Condensations dans les logements

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Condensations dans les logements

Diagramme de Mollier

Le constat

Auréoles et taches de moisissures sont les principaux signes de condensation dans les logements, visibles le plus souvent dans les endroits froids et faiblement ventilés : carrelage dans une chambre contre un mur exposé au nord, cueillies de plafonds, encoignures des cloisons, parois des penderies,…
Passé un certain stade de gravité, ces dommages sont souvent confondus par les occupants avec des fuites ou des infiltrations. Ils sont susceptibles d’avoir de sérieuses répercussions sur le plan de la santé et du confort des occupants, mais aussi au niveau de la conservation du bâti.

Le diagnostic

L’air ambiant contient de la vapeur d’eau en quantité variable. Elle provient de l’évaporation des eaux terrestres, de la respiration animale et végétale, ainsi que des activités humaines (cuisson, douche…). À tout moment, l’air contient une certaine quantité de vapeur d’eau, appelé humidité relative (HR). À une température et une pression donnée, l’air ne peut contenir qu’une quantité limitée d’eau sous forme de vapeur. Cette quantité maximale croît avec la température. L’ensemble de ces valeurs limites peut être obtenu par simple lecture sur le diagramme de Mollier (ci-dessous). La condensation est la transformation en eau liquide de la quantité excédentaire de vapeur d’eau contenue dans un air saturé (HR = 100 %).

Les condensations superficielles

Elles peuvent s’observer sur les zones froides, telles que sur les simples vitrages des menuiseries, sur les parois opaques (murs), les sols (carrelages par exemple), les ponts thermiques (structurels ou dus à des défauts d’exécution) ou les dallages sur terre-plein…, qui constituent des zones froides qui leur sont propices ainsi qu’à à l’apparition de moisissures. Essentiellement hivernal, ce phénomène est lié à la tendance de la paroi à laisser passer vers l’extérieur les calories d’un local chauffé. On l’évalue sous la forme d’un coefficient de transmission thermique (K) qui dépend de l’épaisseur de la paroi et des matériaux qui la constituent.
Lorsqu’une paroi a une mauvaise résistance thermique (coefficient K élevé), c’est le cas des simples vitrages, la température surfacique peut être très inférieure à celle de l’air ambiant. L’air au contact de cette surface se refroidit, et une partie de la vapeur d’eau qu’il contient se condense en eau liquide. Cette surface deviendra donc rapidement le siège de condensations, voire de ruissellements dès que la température extérieure sera très inférieure.
En revanche, lorsqu’une paroi a une bonne résistance thermique (coefficient K faible), la température surfacique du mur est voisine de celle de l’air ambiant. Il y a peu de risques que l’air ne se condense à proximité de cette surface.

Les condensations à l’intérieur d’une paroi

La pression de vapeur d’eau étant généralement plus importante à l’intérieur qu’à l’extérieur en France européenne (l’inverse peut se produire dans les DOM), celle-ci migre au travers des parois depuis l’intérieur vers l’extérieur. De plus, les matériaux de construction (béton, terre cuite, plâtre…) présentent un certain degré de résistance à la diffusion de vapeur d’eau, ils permettent à une quantité plus ou moins importante de vapeur d’eau de passer.
En l’absence de frein-vapeur côté intérieur, la vapeur d’eau se diffuse au travers de la paroi. Sous l’effet de l’abaissement de la température, elle va se condenser au droit du point de rosée. L’eau ainsi formée à l’intérieur de la paroi peut provoquer des dommages (humidification des isolants…).
Dans le cadre de la construction de bâtiments performants, l’étanchéité à l’air est un critère fondamental.
• La ventilation des pièces doit être parfaitement dimensionnée et adaptée au logement afin d’éviter un blocage de la vapeur d’eau à l’intérieur du logement.
• Le mauvais positionnement du pare-vapeur peut entraîner également un blocage de vapeur d’eau.
• Performance du pare-vapeur (Sd) n’est pas adaptée.

Les facteurs aggravants traditionnels

• Une surproduction de vapeur d’eau (suroccupation du logement, vapeur de cuisson, lessives et séchages…).
• Un chauffage insuffisant dans les pièces principales ou ponctuellement interrompu.
• L’obstruction volontaire ou non (encrassement) des orifices d’entrée ou d’extraction d’air.
• L’arrêt volontaire ou non (panne) de la VMC.
• Le branchement d’une hotte aspirante sur une extraction.
• La mise en œuvre, dans le cadre d’une rénovation, d’un revêtement étanche à la vapeur d’eau en façade.
• Le remplacement de menuiseries extérieures sans mise en place d’un système de ventilation.
• Les appareils de chauffage sans évacuation, tels que poêles à combustible liquide ou radiateur à gaz produisant beaucoup de vapeur d’eau, sont à proscrire, y compris pour des raisons sanitaires et de danger d’intoxication.

Les bonnes pratiques

• Veiller à la continuité de l’isolation thermique, et traiter les points singuliers (trappe de visite des combles, jonctions plafonds-murs, abouts de planchers, prises de courant, passages de câbles, percements en façade, coffres de volets coulants, etc.), afin d’éviter l’apparition de ponts thermiques et la création éventuelle de condensations superficielles.
• Bien prendre en compte la nature des matériaux du mur existant lors de travaux d’amélioration ou de rénovation énergétique. Selon le cas, la mise en place d’un pare-vapeur ou d’un frein-vapeur se révélera nécessaire pour prévenir la condensation interne.
• Assurer un renouvellement de l’air suffisant
Ce point est particulièrement sensible pour les bâtiments étanches à l’air (BBC).
L’efficacité d’une installation de renouvellement d’air doit faire l’objet d’une étude et d’un calcul préalable :
- nature de l’installation (simple ou double flux) ;
- puissance du groupe VMC suivant le nombre de pièces du logement ;
- type, dimension et position des bouches d’extraction d’air vicié ;
- adaptation du système de ventilation au mode de chauffage (appareils à combustion).
• Prévoir un revêtement de façade ayant une bonne perméabilité à la vapeur d’eau : vérifier la compatibilité du revêtement d’imperméabilisation de la façade avec le complexe isolation-ventilation.
• Informer l’occupant des bonnes conditions d’usage :
- maintenir en permanence une température suffisante dans toutes les pièces, y compris dans les pièces inoccupées ;
- veiller au bon entretien des installations de ventilation.
• En neuf, apporter un soin particulier concernant :
- le dimensionnement du système de ventilation ;
- les procédés d’isolation à mettre en œuvre (les conditions climatiques, l’orientation des façades entrent en jeu, par exemple) ;
- les points de vigilance et de contrôle à opérer lors des différentes étapes de la construction.

À consulter

Arrêté du 24 mars 1982, modifié par l’arrêté du 28 octobre 1983, relatif aux dispositions relatives à l’aération des logements.
DTU 68-2 : Travaux de bâtiment - Exécution des installations de ventilation mécanique.
DTU 40.35 : Couverture en plaques nervurées issues de tôles d’acier revêtues.
NF DTU 25.41 : Ouvrages en plaques de plâtre.
NF DTU 24.42 : Ouvrage de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre isolant.
CPT 3560 : Isolation thermique des combles - Isolation en laine minérale faisant l’objet d’un Avis Technique ou d’un constat de traditionnalité.
Réglementation thermique 2012.

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