chambéry Techniques de pointe pour complexe multifonctionnel

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chambéry Techniques de pointe pour complexe multifonctionnel

L'équipement en forme de soucoupe volante s'insère parfaitement dans le parc d'activités de Bissy, une zone industrielle en pleine évolution, située au nord-ouest de la ville.

Cet équipement « phare » de l'agglomération chambérienne a été érigé selon plusieurs techniques innovantes, voiles courbes en béton autoplaçant coffrés toute hauteur, mégastructure en acier, couronne en clins de verre. le tout sur un terrain meuble situé en zone sismique.

implanté au nord-ouest de Chambéry (Isère), au cœur du parc d'activités de Bissy, Le Phare a été conçu par le cabinet local d'architectes Patriarche & Co et inauguré l'an passé. Défini par la région comme « un grand équipement pour l'économie, le sport et la culture », il est accolé au parc des expositions existant SavoiExpo, son programme étant plurifonctionnel. En effet, le bâtiment se compose d'une grande salle polyvalente de 4 500 m2, à vocation flexible, dont la capacité varie de 1 500 places assises à 6 000 places assises-debout. Elle peut accueillir aussi bien des concerts et des spectacles que des matchs de handball (sport emblématique de la ville) ou de basket-ball, des compétitions de gymnastique, ou d'autres manifestations variées (foires, salons, etc.). Sur le volume de la salle et en rez-de-chaussée, sont greffés une salle secondaire de 1 500 m2 (44 x 24 m), des loges, des ­vestiaires, des salles de musculation et de relaxation ainsi qu'un accueil pour la presse, une salle d'interview et divers locaux techniques. À l'étage, et glissés entre les deux salles, se déploient des espaces de réception (400 m2), voués à la restauration de plus de 300 personnes, avec une cuisine et un bar attenants. À ce même niveau ( 4,40 m) et au nord-ouest, se déroule un déambulatoire circulaire, ouvert sur le hall d'accueil et éclairé naturellement par une verrière cintrée. Desservie par un ample escalier, cette circulation, qui abrite deux bars, permet d'accéder aux gradins de la grande salle. La pénétration de la lumière naturelle est une donnée essentielle dans le projet, avec la présence au sein de l'édifice de plusieurs patios faisant office de puits de lumière. De plus, une végétalisation de certains murs est également prévue. Inscrit dans un cercle de 102 m de côté, le bâtiment se dresse à 22 m de hauteur et couvre une surface hors œuvre nette de 20 440 m2, pour un coût de travaux de 32 ME HT. Il inclut une ellipse de 70 m de portée enserrant la grande salle.

Des phases de travaux programmées

« En référence au Colisée de Rome, la forme elliptique m'a semblé la mieux adaptée pour contenir une scène rectangulaire et mettre en communion les spectateurs. La lanterne magique créée prend la forme d'une couronne de verre et d'acier. L'objectif majeur est d'offrir une image festive de l'équipement ­populaire, fortement éclairé le soir et bien intégré à la zone industrielle en plein devenir », explique l'architecte Jean-Loup Patriarche. De fait, la salle ovoïde contient un plateau technique de 60 x 32 m qui est encadré par quatre ensembles de tribunes fixes, formées de gradins en béton préfabriqué. En partie inférieure, des tribunes télescopiques se déploient sur les quatre côtés, offrant de nombreuses configurations scéniques à jauges variables. Sur le plan structurel, l'ossature mixte comporte une infrastructure en poteaux de béton et une coque en béton servant de support aux gradins. La forme incurvée de cette coque confère au volume de la salle un bon degré de confort acoustique, renforcé par la pose d'un plafond acoustique revêtu de panneaux absorbants. Au droit de la grande salle et sur ce voile, prend appui la superstructure de l'ouvrage, constituée d'une solide charpente tridimensionnelle en acier. Celle-ci se compose d'un réseau primaire de poutres longitudinales de 64 m de portée formant un épais cadre de ceinturage, liaisonné au réseau secondaire constitué de poutres transversales intérieures de 32 m de portée. Certaines de ces gigantesques poutres en forme de V sont constituées de membrures en tubes de 508 mm de diamètre et de montants en tubes de 355 mm. Mesurant 4,50 m de hauteur, elles insèrent un ensemble de passerelles techniques (0,92 x 1,10 m) innervant la nappe structurelle, calculée pour pouvoir y suspendre du matériel scénique. Concernant le chantier, les différentes phases de travaux se sont enchaînées de manière logique et efficace.

Intégration d'une démarche environnementale

Aussi, la première phase a concerné le gros œuvre et la mise en place des fondations et des nombreux pieux en béton vissés dans le sol supportant l'ouvrage. Puis, a eu lieu la pose du mur périphérique en béton qui s'est avérée compliquée, compte tenu de sa forme courbe et de son élancement. La seconde phase de travaux porte sur la charpente métallique tridimensionnelle de la salle polyvalente qui s'appuie sur des triples poteaux en acier. Préfabriquée en atelier, elle a été découpée en tronçons, livrés sur le chantier par convoi exceptionnel, assemblés au sol, puis hissés à la grue et positionnés sur des étais provisoires. Une autre charpente en acier cintrée cerne l'édifice. Si elle s'évide à proximité de l'entrée du public, cette couronne en demi-tore s'habille de clins de verre, au niveau du déambulatoire implanté au nord-ouest de l'édifice. Par ailleurs, le projet fait l'objet d'une démarche de qualité environnementale, visant des économies d'énergies et une amélioration du confort. Pour garantir des conditions optimales de confort en cas de jauge pleine et en période estivale, la mise en place d'un système de rafraichissement était indispensable. D'où l'utilisation de la fraîcheur de la nappe phréatique située à faible profondeur sous la butte engazonnée, pour rafraîchir l'air neuf de la grande salle. Ce procédé par puits canadien supprime ainsi toute climatisation. Le chauffage est assuré par la connexion sur le réseau urbain de la ville. L'ensemble de l'installation est régi par une GTB, ayant pour double but de maîtriser les consommations et de réguler l'exploitation. À noter que certaines dispositions ont été prises (supportage, étanchéité, etc.), afin de permettre la pose ultérieure d'une centrale photovoltaïque sur la toiture de l'édifice. Enfin, la structure du bâtiment est soumise à un traitement parasismique particulier, l'opération se trouvant en zone sismique faible de niveau 1b (voir encadré).

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