Le système, d’une épaisseur totale de 49 mm, se compose d’un profilé en acier galvanisé gaufré de 16 mm d’épaisseur, d’un panneau comprenant un isolant acoustique de 20 mm d’épaisseur (composite polyester graphite) accolé à une plaque de plâtre de BA 13. Il se met en œuvre indifféremment en mur ou en plafond. (Doc. BPB Placo.)
En attendant un renforcement des normes acoustiques qui rendront obligatoire la chape flottante, les solutions mises en œuvre se limitent souvent à des interventions sur les baies et les revêtements de sol.
Si les problèmes acoustiques sont mieux maîtrisés dans les logements neufs, respect de la NRA oblige, tel n’est pas le cas des logements construits immédiatement après la guerre et jusque dans les années 70. En effet, ces derniers possèdent un confort acoustique insuffisant, source de nuisances pour les occupants.
Même s’il ne s’agit pas toujours d’une priorité lors des réhabilitations, cette notion de nuisance sonore est, comme dans le neuf, davantage prise en compte. Il existe des solutions simples améliorant de manière significative les conditions de vie des locataires. Même si en matière d’amélioration acoustique, la perception individuelle n’est pas toujours en phase avec les travaux réalisés. Ainsi, il n’est pas rare que les mesures effectuées in situ montrent une amélioration tangible, alors que l’occupant ne trouve pas ou peu de changements. Il s’agit là d’une difficulté réelle pour le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre. Autre point délicat, il arrive parfois qu’en voulant corriger une nuisance sonore, on en souligne une autre. C’est le cas typique du remplacement des anciennes menuiseries simple vitrage par de nouvelles plus performantes. Les bruits de la rue se faisant plus discrets, le locataire en perçoit de nouveaux, provenant de l’immeuble, auparavant masqués par la circulation. L’amélioration acoustique d’un logement et d’un immeuble est donc à considérer dans sa globalité par le biais d’une étude préalable.
Pas de solutions clés en main
Par ailleurs, il est toujours difficile d’entreprendre des actions lourdes dans des logements occupés. Les solutions mises en œuvre sont pour la plupart des adaptations des techniques utilisées dans la construction neuve. Clairement, il n’existe pas de solutions clés en main : chaque cas dépend de l’environnement immédiat et du mode constructif. L’efficacité d’une solution résulte en effet de nombreux paramètres : particularités liées au logement, niveaux des bruits extérieurs et intérieurs, nature des matériaux, qualité de la construction… De même, la catégorie du bruit – aérien et d’impacts – a son importance dans le choix des solutions. L’objectif des sociétés de HLM est d’ailleurs relativement modeste puisque dans la majorité des cas, il s’agit de mettre les logements au niveau de la réglementation acoustique de 1969 pour les immeubles les plus anciens.
Les actions envisageables portent sur plusieurs postes : fenêtres, portes palières, revêtements de sol, doublage ainsi que des actions ponctuelles sur les circulations. Pour les immeubles vraiment déficients, les ministères du Logement et de l’Environnement, avec l’appui de l’Union sociale pour l’habitat et du Cstb, ont mis en place un programme expérimental de doublage acoustique mince (voir encadré). Il s’agit de s’occuper des immeubles qu’il est impossible de traiter avec des solutions de cloisonnement classique dans la mesure où les pièces sont souvent petites et basses de plafond.
Dans le cas des fenêtres, la mise en place d’un vitrage acoustique n’est pas systématique mais dépend de l’environnement immédiat. Le plus souvent, une menuiserie classique double vitrage suffit. En effet, les gains acoustiques sont surtout générés par une meilleure étanchéité des menuiseries dans le bâti et une action sur les entrées d’air. Idem pour les portes palières qui ne sont pas nécessairement estampillées acoustiques.
Réduction de 17 à 19 dB du bruit de résonance
Comme pour les fenêtres, les nouvelles portes sont mises en place sur le bâti existant, afin d’éviter des interventions lourdes ; une attention particulière est portée sur la nature du joint périphérique et celle du seuil. Le but : plaquer la porte sur ses quatre faces afin d’empêcher le passage du bruit. Au sol, les revêtements souples mis en œuvre sur une sous-couche acoustique – ou l’intégrant directement – détiennent la palme. Les plus performants d’entre eux réduisent de 17 à 20 dB le bruit de résonance dans le logement, tout en diminuant de moitié les bruits de pas. Ces revêtements présentent le triple avantage d’assurer des interventions sans travaux lourds, de bénéficier d’une faible épaisseur et d’avoir un coût acceptable pour les sociétés HLM.
