BAU 2019 : le verre est bombé, plissé, occultant et plus

BAU 2019 : le verre est bombé, plissé, occultant et plus

© PressGlass

Les fabricants et les transformateurs de verre montrent tout leur savoir-faire. Les industriels de la fenêtre profitent de vitrages de dimensions de plus en plus importantes.

Venant sur les plates-bandes des industriels de la protection solaire, les verriers multiplient les solutions de verre occultant. Nous connaissions SageGlass du Groupe Saint-Gobain. A BAU, Merck dévoile sa solution Eyrise, Guardian Glass présente une solution d’occultantion dynamique et Sage-Glass met en avant la nouvelle déclinaison Bright Silver de son verre électrochrome, ainsi que sa dernière version « Harmony ». AGC, de son côté, présente son verre occultant Halio.

Les verres occultants

Jusqu’à il y a peu de temps, aucun verre ne pouvait tout faire à la fois : bloquer la chaleur en été, mais la laisser passer en hiver, empêcher l’éblouissement, sans nuire à la transmission de lumière naturelle, etc. Le verre électrochome SageGlass de Saint-Gobain Glass en est capable.  SageGlass montre à BAU 2019 la troisième version du SageGlass électrochrome. Apparue sur le marché européen en 2015, la première travaillait sur tout un vitrage à la fois. La seconde en 2016 a introduit la gestion d’un maximum de trois zones différentes sur un même vitrage. Baptisée Harmony, la troisième version pratique un dégradé d’occultation du bas en haut. Elle sera disponible au troisième trimestre 2019, dans des dimensions maximales de 1,5 x 3 m.


SageGlass présente deux développements à BAU 2019 : Harmony, sa solution pouvant afficher un dégradé d’occultation de la transmission de lumière extérieure, et Bright Silver, une adaptation de la réflexion de la lumière sur les façades. En principe, la structure aluminium des façades peut recevoir la même teinte Bright Silver. Ce qui rendrait la structure difficilement distinguable des panneaux vitrés : de quoi plaire aux architectes. © Pascal Poggi

SageGlass exploite une couche céramique, déposée sur une face intérieure du complexe double vitrage. Cette couche se teinte par une réaction d’oxydo-réduction sous l’effet d’un courant de très basse tension (3 Volts). La réaction offre 4 niveaux de teintes, de niveau 1 (plus clair) à 4. Au niveau 4, la transmission lumineuse TL n’est plus que de 1% et le facteur solaire chute à 0,04 : 96% de la chaleur du soleil est bloquée. Même au niveau 4, le vitrage SageGlass demeure translucide. Il faut plus de 10 minutes pour passer du niveau 1 au niveau 4.

Eyrise de Merck


Merck présente sa solution eyerise. Une couche d’occultation à base de cristaux liquide qui s’accommode de diverses formes de vitrages. © PP

A BAU, le chimiste Merck montre sa couche Eyrise composée de cristaux liquides, la même technologie que celle de nos téléviseurs et de nos écrans d’ordinateurs. Lorsqu’une faible tension est appliquée à cette couche, les cristaux liquides qui la composent changent de direction et occultent le passage de la lumière. Merck propose 5 variantes, formulées pour des occultations plus ou moins importantes, avec des valeurs de transmission lumineuse TL allant de 2 – 39% à 29 – 60%. Eyrise est opaque ou translucide, sans gradation, la permutation est quasi-instantanée. La nature de la couche employée permet toutes sortes de formes de vitrages dans des dimensions de 405 x 410 mm à 1600 x 3505 mm.

