S’il est désormais admis qu’il existe une pollution intérieure spécifique, il est encore nécessaire d’approfondir les connaissances sur la qualité de l’air intérieur. C’est justement la mission de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur qui vient d’étudier les données collectées sur un échantillon de 567 logements à travers la France métropolitaine. L’étude portait sur la ventilation. Elle a mis en évidence la meilleure maîtrise des conditions d’aération grâce aux systèmes mécanisés qui accusent encore souvent des dysfonctionnements limitant leur fiabilité, et le rôle décisif des occupants dans la ventilation. En effet, 94 % des occupants déclarent ouvrir leurs fenêtres plus d’une demi-heure par jour hors période de chauffe, un chiffre qui s’élève à 49 % en période de chauffage. Les stratégies de gestion d’ouverture des portes et fenêtres ne changent pas en fonction du système de ventilation. Ainsi, les situations de confinement, évaluées à partir de la concentration en CO2 de l’air, ont montré que moins de 40 % des logements présentent des niveaux supérieurs à 1 500 ppm. Dans la plupart des cas, les débits de renouvellement d’air sont proches de 18 m3/h, soit l’exigence réglementaire. Un débit qui descend à 10 m3/h dans les situations où les portes et les fenêtres sont fermées. Concernant les systèmes de ventilation mécanique contrôlée, l’étude a mis en lumière des disparités importantes d’un logement à l’autre, avec des débits totaux minimum compris entre 8 et 269 m3/heure et un écart type de 51 m3/heure ! La comparaison des débits d’air mesurés avec les valeurs réglementaires a fait apparaître des carences importantes : dans 46 % des cas, le débit réduit réglementaire en cuisine n’est pas atteint, un chiffre qui atteint 63,5 % des logements en ce qui concerne l’extraction dans la salle de bains et 62 % pour les débits d’air extraits dans les WC. L’étude dresse également un portrait des systèmes de ventilation les plus présents en France. La moitié du parc de logement a été construite avant 1967, soit avant les réglementations sur l’aération des logements. La VMC et la ventilation naturelle équipent environ 70 % des logements, tandis que la VMC double-flux, qui permet de récupérer les calories sur l’air extrait, ne représente que 1,1 % du parc. L’étude fait apparaître en filigrane les problèmes liés à l’entretien et à la maintenance des systèmes de ventilation. Autre constat important : la ventilation seule ne suffit pas à éliminer l’ensemble des polluants. Il est donc nécessaire de les réduire à la source et de réfléchir à la mise en place de systèmes de filtration et d’épuration de l’air.
Améliorer la qualité de l’air intérieur par la ventilation
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