Porte-à-faux de la surélévation des Dock's, à Strasbourg.
© Heintz-Kehr
Si la technique est prisée des architectes pour gagner de la surface sans augmenter l'emprise au sol, elle demande des études amont parfois longues, un bon dimensionnement et une mise en œuvre assez lourde.
Signe d'une ambition architecturale, le porte-à-faux rompt l'aspect monolithique d'un bâtiment en lui apportant élan et légèreté. Tout en augmentant la surface habitable, il réduit l'emprise au sol du bâtiment et couvre de son ombre protectrice des halls d'entrée, des terrasses ou des bassins. Le Centre régional de la Méditerranée (Cerem), à Marseille a été conçu par l'architecte italien Stefano Boeri, avec un impressionnant porte-à-faux de 40 m habité de bureaux. Près de 3 500 tonnes d'acier et de béton surplombent un bassin carré de 60 m de côté rempli d'eau de mer. Deux années d'études furent nécessaires au BET parisien AR & C pour concevoir la structure et contrôler les vibrations dues au pas des occupants. Le porte-à-faux étant une avancée en hauteur, il est généralement vitré et orienté du côté le plus dégagé offrant la meilleure vue. Ainsi du nouveau Casino de La Seyne-sur-Seine, tout en strates horizontales, dont le porte-à-faux de quasi 20 m abrite la salle de jeux et donne par une large façade vitrée sur la rade de Toulon.
Le Cerem de Marseille est caractérisé par un impressionnant porte-à-faux de 40 mètres.
Associé à une surélévation
Il arrive aussi fréquemment qu'une surélévation soit prolongée par un porte-à-faux. Confiée au cabinet Heintz-Kehr, la restructuration lourde des Dock's (ex-entrepôt Seegmuller), à Strasbourg, comprend une surélévation de trois niveaux de logements. Sur le côté ouest, un porte-à-faux de 14 m de portée a été créé, avec, comme structure portante, six poutres treillis type Vierendeel de 32 m de long et 20 tonnes chacune. Un autre exemple récent est la restructuration réalisée par l'architecte bordelais Flint d'une des ailes de l'université de Paris-Est Créteil. Un étage supplémentaire a été ajouté avec un porte-à-faux de 8 m de portée. Dans ces deux exemples, le bâtiment initial est en béton et la surélévation est à ossature métallique pour des questions de légèreté.