Carrelages d’extérieur De l’ingélivité à l’antiglissance

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Carrelages d’extérieur De l’ingélivité à l’antiglissance

Apprécié pour sa dureté et sa solidité, le carrelage en grès cérame possède, naturellement, une très bonne résistance au gel, du fait de son absence de porosité.

L'histoire du grès cérame (parfois nommé « grès porcelainé » en écho à l’anglais « Porcelain Tiles ») remonte plusieurs siècles en arrière, avec la céramique chinoise. Sa composition est proche des carrelages terre cuite, comme la tomette, appréciés dans les contrées ensoleillées du Sudde l’Europe.

La différence vient de sa vitrification à très hautetempérature qui confèreau grès cérame une très faible porosité naturelle et une exceptionnelle résistance au gel,ainsi qu’à l’abrasion et auxproduits chimiques.

En Europe, jusque dans les années 70, il était fabriqué essentiellement dans les pays germaniques  – et un peu en France – avant de gagner en force l’Italie et l’Espagne dans les années 80.

Actuellement plus d’une centaine de fabricants de carreaux en grès cérame sont présents sur le marché avec plusieurs milliers de références en catalogue et une très large diversité de teintes et de finitions. Quelques grands groupes émergent du lot dont les Italiens Iris, Marazzi, Concorde (qui possède le Français Novoceram), Panaria, Casalgrande Padana... mais aussi les Espagnols (Roca Cerámica, Tau Cerámica), Allemands (Osmose Fliesen), Hollandais (Royal Mosa) ou Émirats (Rak Ceramics).

Solide et non-toxique

La vitrification de l’argile à grès riche en silice, s’obtient grâce à la présence d’un fondant, le feldspath. Le mélange de base peut aussi contenir de l’argile blanche (le kaolin) et du sable à quartz. Non-poreux, non-rayable, peu salissant, le carrelage en grès cérame vient protéger aussi bien un sol, que les murs ou des façades ventilées. Sa solidité en fait un candidat idéal pour les endroits à fort trafic, comme les centres d’accueil, les établissements publics, les hôpitaux, les industries... Sa résistance à l’absorption d’eau fait qu’il est adapté aux pièces humides et aux abords des piscines. Classé C2, il est aussi résistant aux produits chimiques, tant acides que bases, hormis ceux contenant de l’acide fluorhydrique. Pour l’entretien, les détergents à base d’acide fluorhydrique et ses composants sont donc à proscrire, car ils détériorent sa surface. Autre atout du matériau, les différents composants du grès cérame sont naturellement non-toxiques et recyclables. Plusieurs fabricants ont obtenu des certifications vertes du type Écolabel ou Leed pour l’ensemble de leur fabrication. Certains carrelages sont fabriqués à partir de matériaux recyclés en forte proportion, entre 20 et 40 % pour le groupe Panaria et entre 27 et 70 % pour le groupe Casalgrande Padana. Le carrelage Marmo Ecologico de la société Marca Corona du groupe Concorde est même composé à plus de 20 % du verre recyclé issu des vieux tubes cathodiques des téléviseurs. Cette performance résulte d’une collaboration avec ReMedia, un spécialiste de déchets électroniques.

Pressé ou étiré

Pour son utilisation en carrelages dans le bâtiment, le grès cérame est pressé ou étiré, afin de le rendre plus résistant. Les carreaux pressés à sec sont fabriqués en réduisant en poudre très fine ses composants, qui sont moulés de manière homogène et soumis à une pression minimale de 400 à 500 kg par cm², puis vitrifié entre 1 200 et 1 400 °C.

Moins répandus, les carreaux extrudés sont obtenus à partir d’une pâte composée étirée mécaniquement, découpée aux dimensions désirées, puis séchée et enfin vitrifiée. Cette méthode donne une finition plus rustique. La tolérance dimensionnelle du résultat étant moins bonne qu’avec la technique du pressage, les carreaux étirés sont posés à joints larges. Pour des raisons esthétiques et de rapidité de pose, les grands formats sont de plus en plus appréciés des architectes. Certains fabricants proposent aussi des carrelages d’épaisseur réduite. Le constructeur italien Cotto d’Este commercialise un carreau ingélif (le Kerlite), en grès laminé, avec une résistance renforcée, grâce à l’addition de fibre de verre. Son épaisseur est de seulement 3 mm pour les murs et de 7 mm pour les sols. La légèreté des carreaux de grandes tailles à faible épaisseur fait qu’ils sont surtout conseillés en façades ou en rénovation sur un carrelage existant. Du fait de la dilatation thermique, l’emploi d’un trop grand format est déconseillé en extérieuret au sol.

