Le système SolarWall permet de réduire les charges de ventilation et de chauffage, tout en améliorant la qualité de l’air intérieur et l’isolation du bâtiment. Autres avantages : simplicité de mise en œuvre, amélioration du confort d’étéet entretien presque nul.
Le gymnase Lagorsse de Fontainebleau (77), inauguré en mai 2010, est un bâtiment de 8,30 m de hauteur offrant une surface habitable totale de 720 m2. Étudié pour limiter son impact visuel vis-à-vis des riverains, il a également été conçu dans une optique environnementale en privilégiant le choix de matériaux durables et esthétiques. C’est ainsi que la partie haute du gymnase est traitée en bardage bois,tandis que la toiture de la salle de sports est végétalisée, technique de couverture qui protège l’étanchéité de la toiture, tout en contribuant à améliorer l’inertie thermique et diminuer les pics de rejet des eaux pluviales en cas de fortes précipitations. « Elle permet aussi une meilleure insertion paysagère, la toiture du gymnase étant directement visible depuis l’immeuble de logements (R 8) qui lui fait face », souligne Raphaël Chivot, responsable du projet pour Nomade Architectes.
Technologie éprouvée
Mais le dispositif le plus original est sans doute l’intégration du système SolarWall, technologie d’origine canadienne qui vient récemment d’obtenir l’Avis technique. Pour Anouck Colson, directrice déléguée de SolarWall Europe : « Cette démarche volontaire nous est apparue nécessaire, afin d’attester de la qualité de nos différentes solutions et de notre savoir-faire, peu connus en France ». Et ce, alors que ces dispositifs de chauffage solaire de l’air, mis au point il y a plus de vingt ans par l’ingénieur canadien John Hollick, ont été déployés dans plus de 32 pays différents sur des milliers de projets. « Nos solutions sont même considérées par le département énergétique américain comme faisant partie des 2 % de technologies solaires les plus efficaces et les plus rentables au monde », ajoute Anouck Colson.
Le gymnase bellifontain, qui devait en l’occurrence répondre aux objectifs du « paquet-climat-énergie », à savoir une réduction de 20 % des consommations d’énergie et d’émissions de CO2, « se prêtait très bien à l’application du SolarWall, puisque le bâtiment comporte un grand pignon sud sans masque, sur lequel ont pu être installés 114 m2 de bardage solaire », précise Raphaël Chivot. Dans la pratique, le système se présente sous la forme d’un revêtement mural métallique microperforé en acier, monté en façade – ou sur des toitures inclinées ainsi qu’en terrasses – à l’instar d’un bardage traditionnel, à une distance de 10 à 30 cm de la paroi du bâtiment.
Préchauffage de l’air extérieur
L’ensemble forme un caisson étanche à l’air dans lequel l’air frais extérieur est aspiré, via un dispositif de ventilation situé en partie haute du mur, celui-ci générant une pression négative dans la cavité d’air du système. L’air extérieur ainsi aspiré se réchauffe lors de son passage au travers de la surface métallique qui, durant la journée, est elle-même chauffée par le rayonnement solaire.
L’air chaud, localisé dans la lame d’air du système et qui a naturellement tendance à s’élever, est donc ensuite aspiré dans la partie supérieure du mur par les ventilateurs, caractéristique qui garantit la collecte de toute la chaleur solaire produite. Il est alors distribué dans le bâtiment via le réseau aéraulique. Comme l’air qui pénètre dans l’unité de ventilation a déjà été préchauffé – les résultats peuvent varier de 5 à 30 °C selon les conditions météorologiques et les caractéristiques d’exposition – la charge énergétique sur les dispositifs de chauffage traditionnels est réduite d’autant.
À la clé : des économies d’énergie pouvant atteindre, en moyenne, de 500 à 600 W/m2. « Soit une baisse annuelle des factures de chauffage comprise entre 15 et 50 % selon le type d’énergie employée, la localisation géographie et les paramètres du site », commente Anouck Colson.
Maintenance minimale
Le système améliore également l’isolation générale du bâtiment, la peau additionnelle permettant de récupérer les déperditions de chaleur qui se produisent à travers le mur sur lequel il est installé. Il contribue également à améliorer le confort d’été, en agissant tout d’abord comme un brise-soleil traditionnel qui empêche le rayonnement solaire d’atteindre le mur du bâtiment. « L’air chaud, confiné dans la lame d’air du système, s’évacue ensuite naturellement, par effet cheminée, en partie haute du bâtiment. La chaleur n’a donc pas le temps de se diffuser à travers le mur intérieur en raison de l’épaisseur, plus importante que dans le cas d’un bardage classique. D’où, là encore, hormis le facteur confort d’été, une réduction de la dépense énergétique grâce à la diminution de la charge calorique supportée par le bâtiment. Autre avantage : une maintenance presque inexistante, le système ne comportant aucune pièce mobile. L’espérance de vie est d’au moins trente ans et tous les composants sont recyclables à l’issue du leur cycle d’utilisation. Côté coût, le retour sur investissement du SolarWall est très rapide », affirme Bertrand Cuvillier, responsable du patrimoine de la ville de Fontainebleau. « Les surcoûts de l’installation seront, en l’occurrence, amortis au boutde quatre ans et huit mois exactement ! »