Le premier capteur Echy, composé de 4 panneaux de 18 lentilles, a été posé à Vitrolles ( 13) pour un bureau d’études. Il permet d’éclairer un bureau, une salle de réunion et un couloir en sous-sol.
Entrepôts, usines, salles de réunion ou réfectoires en sous-sol… ces lieux, pauvres en ouvertures, pourraient en journée, grâce à un réseau de fibres optiques, bénéficier de la lumière du soleil.
É lèves à l’École polytechnique Paris, Florent Longa et Quentin Martin-Laval avaient souvent cours dans des salles très sombres. C’est de cette expérience qu’est née, en 2009, l’idée d’Echy (contraction d’« éclairage » et « d’hybride »). Dans le cadre d’un projet scolaire en équipe, ils réfléchissent à un moyen d’acheminer la lumière naturelle à l’intérieur du bâtiment, sans gaspillage d’énergie. Ils imaginent un système, qui après avoir concentré le rayonnement solaire, le transporte par fibre optique jusqu’aux pièces à éclairer.
Sortis d’école, les ingénieurs développent leur technologie avec le soutien de l’École nationale des ponts et chaussées et rejoignent l’Incubateur Descartes à Champs-sur-Marne (77) où leur prototype a été installé cet été. Mi-octobre, un premier bâtiment situé à Vitrolles (13) était équipé d’un système finalisé.
Ce dernier consiste en un panneau-capteur de 3 m
La lumière bleuit quand la fibre est longue
Tout se complique si l’on veut des fibres plus longues, car le trajet de la lumière au travers des fibres ne se fait pas sans perte. Actuellement, la technologie atteint ses limites à 7 mètres. « Au-delà du rendement qui diminue, il y a aussi la qualité de la lumière qui se dégrade, explique l’ingénieur. On perd des longueurs d’onde et la couleur bleuit. »
Autre souci, malgré son nom, Echy n’est pas encore hybride. Il ne fait qu’apporter la lumière naturelle, et c’est à l’utilisateur de gérer ses besoins en éclairage électrique. Les jeunes ingénieurs y travaillent. Cependant, sur le marché, existe déjà un système d’éclairage naturel associé à un luminaire avec des Led intégrées, qui s’allument automatiquement en absence de soleil. Conçu par la société suédoise Parans, pionnière dans les systèmes couplant capteurs de lumière et fibre optique, ce luminaire, encore jamais installé en France, fonctionne avec le système SP3. Commercialisé depuis 2012, le panneau-capteur Parans est plus petit que celui d’Echy (moins de 1 m
Qu’il s’agisse d’améliorer le rendement, d’assurer l’hybridation, ou de réduire les coûts de production, les recherches se poursuivent chez ces deux concepteurs. Mais pour que la technologie soit intéressante et adaptée aux grands bâtiments, « Il faudra régler le problème de la longueur des fibres et du phénomène de déperdition, explique Vincent Maréchal. La solution devrait venir des fibres de verre, aujourd’hui trop onéreuses, qui pourront transporter la lumière sur des centaines de mètres sans aucune perte ». À la seule condition, que le soleil brille...