Forte de son expérience dans le domaine du froid, en particulier pour les entrepôts, la filière acier a développé des produits hautement techniques, exploités en systèmes double panneau, résistants à la température comme à l’humidité. L’institut Paul-Emile-Victor au pôle sud en exploite les qualités mais… à l’envers.
Lexpérience des conditions extrêmes a permis depuis longtemps au secteur de l’acier de développer des solutions dont l’intérêt se décline dans plusieurs domaines : un excellent niveau de performance énergétique, une recherche de préfabrication la plus poussée possible, une sûreté et une durabilité de solution de haut niveau. Lorsqu’il s’agit en effet de construire au pôle, les conditions climatiques et d’usage laissent peu de droit à l’erreur.
Dans le domaine du froid, Panelco a acquis une riche expérience. La société s’est spécialisée dans la conception et la réalisation de cloisons, plafonds, et portes destinés essentiellement aux industries alimentaire ou pharmaceutique ou à toute activité exigeant un confinement. « Il s’agit d’assurer le maintien d’ambiance parfaitement définie en termes de niveaux thermique, hygrométrique ou d’empoussièrement, explique Philippe Calland. Côté performances, des progrès considérables ont été réalisés au cours des quinze dernières années. Nos panneaux sont à parement acier et leurs revêtements sont plus ou moins techniques en fonction de leur destination. On peut ainsi recourir à la plastification par exemple. Les complexes réalisés avec des isolants adaptés assurent d’excellents niveaux de performance thermique et de résistance au feu. »
Conditions extrêmes
Les niveaux d’isolation peuvent être extrêmes dans la mesure où les matières stockées exigent une conservation à des températures très basses. C’est par exemple, le cas des crevettes pour lesquelles on exigera – 40 °C, dans une ambiance très sèche. Des exigences encore plus complexes quand les ouvrages doivent être construits dans des pays aux ambiances fortement chargées d’humidité comme Madagascar. Dans de tel cas, il est impératif de passer par une double enveloppe, comportant une lame d’air ventilée entre deux. Cette lame d’air dynamique aide mieux encore le maintien de la température. Mais il arrive que la demande soit inversée. Au pôle sud, il s’agissait de construire les locaux destinés à abriter les logements et les recherches de l’Institut Paul-Emile-Victor. Dans ce cas, il s’agissait de protéger l’intérieur des températures extrêmes.
Les panneaux utilisés comportent deux parements acier de 6/10 avec une âme de polyuréthanne en raison des exigences thermiques très élevées qui imposent ce matériau densifié à 40 kg/m3 dans une épaisseur atteignant 240 mm. Cette épaisseur est généralement la plus importante industriellement gérable en fabrication comme en manipulation.
Ces panneaux sont montés sur une structure entièrement en acier, avec quelques éléments en bois pour renforcer les ruptures thermiques, en particulier entre la structure et le sol. Les constructions épousent des formes cylindriques d’un diamètre d’environ 15 m pour une hauteur de 8 m. En complément, les fenêtres sont à rupture de pont thermique renforcée et munies de verres très performants.