Ascenseur pour la Dame de fer

Rémi Milesi

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Ascenseur pour la Dame de fer

© Spretec

Les six ascenseurs publics de la tour Eiffel parcourent deux fois et demie le tour de la Terre par an. Équipements essentiels du site, ils assurent un service intensif et demandent, au bout des quelques dizaines d’années, une rénovation complète. Zoom sur les premières étapes consacrées à celui du pilier nord.   

La Dame de fer s’est lancée dans d’importants  travaux qui devraient s’achever en 2024, pour les JO. Campagne de peinture, rénovation du scintillement, projet de sécurisation… le chantier est vaste. Et les ascenseurs n’y échappent pas. La Tour en compte six dédiés aux visiteurs (dont un réservé aux clients du Jules Verne) et un septième utilisé par le personnel. Ce sont là des équipements stratégiques pour l’exploitation du monument. Et ils ne chôment pas, leurs parcours cumulés représentent deux fois et demie le tour de la terre par année (103 000  km). Si l’ascenseur du pilier Ouest a déjà été rénové et remis en service en 2013, la rénovation du Nord a commencé en septembre 2018 avec le lancement de l’étude d’exécution.

Conserver l’esthétique

L’ascenseur nord fonctionne par adhérence. Les câbles de traction sont entraînés par deux poulies motrices. Ces dernières sont mises en mouvement par un système motorisé. Il ne circule pas dans une gaine mais à l’air libre. Un système de redressement permet de garder l’horizontalité des cabines, en fonction de la courbe du pilier.

D’une capacité de 110 passagers, à raison de 130 voyages par jour sur quinze heures d’exploitation, il était en fonction depuis 1964. Le projet prévoit le remplacement complet du véhicule (chariot, double cabines), du contrepoids (environ 50 T), de l’ensemble des poulies (de tête et de voie), des câbles, le renforcement de la charpente support de la voie cabine et le remplacement de la charpente support de la voie du contrepoids, le contrôle commandes ainsi que le moteur.

L’idée directrice de cette rénovation, vu le caractère patrimonial et touristique du site, est de conserver l’esthétique à l’identique : les poulies de tête, à rayons, installées à proximité du restaurant Jules Verne, doivent ainsi conserver leur aspect historique, tout comme la double cabines et les structures rivetées.

«La rénovation de l’ascenseur, au-delà d’un matériel plus performant, permettra d’améliorer les conditions d’accueil pour les visiteurs, mais aussi le travail du personnel, qui sera facilité grâce à des installations plus modernes», précise Stéphane Roussin, directeur de projets au sein de la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (Sete).

Dix mois de conception 3D


© Spretec

« L’originalité de cette rénovation tient à la combinaison de deux contraintes, confie Antoine Paray, DG de Spretec, maître d’œuvre de conception de l’opération. La Tour, qui va fêter cette année ses 130 ans, avait été imaginée comme une structure éphémère sur laquelle est aujourd’hui installé un ascenseur “moderne” qui doit répondre aux normes et directives européennes très strictes. L’enjeu consiste également à ne pas alourdir la charge de l’ensemble. » Spretec a ainsi mobilisé une dizaine de collaborateurs à temps plein pendant environ dix mois durant la phase de conception 3D (sous SolidWorks) et de calculs (Ansys) afin de remodéliser l’ensemble du pilier Nord. « L’une des difficultés tenait au manque de données disponibles et à la contrainte d’espace très forte. Tout rentre au chausse-pied !, note Antoine Parray. Nous nous sommes beaucoup appuyés sur l’ouvrage de Gustave Eiffel “La Tour de 300  mètres”. Puis, il a fallu affiner les données via un relevé 3D sur place. Un topographe a pu produire un nuage de millions de points de l’environnement en installant son matériel laser sur le toit de la cabine en fonctionnement.»

« Dents de loups »

Un autre point particulier concerne la sécurité de la cabine, dont le système de parachute devra respecter la directive européenne de 2014, notamment en ce qui concerne « l’adaptation du principe de progressivité de l’amortissement et d’arrêt aux critères réglementaires de décélération », précise Antoine Parray. En effet, en cas de survitesse ou de rupture de câbles, les griffes installées sous le châssis des cabines accrochent la crémaillère à dents de loup de la voie de roulement afin de ralentir et d’arrêter le véhicule.

Le nouvel ascenseur devrait avoir une durée de vie de plusieurs dizaines d’années notamment grâce à une maintenance et une surveillance technique quasi permanente assurée par les équipes techniques de la Sete « qui connaissent les ascenseurs et la Tour sur le bout des doigts », relève le DG de Spretec. Le nouvel équipement devrait être opérationnel d’ici à la fin de l’année 2021.

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