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Le risque d’incendie dans les bâtiments d’habitation est aujourd’hui au cœur de la préoccupation des acteurs de la sécurité. Avec plus d’un mort par jour en moyenne par an, le constat est accablant puisque ce total est 30 fois supérieur au même risque survenant sur son lieu de travail ou dans un établissement recevant du public.
Si la majorité de ces feux a lieu durant la journée, c’est la nuit que les incendies sont les plus meurtriers (7 pertes humaines sur 10 se produisent en période nocturne).
Ce qui s’explique facilement par l’absence de vigilance des personnes, consécutive à la phase de sommeil, ainsi qu’aux retards dans l’alerte et donc dans l’arrivée des secours.
Autre constat important : c’est aussi dans les bâtiments d’habitation les plus anciens (antérieurs à la réglementation du 31 janvier 1986, notamment) que le nombre de victimes décédées est le plus conséquent. De plus, contrairement aux établissements recevant du public et aux immeubles de grande hauteur, les bâtiments d’habitation ne sont pas soumis au contrôle des commissions de sécurité. Il revient donc aux propriétaires de respecter deux points :que les transformations apportées aux bâtiments ne diminuent pas le niveau de sécurité et que l’entretien et la vérification des équipements concourant à la sécurité soient réalisés.
Soucieuse d’apporter une réponse adaptée et proportionnée aux enjeux, la commission Prévention de la Fnspf a souhaité, à l’appui d’une véritable étude basée sur une analyse des risques et réalisée à partir d’un arbre des défaillances, proposer des axes d’amélioration, notamment du parc existant. Pour ce faire, il apparaît indispensable de mettre en place un dispositif qui doit associer l’ensemble des acteurs : chacun, par son action ou son comportement, devant contribuer à une meilleure sécurité dans ces bâtiments. Une campagne d’information du grand public doit accompagner la nouvelle démarche afin de mieux sensibiliser les occupants d’un bâtiment d’habitation aux bons comportements en cas d’incendie. C’est d’ailleurs, l’un des axes qui a guidé la loi n°2004-811 du 13 Août 2004 relative à la modernisation de la sécurité civile. La réalisation d’un diagnostic incendie obligatoire permettrait aussi de disposer d’une « photographie » du niveau de sécurité d’un bâtiment. Il mettrait en évidence les déficits en matière de prévention et de préconiser les mesures à prendre et ce dans une logique d’amélioration continue.
Ainsi, une nouvelle réglementation impliquerait l’ensemble des acteurs :
– le locataire, par le biais d’une mesure d’entretien du ou des détecteurs de fumée – principe de la réparation locative – et le développement d’une culture de sécurité ;
– le propriétaire, par l’installation et la maintenance du ou des détecteurs de fumée et la réalisation de diagnostics périodiques ;
– les copropriétaires, par la mise en place d’équipements de sécurité communs, placés dans les parties communes et leur entretien ;
– les assureurs, par une incitation à la mise en place des détecteurs de fumée ;
– le maire, dans le cadre de son pouvoir de police ;
– la DDE et les SDIS par leurs avis aux maires.