Aller au-delà de la réglementation thermique 2005

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Aller au-delà de la réglementation thermique 2005

Dans un discours offensif, Alain Maugard, président du Cstb (1) affirme qu’il n’existe aucune impossibilité à construire des bâtiments sobres en énergie : tout est question de volonté et de compétences.

La réglementation thermique 2005 se déroule dans un climat différent de celui de 2000. À l’époque, il y a eu débat sur le surcoût que le Cstb avait estimé à 3 %… et contesté à 5/6 %. Cinq ans après, ce secteur qui ne se sentait pas capable d’absorber ce léger surcoût, a supporté une augmentation de l’immobilier de 50 % ! Cela signifie que les surcoûts liés à la réglementation thermique peuvent être absorbés par le secteur du bâtiment à condition que la plus-value aille vers quelque chose qui n’a aucune incidence sur l’effet de serre, c’est-à-dire le foncier. Peut-on encore augmenter les prix ? Non. Pour construire des bâtiments performants, on ne peut plus acheter le terrain aussi cher qu’on le propose et la variable d’ajustement n’est pas le bâtiment, mais le foncier. Cela suppose des politiques suivies, des maires qui appliquent des Cos différentiels. Par exemple, pour un bâtiment qui affiche un facteur 2, laissons le maire libre de définir son Cos, 20 % ou plus. En faisant cela, le surcoût est payé par le foncier. Une autre idée consiste à réserver l’emprunt hypothécaire rechargeable pour celui qui veut faire des travaux d’économie d’énergie. Ce ­serait la revanche du bâtiment sur le foncier. Car si la valeur de l’emprunt hypothécaire est augmentée grâce au foncier, il s’agit de convertir cette valeur dans l’amélioration du bâtiment. De même, les prêts longs pourraient être réservés aux bâtiments offrant des performances énergétiques plus importantes. C’est par la logique des prêts longs que l’on peut financer le développement durable et le financement des bâtiments performants. Quant à la réglementation, et pour faire la comparaison avec le tour de France, c’est la voiture-­balai qui oblige à ­aller plus vite. Effet pervers, cette même réglementation pousse les bureaux d’études thermiques à trouver les solutions minimalistes qui évitent de se faire prendre par la voiture-balai. Cette façon de faire est terminée. Les exemples affichés maintenant vont plus loin que la réglementation et pour toute la filière, il y a l’ambition de faire mieux que la réglementation.

Il faut préparer la future génération du ­bâtiment. Avec les matériaux existants, nous sommes capables de faire des bâtiments très performants. Toute la technicité est dans l’optimisation de l’architecture. Mais il faut préparer la future génération de bâtiments et les nouveaux matériaux. Une génération d’isolants renforcés arrive sur le marché. Tels les matériaux à changement de phase – solide/liquide – qui stabilisent la température lors du changement d’état physique. Pouvoir se « débarrasser » du chauffage et de la climatisation, c’est déjà beaucoup. L’électricité offre aussi un challenge aux industriels du photo­voltaïque qui travaillent à l’amélioration du rendement de leurs capteurs. De 15 % actuellement, la technique vise maintenant 20-25 % de rendement avec des coûts qui baissent. Les courbes des prix de l’électricité centralisée – stagnante ou montante – et du photovoltaïque qui baisse vont se croiser. N’aurions-nous pas intérêt à les faire se croiser plus vite sachant que les utilisateurs de photovoltaïque deviennent des producteurs qui perçoivent une recette au lieu de recevoir une facture ! ? Cela change fortement l’état d’esprit et chacun sera moins gaspilleur d’énergie. Ainsi, je pense qu’il faut développer une économie de l’électricité. Quant au bâtiment à énergie positive, il règle le problème de la consommation d’énergie et ne produit pas de gaz à effet de serre à l’exploitation. Pour arriver à ce résultat, il faut des compétences. C’est justement un domaine qui peut attirer les jeunes et il faut admettre que ça prendra plus d’une génération. Sur cette question fondamentale de l’effet de serre, le bâtiment a une perspective de solution : il n’y a pas d’inconnu, ni d’impossibilité, c’est une question de volonté.

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