6 Adduction Forage dirigé sous une rivière

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6 Adduction Forage dirigé sous une rivière

La technique du forage dirigé a permis de réhabiliter une conduite de distribution d’eau brute de gros diamètre, passant dans le lit d’une rivière à débit permanent.

Les travaux de rénovation concernent ici une conduite acier de 630 mm de diamètre qui franchit l’Arc à proximité de l’étang de Berre (13) et sert à alimenter une station de traitement à partir d’eau brute en provenance de la Durance.« Le tronçon d’une dizaine de mètres de longueur, situé dans le cours de la rivière, était devenu à moitié apparent, à la suite d’un phénomène d’érosion et d’approfondissement progressif du lit au fil des années, explique Olivier Pages, chargé de projet à la Société du canal de Provence. L’ouvrage risquant donc, à tout moment, d’être endommagé par des embâcles. »

D’où la décision de le rénover, afin d’assurer la pérennité du réseau et de la desserte, en remplaçant la section incriminée par une conduite de diamètre identique enfouie à 2,50 m sous le lit de la rivière. Pour limiter au maximum l’impact sur l’environnement, il était impossible d’intervenir à proximité immédiate des berges et directement dans le cours d’eau, une solution en traditionnel était donc totalement exclue. « L’Arc est, en effet, une rivière au débit permanent, qui aurait donc nécessité de coûteux et longs travaux de dévoiement, au regard du linéaire à réaliser, afin d’atteindre une telle profondeur d’enfouissement », commente Olivier Pages. Ce cocktail technique, environnemental et économique complexe explique le choix d’un forage dirigé (voir encadré), et ce en dépit d’un contexte topographique assez compliqué du fait de la nature du site, particulièrement encaissé.

« Cette solution nous obligeait, en effet, à disposer d’un recul important par rapport aux berges de la rivière, et ce, en raison du rayon de courbure limité qu’elle autorise, paramètre clé qui dicte l’implantation optimale de l’ouvrage. » Le tronçon à remplacer devant, par ailleurs, rester en exploitation durant toute la durée des travaux, l’ensemble de ces contraintes a débouché sur un franchissement biais de 100 m de longueur.

« La détermination du tracé optimal a nécessité, outre les relevés topographiques, d’importantes études préalables de reconnaissance géotechniques, afin d’avoir une connaissance précise du terrain », complète Philippe Speder, chargé de maîtrise d’œuvre à la SCP.

Une double première

« Nous disposons d’une bonne expérience en matière de forage dirigé, ajoute Olivier Pages. Mais un tel diamètre représentait néanmoins une première à notre niveau. » Fort de ce recul technique, la SCP avait préconisé la mise en œuvre d’une solution protégée, les tuyaux PEHD (en l’occurrence Egeplast) devant bénéficier d’une enveloppe extérieure (polypropylène renforcé de quartz) de 10 mm évitant les risques de rayures et de poinçonnements (standard PAS107 type 3 exigé pour la pose sans tranchée).

Autre particularité, constituant également une première : le choix de la solution détectable proposée par le fabricant allemand. « Ce système permet de répondre aux nouvelles exigences normatives françaises en matière de travaux à proximité des réseaux. Il est constitué de deux bandes aluminium enroulées en spirales le long du tube, lors de sa fabrication », explique Philippe Ferrer, responsable Egeplast France, la continuité électrique étant rétablie lors de l’assemblage des tuyaux. Un générateur d’alimentation, implanté dans un regard de visite, est ensuite installé à l’une des extrémités de la conduite, l’autre bout étant relié à une prise de terre. Il suffit ensuite d’envoyer un courant électrique, le champ magnétique créé étant ensuite détecté depuis la surface à partir d’un détecteur portable. « Le signal est émis depuis la conduite, ce qui permet de vérifier sa pérennité immédiatement après la pose, mais aussi de tracer le réseau de manière fiable, même à plusieurs mètres de profondeur et ce avec un faible affaiblissement, le suivi sur plus d’un kilomètre pouvant s’effectuer à partir d’un seul point », ajoute Philippe Ferrer.

Des avantages qui font que ce type de tuyaux peut, bien entendu, être employé dans un chantier en tranchée classique. Dans la pratique, le chantier s’est déroulé en quatre phases principales : un premier forage dirigé de 200 mm de diamètre, suivi de deux alésages (450 et 850 mm), le tuyau PEHD étant ensuite tiré depuis le puits de sortie. « Une des plus grandes difficultés du chantier a été de positionner les 100 m de canalisations en face du forage réalisé. La présence de buttes d’une dizaine de mètres de hauteur, conjuguée à l’interdiction de terrasser a, en effet, nécessité l’emploi d’une grue automotrice », conclut Olivier Pages.

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