1 & 2. les joints de dilatation peuvent être de type carrelage, baguettes bois, aluminium ou encore pierres de parement. (Docs. Francomix.)
Mise en œuvre sur une chape béton, la cire confère au sol un aspect lustré valorisant l’hétérogénéité du matériau. Cette technique garantit durabilité, résistance et facilité d’entretien.
Opter pour un béton ciré en revêtement de sol intérieur, c’est faire le choix de l’originalité. Les magazines grand public de décoration ont compris : ils mettent en avant ces techniques auprès de leurs lecteurs. Issu des méthodes utilisées pour les sols industriels, le béton ciré offre de multiples qualités aux yeux des maîtres d’ouvrage : doté d’une grande résistance à l’usure et au poinçonnement, il se révèle aussi très facilement nettoyable. Il s’applique au sol, de plus en plus dans les pièces à vivre et circulations, mais aussi comme revêtement mural dans les pièces d’eau – selon une méthode différente, qui met en œuvre un béton autoplaçant dont le coulage et la qualité des parements sont particulièrement soignés. La technique et le process rendent chaque application unique, les aspects finaux variant en fonction de la teinte choisie ou des superpositions de teintes, de l’outillage ou de l’épaisseur appliquée.
Maîtriser la technique de saupoudrage
Les nombreux systèmes proposés par les fabricants reposent tous sur le même principe d’application : la mise en œuvre sur un béton d’une succession de produits, en plusieurs étapes. Généralement, un durcisseur coloré à base de quartz déposé sur la chape de béton frais, des patines constituées de sels métalliques acides qui vont légèrement attaquer le béton en l’imprégnant d’une couleur complémentaire, un fixateur destiné à régulariser l’absorption du support et enfin, une cire. Cette dernière fait office de couche d’usure bouche-pores. Antitache, elle est renouvelée comme une cire de parquet afin de garder l’esthétique d’origine.
À la mise en œuvre, ces procédés exigent rigueur et grande technicité. Il est notamment nécessaire de bien maîtriser les techniques de saupoudrage pour créer les effets de marbrure. Il est aussi indispensable de réaliser chaque étape en respectant les temps de séchage. Néanmoins, la mise en place d’un béton ciré est une méthode simple, qui peut être réalisée avec des produits prédosés et prêts à l’emploi. La durée du chantier est de sept à dix jours.
Armée d’un treillis et d’une épaisseur moyenne de 5 cm, la chape est tirée à la règle sur des guides latéraux de niveau, sur une dalle en béton déjà durcie (minimum 8 jours). Pour les grandes surfaces, le lissage s’effectue à l’hélicoptère. Ladite dalle doit être propre, rugueuse, fortement humidifiée mais ressuyée. C’est-à-dire qu’elle ne doit plus présenter un aspect mouillé. Il s’agit en effet de ne pas limiter l’adhérence de la chape par un film d’eau à l’interface de la dalle. Suivant les produits utilisés, il peut être envisagé de poudrer la surface à l’aide de ciment et de sable pour créer une barbotine, et améliorer la liaison chape-dalle.
L’exécution de la chape doit respecter les règles habituelles. Placées en périphérie des murs, les bandes de mousse résiliente permettent de désolidariser la paroi de la chape et d’éviter les désordres engendrés par la dilatation du béton. Dans le même temps, elles assurent une atténuation acoustique indispensable en étage.
La patine crée les aspects vieillis ou marbrés
Il est essentiel de respecter les joints de dilatation même s’ils ne sont pas des plus heureux d’un point de vue esthétique. Pour le béton, l’emploi d’un mélange riche en sable est conseillé, de même que le choix de granulats roulés ou faiblement anguleux, de fibres polypropylène associées à des fibres métalliques, et d’entraîneurs d’air. Des options qui donneront un produit plastique, facile à travailler et présentant une très grande résistance à la fissuration – désordre souvent constaté avec le béton ciré.
Le durcisseur pigmenté est déposé sur le béton frais. De très haute dureté grâce à sa forte teneur en quartz, ce revêtement décoratif réduit en outre la porosité de surface par l’apport de liants minéraux spécialement adjuvantés. On peut obtenir des surfaces lisses, très fermées et mises en valeur par le choix des pigments. De manière à garantir au béton une prise sans risque de dessiccation (dessèchement) prématurée, on applique ensuite systématiquement, par pulvérisation en surface, un produit de cure qui va empêcher l’évaporation trop rapide de l’eau. La patine n’est mise en œuvre qu’après le séchage de la chape. Pulvérisée sur le support, elle agit par imprégnation – laquelle varie selon la porosité –, créant ainsi des aspects décoratifs, vieillis ou marbrés. Déposé au rouleau après la patine, le fixateur ferme le support et le durcit. L’adhérence de la cire n’en sera que meilleure. Avant l’application de celle-ci, il est recommandé de vérifier que la couche de fixateur est suffisante et uniforme. Pour cela, il convient de frotter avec une éponge imbibée d’eau toute la surface traitée, l’eau ne devant pas pénétrer dans le béton.
Au final, la cire est déposée au rouleau. C’est elle qui confère aux sols teintés un aspect satiné et légèrement « mouillé », qui rehausse les teintes des durcisseurs et des patines. Elle forme, après séchage, une barrière évitant l’incrustation des salissures. Pour un aspect patiné moiré, l’ensemble est légèrement poncé, tandis que la monobrosse accentue la brillance.