50 kWh/(m².an) : l’arbre qui cache la forêt

Sujets relatifs :

50 kWh/(m².an) : l’arbre qui cache la forêt

Pour des bureaux neufs en Île-de-France (zone climatique H1a), à l’image de ce bâtiment à Montreuil (93), les valeurs de Cepmax varient de 143 kWh/(m2.an) à 77 kWh/(m2.an), selon leur appartenance à la catégorie CE1 ou CE2 et de l’utilisation ou non de réseaux performants de chaleur et de froid. (Doc. P.P.)

Toute la communication autour de la RT 2012, tourne autour des 50 kWh/(m².an) que les constructions neuves sont censées ne plus dépasser pour leur consommation d’énergie.Rappelons que ces 50 kWh/(m².an) englobent le chauffage, le refroidissement, l’éclairage, la production d’ECS et les auxiliaires (pompes et ventilateurs), ainsi que la production d’énergie locale qui vient en partie en déduction des consommations du bâtiment.Cette valeur étant exprimée en énergie primaire, cela signifie que l’énergie mesurée au compteur doit être multipliée par un coefficient de transformation pour être rendue en énergie primaire. Dans le cas de l’électricité, dont le coefficient de transformation en énergie primaire est de 2,58, les 50 kWh se traduisent donc par (50/2,58) 19,4 kWh d’électricité au compteur pour un bâtiment tout électrique !Par comparaison, le standard Passivhaus, réputé le plus sévère d’Europe, fixe un plafond de 120 kWh/(m².an) en énergie primaire pour le chauffage, l’eau chaude et l’électricité domestique. Si l’on applique le coefficient de transformation de 2,7 utilisé pour l’électricité en Allemagne, un logement tout électrique conforme au standard Passivhaus doit avoir au compteur une consommation inférieure à 44,4 kWh pour chauffage ECS usages domestiques de l’électricité. Soit 2,25 fois plus que la RT 2012 !Toutefois, la RT 2012 (1) prévoit de multiples modulations et dérogations. Dans le cas du tertiaire, par exemple, le coefficient Cepmax est égal à 50 x Mctype x (Mcgéo Mcalt  Mcsurf McGES), où s’expriment :• Mctype : la modulation selon le type de bâtiment et de sa catégorie CE1/CE2 ;• Mcgéo : la modulation selon la zonegéographique ;• Mcalt : la modulation selon l’altitude ;• Mcsurf : la modulation selon la surfacedu bâtiment ;• McGES : la modulation selon les émissions de gaz à effet de serre des énergies utilisées.En prenant les différentes valeurs indiquées par l’arrêté du 26 octobre 2010, (voir tableau), la valeur 50 kWh/(m².an) n’apparaît jamais. Une seule valeur du Cepmax est inférieure à 50 kWh, toutes les autres sont nettement supérieures. La valeur la plus haute – 238 kWh/(m².an) – correspond, par exemple, à une école primaire chauffée et rafraîchie, construite en zone climatique H2d, à plus de 800 m d’altitude et raccordée à un réseau de chaleur alimenté par une chaufferie bois.

Tableau : Valeurs maximales et minimales autorisées pour le CEPMAX (pour les 6 secteurs du tertiaire pris encompte par les textes parus à ce jour)

Nous vous recommandons

Création du collectif France Géoénergie pour « structurer la profession »

Création du collectif France Géoénergie pour « structurer la profession »

Les différents acteurs de la géothermie de surface s'unissent autour du collectif France Géoénergie dans le but de démocratiser cette solution énergétique décarbonée. Ils espèrent augmenter la production de 4,7 TWh annuels...

Engie Solutions mise sur les réseaux de chaleur

Engie Solutions mise sur les réseaux de chaleur

Booster la captation de carbone des bétons

Booster la captation de carbone des bétons

Label ÉcoQuartier : une nouvelle mouture en 2023

Label ÉcoQuartier : une nouvelle mouture en 2023

Plus d'articles