© Doc. Luc Boegly
L’extension de l’école nationale d’architecture de Marseille livrée par l’agence Pan architecture dans le cadre d’un marché de conception-réalisation avec l’entreprise OBM questionne la notion de qualité architecturale lorsque celle-ci est soumise à l’industrialisation des process. Objectif assigné à la maîtrise d’œuvre ? Construire un bâtiment léger à partir d’un système industriel associant façade et toiture autoportantes, tout en soignant la relation du nouveau bâti avec l’existant. La réponse, inspirée par la minéralité et le dépouillement des abords, consiste en un volume unitaire placé en promontoire, rassemblant trois ateliers de plain-pied reliés par une coursive extérieure en façade sud. « Nous avons pris le parti de simplifier le programme à l’extrême, en plaçant l’unique circulation en extérieur. Mais celle-ci constitue de ce fait la plus-value architecturale du bâtiment », précise Jean-Luc Fugier, architecte associé. La galerie, composée d’une ossature en acier galvanisé, se pare d’un léger treillage de châtaignier (en réalité des clôtures de plage recyclées), faisant office de brise-soleil. Le matériau s’avère en outre l’un des plus économiques du marché… Quant aux trois ateliers, ils sont répartis dans un bâtiment formé par l’assemblage de panneaux préfabriqués structurels bois-métal toute hauteur de 1,25 m de large, posés par emboîtement, et complétés par une isolation et un bardage extérieurs. Un bac sec grandes ondes assure la portée sans points d’appui intermédiaire, offrant une hauteur sous plafond de 2,80 m, supérieure à celle qu’offrent les solutions modulaires habituelles. Cette logique de rationalisation a permis de limiter les délais de chantier à cinq mois, pour une construction évaluée à 1 200 euros HT/m2.