Autre élément de choix, la finition du carrelage joue sur sa solidité. Sa surface peut être laissée à l’état brut ou peut être polie ou semi-polie et cirée. Le polissage augmente la brillance et la luminosité du matériau, mais en ouvrant les pores du matériau, le rend plus sensible aux taches. Avec une finition bouchardée, sa rugosité accrue lui donne une résistance au glissement, qui est appréciable en extérieur. Une finition rugueuse structurée ou des motifs en relief appliqués lors du pressage, viennent aussi améliorer les propriétés anti­dérapantes du carreau.

Large panoplie de nuances

Les nuances de teinte du grès varient en fonction de la nature et de la proportion des éléments le composant. Cette palette de coloris peut être augmentée en colorant dans l’épaisseur le grès non-émaillé de couleurs unies, mais aussi de textures chromatiques sable, nuage ou flamme ou imitant les pierres naturelles. L’avantage de la couleur dans la masse est de ne pas fragiliser le carreau. En extérieur, tant pour le pavage des lieux publics, les abords de piscines ou les allées, la reproduction en grès cérame de la pierre ou de la roche naturelle (ardoise, granit, porphyre...) a tout pour séduire, conjuguant élégance et grande solidité. Néanmoins la variété de teintes et de décorations demeure limitée avec cette approche.

Le grès cérame peut être recouvert de glaçures ou de vernis, comme le salage en cuisson (procédé Doulton) ou le vernis dit « azuré » au cobalt gris bleu. Immédiatement après cuisson, le carreau peut aussi recevoir un revêtement émaillé, suivi d’une nouvelle cuisson. Composé chimique à base d’oxyde métallique, l’émail apporte une grande variété décorative. Avec la sérigraphie, tout dessin, tout motif, toute polychromie, toute photographie, la plus complexe soit-elle, peut être reproduite sur les carreaux émaillés. Un émaillage aide aussi à refermer les pores du matériau, qui devient ainsi plus facile à entretenir. La tendance actuelle est à une grande diversification des apparences, avec la pierre naturelle et le marbre, des effets de cabochons contrastés, des mosaïques et des frises, des aspects de lames de bois, de tissu, de cuir ou métalliques obtenus en appliquant une fine couche de particules métalliques oxydées sur la surface apparente. Le principal défaut de l’émaillage est sa fragilité.Par rapport à un produit laissé brut, une surface émaillée devient moins résistante à l’abrasion et aux chocs.Pour le sol en extérieur, un matériau coloré dans l’épaisseur, sans émaillage, offre un meilleur gage de solidité.

Pose étanche et précise

Le choix d’un carrelage ingélif ne suffit pas à assurer la tenue au gel d’un sol dallé. Les grands principes d’une pose réussie sont de prévenir toute infiltration d’eau, de veiller à un drainage correct et d’utiliser des produits de jointoiement imperméables.

La pose est réglementée par le DTU 52.1 (Revêtements de sol scellés) révisé en date du 20 novembre 2010 et le DTU 52.2. (Pose collée des revêtements céramiques et assimilés) de décembre 2009. Les règles de l’art de la mise en œuvre de la pose collée sont assujetties au Cahier des prescriptions techniques (CPT) n° 3267 V2 de Juin 2005, certifié et édité par le Cstb.Pour l’étanchéité, les remontées d’humidité doivent être évitées, par exemple en posant un film polyane sur la dalle béton. Le drainage (entre le support et le lit de pose) doit aussi être assuré, avec une pente minimale pour la chape.

Par ailleurs, les joints ainsi que les colles doivent être imperméables. Il faut aussi tenir compte que la céramique supporte mal la flexion, surtout en grands formats. Il faut donc veiller à créer un système à l’équilibre, sans tension, avec une maturation suffisante du béton, des joints de dilatation et une adhésion parfaite au support.

Enfin, la pose à joint nul est strictement interdite par les DTU. Plus précisément, la largeur minimale des joints entre carreaux est de 6 mm pour les carreaux étirés, de 5 mm pour les carreaux pressés et une largeur de 2 mm est admise dans certains cas, soit de carreaux de faibles dimensions (moins de 50 cm2), soit de produits aux bords rectifiés. La rectification n’étant généralement pas effectuée en épaisseur, il faut en revanche prévoir une épaisseur suffisante de mortier, afin de récupérer les variations d’épaisseur entre carreaux.

Tableau des fabricants

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