Dans les circulations, les actions portent également sur le revêtement de sol, qui doit répondre à des exigences fortes en termes de trafic et de résistance au vandalisme. L’utilisation de produits absorbants en murs et plafonds est plus marginale. Comme pour les sols, ces derniers devront bénéficier en plus d’une bonne résistance face aux agressions de toutes sortes.
Seule expérience connue à ce jour en matière d’amélioration acoustique en logement HLM, le programme expérimental doublage acoustique mince (Dam), lancé en 1998 pour la réalisation de l’opération baptisée « 1 000 logements », en est aujourd’hui aux premiers bilans. Le but de cette expérience (1) était de proposer une solution de correction acoustique aux bruits aériens et bruits d’impacts pour des bâtiments construits entre 1945 et 1970. L’objectif étant de traiter les plafonds et cloisons mitoyennes. Dans ces logements construits avant les réglementations acoustiques successives, où les pièces sont de taille modeste, il est impossible d’intervenir avec des solutions classiques de doublage désolidarisé ou de faux-plafonds traditionnels sous suspentes antivibratiles. D’où l’idée de demander aux industriels de développer un système de doublage mince (moins de 5 cm d’épaisseur) ayant un minimum d’impact sur les surfaces habitables.
Cette expérience n’a pas la prétention de mettre aux normes les logements concernés, mais de s’en approcher en apportant un plus nettement perceptible. En revanche, le cahier des charges est très précis et intègre les contraintes techniques et économiques : il stipule que les performances doivent se rapprocher de celles exigées dans le neuf, que l’isolant ne doit pas excéder cinq centimètres d’épaisseur et être rapide à poser. D’autre part, il impose un coût moyen par appartement qui doit être inférieur à 2 287 e TTC fourni-posé. Aujourd’hui, les industriels sollicités (BPB Placo, Knauf, Isover, Rockwool, Lafarge Plâtre) en sont à des degrés divers d’avancement. La solution développée par BPB Placo, Placosilence, est la plus avancée et a déjà été mise en œuvre sur de nombreux chantiers (2). L’industriel présente aujourd’hui un bilan, via des mesures réalisées in situ sur des chantiers affichant des caractéristiques différentes. À chaque fois ces mesures montrent une amélioration significative aux bruits aériens et aux bruits d’impacts.
Bruits aériens : Pour l’industriel, l’objectif est d’améliorer l’acoustique dans les fréquences du spectre de la parole (de 400 à 2 500 Hz) et d’obtenir des gains avoisinant ou dépassant les 10 à 15 dB, valeurs à partir desquelles la perception de l’amélioration acoustique est réelle. | ||||
Résultats obtenus en laboratoire au Cstb (Rrose en dB(A)) : | ||||
Type de paroi | Support seul | Support avec isolant | Gain | |
Carreaux de plâtre de 7 cm | 35 | 50 | 15 | |
Briques de 10 cm enduites sur les deux faces | 35 | 49 | 14 | |
Cloisons alvéolaires de 5 cm | 27 | 41 | 14 | |
Plancher poutrelles et hourdis béton 16 4 enduit | 53 | 58 | 5 | |
Plancher bois avec lattis plâtré | 32 | 41 | 9 | |
Résultat obtenus in situ (Dnt,A en dB) | ||||
Type de paroi | Site | Support seul | Support avec isolant | Gain |
Paroi brique creuse | Logement HLM Opac de Champigny-sur-Marne | 41 | 52 | 11 |
Cloisons mâchefer | Appartement à Neuilly-sur-Seine | 38 | 44 | 6 |
Cloison placopan | Maison individuelle à Bussy-Saint-Georges | 33 | 41 | 8 |
Bruits d’impacts : Les objectifs de confort sont identiques à ceux des bruits aériens. Les mesures montrent qu’il n’est pas toujours nécessaire de changer le revêtement de sol de l’appartement du dessus. Avantage : moins de désagrément pour les occupants et économie pour les sociétés HLM. | ||||
Résultats obtenus en laboratoire au Cstb (Ln en dB(A)) | ||||
Type de paroi | Support seul | Support avec isolant | Gain | |
Dalle béton de 14 cm | 81 | 61 | 20 | |
Plancher poutrelles et hourdis béton 16 4 cm enduit | 93 | 69 | 24 | |
Plancher bois et lattis Plâtré | 88 | 75 | 13 | |
Résultat obtenus in situ (L’nT,w en dB) | ||||
Type de paroi | Site | Support seul | Support avec isolant | Gain |
Plancher poutrelles hourdis et paroi de briques creuses | Logement collectif Champigny-sur-Marne | 61 | 55 | 6 |
Nota : Ces chiffres sont donnés par PBB Placo : mesures réalisées par le Cstb pour les tests et par les acousticiens des maîtres d’ouvrage ou l’acousticien maison pour les mesures effectuées in situ. |