L’opération se compose de 69 logements et d’une résidence hôtelière de 175 chambres répartis dans trois immeubles.
© (Doc. Thierry Favatier.)
Pour rationaliser le chantier, l’architecte de cet ensemble immobilier a associé un système industrialisé en béton - des prémurs structurels à coffrage intégré isolant - à un assemblage en acier formant des loggias.
L’opération Carré en Seine se situe au cœur de la ZAC des bords de Seine, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), sur d’anciennes friches industrielles ; l’architecte coordonnateur est Bernard Hémery, du groupe Synthèse. Privé et dense, le programme associe 69 logements en accession à la propriété et une résidence hôtelière de 175 chambres, répartis dans trois bâtiments de sept à huit étages.
D’une surface hors œuvre nette de 15 000 m², le projet atteint un coût total de travaux de 21 M€ HT. Conçu par l’architecte Jean-Baptiste Pietri, l’ensemble immobilier fait face à l’île Saint-Germain, poumon vert de cet écoquartier qui mixe habitat, activités, équipements, commerces et espaces paysagers.
Livrés en novembre 2013, les deux immeubles d’habitation s’organisent autour d’une cour intérieure et la plupart des logements bénéficient d’une double orientation favorisant l’éclairage naturel. Ils sont le fruit d’une démarche constructive peu courante : l’emploi de prémurs pour les parois opaques, conjugué à la greffe de loggias métalliques. Ces dernières, implantées à l’angle des édifices, en charnière des séjours et cuisines, servent de prolongements extérieurs et de tampons thermiques. Bâtis en structure d’acier galvanisé, selon une trame spécifique, ces éléments rapportés en métal et désolidarisés de l’ossature en béton des édifices dessinent une sorte d’échafaudage. Formant de véritables pièces à vivre que les habitants peuvent s’approprier au gré de leurs besoins, leurs dimensions varient de 2,80 à 3,50 m de largeur, par 3 à 4 m de profondeur.
Composants préfabriqués
Superposées les unes aux autres, ces boîtes « cassent la verticalité générale des façades », en « se déhanchant » à chaque niveau dans plusieurs directions, pour mieux tenir compte des différentes orientations et vues sur le paysage voisin. Selon l’architecte Jean-Baptiste Pietri, « ces pièces supplémentaires, traitées comme des espaces extérieurs intersaisons, offrent des vues cadrées, tout en préservant l’intimité des habitants ». Chaque loggia se compose d’une ossature préfabriquée à profils d’acier standard laissée apparente et insérant un bardage en planches de bois douglas, lui-même paré d’un revêtement en feuilles de zinc.
Les deux immeubles de logements sont reliés par quelques « ponts » abritant des loggias. Concernant le choix des matériaux, le concepteur fait valoir « la pérennité des toits en zinc et murs en pierre de Paris » ; il revendique « le choix de la préfabrication des composants structurels, gage de rapidité, de précision de montage, et de propreté sur le chantier ». L’opération a d’ailleurs reçu le prix spécial VMZinc 2014 dans la catégorie « habitat collectif ».
Quant aux prémurs, qui dessinent géométriquement les grands pans de murs des bâtiments à partir d’un calepinage donné, ils présentent la particularité d’intégrer des isolants et des finitions facilitant leur pose. Chaque panneau comporte une peau extérieure en béton blanc de 7 cm, un isolant en polyuréthane de 12 cm, un vide d’air de 10 cm et une paroi intérieure en béton de 6 cm ; le tout formant un mur de 35 cm d’épaisseur.
Par ailleurs, le nouveau quartier est soumis à la charte de qualité environnementale Isséo adoptée en 2009 par la ville, les promoteurs et les aménageurs. Outre le label BBC exigé pour les constructions neuves, le programme doit respecter l’environnement et consommer moins d’énergie. Sept thématiques ont ainsi été dégagées, sur : l’énergie, l’eau, l’acoustique, les déchets, les espaces verts, la qualité de l’air intérieur et les déplacements. La charte encourage le développement des énergies renouvelables (géothermie et photovoltaïque), ainsi que l’utilisation des eaux pluviales.