Les travaux de rénovation du Musée national de l’Orangerie, ont permis d’exhumer les fondations d’un mur d’enceinte parisien (dit des « faussées jaunes »), entamé en 1566 sous le règne de Charles IX. Ce mur – découvert lors du terrassement de la crypte sous le musée – est constitué d’un parement d’escarpe taluté, dressé en grand appareil de calcaire jaune de Saint-Leu. Sa face arrière verticale dressée en blocage de moellons est contrebutée tous les 7 m par des contreforts épais de 2 m, saillants de 5 m. La vision actuelle est une vision fragmentaire de l’élévation dont il manque le tiers supérieur et le tiers inférieur.
Aussitôt après la découverte du mur d’enceinte, le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon a ordonné l’arrêt immédiat du chantier, la réalisation de fouilles archéologiques plus poussées et demandé (en novembre 2003) la constitution d’une commission d’experts afin d’émettre un avis sur le devenir de ces vestiges. Après avoir pris connaissance de cet avis, le ministre a indiqué que le projet d’aménagement du Musée national de l’Orangerie sera amendé en conséquence. Ce vestige va donc être intégré au projet de réaménagement du musée, obligeant les maîtres d’œuvre du projet (l’agence Brochet-Lajus-Pueyo) à reconsidérer la répartition des espaces muséographiques, notamment ceux consacrés aux expositions temporaires.
Ainsi, en vingt ans de grands travaux dans ce secteur, les trois enceintes successives qui ont enfermé Paris sous l’Ancien Régime ont été remis à jour. Ce résumé saisissant d’histoire urbaine comprend : le mur de Philippe Auguste sous la cour Carrée du Louvre, le rempart de Charles V habillé de pierre sous Louis XII au Carrousel, celui de Charles IX et d’Henri III aujourd’hui. Après plusieurs réunions, la commission a remis son rapport le 23 janvier dernier et a souligné l’intérêt historique et topographique de la découverte. Le chantier s’achèvera à la fin de l’année 2005, la réouverture au public étant prévue début 2006.