Le constat
Afin d’éviter des désordres sur les revêtements durs liés aux effets thermiques (fuites sur le réseau ou diverses fissurations) et à la juxtaposition de différents ouvrages, la mise en œuvre d’un chauffage par le sol à eau chaude doit être prise en compte, dès la conception, par l’ensemble des corps d’états concernés. Elle doit aussi faire l’objet d’une exécution soignée et coordonnée.
Le diagnostic
Un plancher chauffant à eau chaude est habituellement réalisé par plusieurs corps d’états : maçon (chape de ravoirage éventuelle sur le dallage pour le passage des canalisations ou réseaux autres que les canalisations de chauffage) ; chauffagiste (isolant et canalisations de chauffage en cuivre ou matériaux de synthèse - PE, polybutène) ; maçon ou, le plus souvent, carreleur (chape d’enrobage des canalisations et pose du revêtement de sol).
Les désordres les plus fréquents concernent les revêtements de sol, principalement les carrelages collés ou scellés :
• microfissuration, fissuration du carrelage, portant sur tout ou partie de l’ensemble du complexe chape du revêtement-chape d’enrobage ;
• tassement ou écrasement en partie courante ou en rive de dallage.
Leur origine est principalement liée à :
• l’isolant, trop compressible ou mal mis en œuvre (discontinuité, défaut de planéité du support dallage) ;
• la réalisation de l’installation de chauffage : délai de mise en chauffe par rapport à la réalisation du carrelage non respecté, température du fluide caloporteur ou à la surface du revêtement trop élevée, non-respect de la pression de ville pendant le bétonnage ;
• l’enrobage des canalisations : canalisations insuffisamment enrobées, retrait excessif du mortier avec treillis soudé ou fibres (métalliques ou synthétiques), mortier sous-dosé (résistance mécanique insuffisante) ou surdosé (retrait plus important) ;
• l’incompatibilité des différents constituants entre eux (primaires, mortiers-colles, joints) ;
• la réalisation du revêtement : absence ou insuffisance de joints de fractionnement et de joints périphériques.
Certains phénomènes d’embouage, de corrosion (en cas de canalisations métalliques), voire des percements accidentels, peuvent aussi être constatés, comme dans des réseaux de chauffage traditionnel.
Les bonnes pratiques
• Utiliser des isolants conformes au DTU 65.15 P1 ou certifiés Acermi Isole I3/I4 ou I5 ;
• Avoir une température du fluide inférieure à 50°C et de surface inférieure à 28°C. Prévoir les dispositifs nécessaires à la maintenance ;
• Respecter la mise en chauffe progressive avant la réalisation du carrelage ;
• Respecter les délais de séchage des chapes et contrôler leur humidité résiduelle ;
• Respecter les épaisseurs minimales d’enrobage des canalisations ;
• Respecter pour l’ensemble chape d’enrobage et revêtement les joints de fractionnement et/ou périphériques. Attention, la pose de carreaux de grand format en diagonale peut conduire, pour des raisons esthétiques, à la réduction de ces joints, ce qui risque d’être néfaste ;
• La pose scellée directement sur les canalisations n’est pas autorisée ;
• Le béton d’enrobage des canalisations peut être remplacé par une chape fluide à base de sulfate de calcium (chape anhydrite) ou de ciment. Dans ces cas, il faudra se conformer aux avis techniques des procédés pour les produits associés à utiliser (enduits de lissage, mortier-colle).
À consulter
Arrêté du 23 juin 1978 relatif aux installations fixes destinées au chauffage et à l’alimentation en eau chaude sanitaire des bâtiments d’habitation, de bureaux ou recevant du public.