capable de reconnaître la clé avec laquelle on a voulu l’ouvrir. La fiabilité de ces solutions n’empêche pas les fabricants d’aller de l’avant en suggérant des systèmes d’ouverture de portes avec badges des plus élaborés. Par exemple, un lecteur badge invisible fiché dans le sol, couplé à une puce dans la chaussure du gardien. Des systèmes, certes efficaces, mais encore rarement mis en œuvre.
De la main courante au contrôle biométrique
Pour les accès aux cellules, les systèmes mécaniques avec organigramme restent la règle. Ces derniers doivent répondre à de fortes exigences en termes de robustesse et de longévité. Par le passé, certaines cellules ont pu être équipées, en doublon avec la serrure mécanique, d’un système d’ouverture avec contrôle badge. L’objectif était de laisser les prisonniers jugés fiables entrer et sortir selon des plages horaires prédéterminées. Une solution abandonnée dans les nouvelles prisons. L’un des principaux problèmes auquel sont confrontés les établissements pénitentiaires, réside dans le contrôle des présences à l’intérieur de l’enceinte, à savoir les moyens de connaître à un instant donné, c’est-à-dire à tout moment et le plus rapidement possible, le nombre exact de personnes présentes, personnels et extérieurs, au sein de l’établissement. Au sein du dispositif global de sécurité, la porte d’entrée occupe une place primordiale : c’est à la fois le seul point de franchissement de l’enceinte et le premier comme le dernier contrôle dans l’établissement. Pour y parvenir, les systèmes d’identification informatisés de contrôle d’accès remplacent maintenant avantageusement la main courante. Plusieurs types d’approches sont envisageables, des plus simples, tel le contrôle badge, aux plus sophistiqués comme la biométrie. Issus des domaines sensibles tels que l’armée, ces systèmes ont l’ambition de remplacer, dans un avenir plus au moins proche, les solutions classiques. Ainsi, les systèmes de contrôles à main ou empreintes digitales, qui requièrent une grande capacité informatique, sont aujourd’hui capables d’identifier avec précision un nombre important de personnes référencées dans un fichier.
Seul problème de fiabilité, en passe d’être résolu : la propreté des lecteurs et des mains ou doigts des utilisateurs. Les prisons de dernière génération, comme Séquedin, en seront équipées pour l’entrée des détenus, à l’écrou et au greffe. Le but : éviter les évasions en se faisant remplacer par une autre personne. Ainsi à chaque fois qu’un détenu quitte sa cellule pour être en contact avec l’extérieur (parloir, avocat…), il est soumis au contrôle.
Des alimentations électriques adaptées pour chaque fonction
Les enceintes sont toujours protégées par des systèmes à détection infrarouge. Les chemins de ronde reçoivent des câbles périmétraux sensibles à l’eau. Ces derniers, totalement invisibles car il sont enterrés, détectent la présence d’un individu en réagissant à la présence d’eau dans le corps humain. L’ensemble de ces équipements, lorsqu’ils existent, est relié aux postes de sécurité et, dans tous les cas, jumelé à la vidéosurveillance. Pour ce qui est de l’installation proprement dite, il n’est pas inutile de s’interroger sur son type et sa puissance. Le choix des alimentations résulte des divers éléments de verrouillage et de contrôle en amont.
En effet, les fabricants constatent que 90 % des problèmes rencontrés sur les chantiers (prison ou autres) proviennent d’une alimentation non adaptée à l’installation, et préconisent donc l’utilisation d’une alimentation électrique distincte pour la ligne de verrouillage de celle de la ligne de contrôle. De même, les alimentations à utiliser dépendent du voltage et de l’ampérage des différents éléments installés. Il est donc particulièrement recommandé de vérifier, pour chaque composant, le type de courant (continu ou alternatif), le voltage (12 et 24 volts étant les cas les plus courants), la consommation de maintien (consommation électrique en fonctionnement normal) et la consommation d’appel (consommation électrique d’un composant lorsqu’il est activé). À noter que la mise en œuvre des ventouses nécessite l’utilisation d’une alimentation à courant continu régulé. Tandis que les gâches à émission (hors indications spécifiques) et les gâches à rupture utilisent toujours le courant alternatif.