Merck propose 5 variantes de sa couche Eyrise, formulées pour des occultations plus ou moins importantes, avec des valeurs de transmission lumineuse TL allant de 2 – 39% à 29 – 60%. © PP

Guardian Glass a choisi une autre voie. L’entreprise a développé un écran, placé entre deux vitres d’un double ou triple vitrage. Il se déroule sous l’effet d’un champ d’électrostatique appliquée sur la face intérieure d’une vitre, occulte totalement la vue, tout en formant une efficace protection contre la chaleur. Dès que le champ électrostatique disparaît, l’écran s’enroule à nouveau. Le mouvement ne requiert aucun mécanisme, ni pièce en mouvement et se déroule en quelques secondes, mais il ne permet pas de gradation, ni de gestion de zones différentes sur un vitrage. Halio d'AGC permute du clair à la teinte maximum en moins de 3 minutes. Halio propose 9 niveaux de teintes, de clair à "cool grey". Dans sa teinte la plus foncée, Halio bloque 95% de la chaleur solaire et laisse passer 3% de la lumière extérieure. Halio est activé automatiquement par la GTB, par commande vocale ou par une application sur smartphone. Ses dimensions standards sont 1,5 x 3 m. De manière plus discrète, Pilkington montre à BAU son vitrage dynamique qui utilise la couche organique développée par l’allemand eControl. Ces cinq solutions entrent en compétition directe avec les protections solaires extérieures classiques.

En images : Guardian Glass, Sedak, Glas Trösch, NorthGlass, PressGlass…


En l’absence de pièces mécaniques, la couche occultante de Guardian Glass n’est pas sujette aux défaillances mécaniques. Elle est activée en quelques secondes en faisant passer une faible tension à travers les couches conductrices créant une attraction électrostatique entre l’écran ultra-mince et la surface du verre. En raison de très faibles exigences de puissance, l’installation n'a pas besoin d'être reliée au secteur, mais peut être alimentée par batterie, et même avec une recharge solaire qui est déjà en cours de développement. © Guardian Glass, LLC.

Le portugais « Much More than a Window » a développé un prototype de coulissant entièreme​nt transparent : les profilés sont en polycarbonate. Le coulissant est suspendu. Aucun rail n’est installé au sol. Mais un rail est encastré dans le plafond et dans les deux murs latéraux. Le verrouillage est à commande électrique. Pour obtenir une parfaite étanchéité à l’air et à l’eau au sol, le verrouillage presse le vantail contre le sol. © PP

Sedak, un grand transformateur de verre, se lance dans le verre bombé à chaud. Les panneaux sont composés de deux verres de 10 mm d’épaisseur, bombés à chaud et réunis par un intercalaire SentryGlas de 1,52 mm d’épaisseur. Les dimensions maximales atteignent 5 x 1,35 m. © PP


Profitant des possibilités des floats des fabricants de verre, Sedak propose des parois de verre pouvant atteindre 20 m x 3,5. Il insiste également – balançoire à l’appui – sur les propriétés de résistance mécanique du verre structurel. © PP


Glas Trösch, un transformateur de verre suisse, existe depuis 110 ans. Il montre à BAU 2019 tout ce que l’on peut faire en matière d’esthétique de façade des bâtiments, sans négliger la performance thermique avec de faibles transmissions de chaleur, des circuits d’alarme dissimulés dans les vitrages, différents degrés de transparence et différentes couleurs sur un même panneau de verre… © PP


NorthGlass, un verrier et transformateur de verre chinois, sait bomber des panneaux de verre jusqu’à 3,5 x 18 m. Pour de petits panneaux, de 300 x 600 mm, le rayon de courbure minimale est de 600 mm. © PP


PressGlass propose des vitrages 3D avec des épaisseurs totales de 800 mm, reliefs compris, des dimensions standard de 2,5 x 3,5 m et des dimensions maximales de 6 x 3,5 m. Les déformations 3D sont définies par le fabricant en collaboration avec les architectes de chaque projet. Outre l’aspect esthétique, elles apportent de meilleures performances acoustiques et structurelles. © PP


En matière de tailles de coulissants, le portugais Panoramah!  est surtout limité par les fournisseurs de verre. Ces vantaux coulissants mesurent 8,2 m x 3 m et pèsent chacun 3 tonnes avec leurs profilés. © PP


Le suisse Vitocsa a inventé la fenêtre minimale au début des années 90. Il peut fabriquer des vantaux coulissants ou pivotants de 20 m², voire davantage si les verriers savent fournir les vitrages nécessaires. Ce qui correspond à un poids de 1,2 t par vantail. © PP

Pascal Poggi

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