Bois à tous les étages pour un « bâtiment image »

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Bois à tous les étages pour un « bâtiment image »

Les poteaux sont deux portiques qui moisent la poutre au droit des planchers. Des fourrures en chêne sont insérées entre les poteaux formant, ainsi, un monolithe.

Niché au cœur de l’Ile de Nantes, cet immeuble de bureaux tout en bois se veut la vitrine du savoir-faire de la filière bois française. Ce qui explique son emploi systématique à partir d’une structure lamellé-collé en portique.

À la fois bioclimatique et BBC conforme à la RT 2012, le Bâtiment B, inauguré le 29 mai dernier, surprend dans cet environnement et illustre les innombrables possibilités architecturales du bois.

Situé le long du boulevard Léon-Bureau sur une parcelle triangulaire, cet immeuble de 17 m de haut a la forme d’une goutte d’eau. « L’idée était de réaliser un bâtiment à la forme unique, un monolithe, explique l’architecte Philippe Barré de l’agence Barré-Lambot. Cette forme donne une échelle à l’édifice qui est entouré de bâtiments massifs et imposants. Elle le rend visible et lui donne un aspect cinétique du côté du boulevard. » La particularité et l’innovation résident dans la fabrication d’un immeuble avec une structure toute en bois : système poteau-poutre et murs en ossature bois. « Le programme prévoyait 1 500 m² de Shon en construction bois. Ce R 3 comprend au rez-de-chaussée un espace public constitué d’un accueil, d’une salle d’exposition, de deux salles de réunion, ainsi que les locaux techniques et aux étages des bureaux. » Les bureaux des trois niveaux sont distribués autour d’un atrium couvert d’une verrière. Le premier étage abrite les bureaux de l’association Atlanbois et de l’Unifa, les deux derniers étages étant attribués à l’Office National des Forêts.
La structure, les éléments de façade et le plancher mettent en valeur l’emploi du bois, issu de forêts régionales gérées durablement (PEFC), tels le pin Douglas et le chêne. Au total, 400 m 3 de bois ont été utilisés. « Il s’agissait de démontrer un savoir-faire régional en travaillant avec des essences locales tel le pin Douglas qui compose ici la structure, le bardage et les ventelles, poursuit Philippe Barré. Tout a été préfabriqué en atelier ce qui a permis de travailler dans des conditions de sécurité et de rapidité sur le chantier, mais qui a requis en amont une précision millimétrique. » L’édifice repose sur des pieux en béton armé de 25 m de profondeur en raison du sol instable. Ils sont liaisonnés par des longrines au-dessus desquelles une dalle béton de 25 cm a été coulée sur tout le rez-de-chaussée. « La construction en bois est un travail expérimental, par manque de références en France. Ce bâtiment pose des questions, notamment, relatives à la ventilation, la tenue au feu et à la construction. Il a été difficile de mettre en harmonie la réglementation sur le bois et le béton et surtout de faire en sorte que les deux BET travaillent ensemble. Outre sa fonction porteuse, l’épaisseur de la structure devait aussi répondre à la demande de la tenue au feu. Chaque poteau de portique a donc été dimensionné, afin d’assurer la stabilité au feu. »

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