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5. ZOOM SUR. La tour Lopez à Paris (15e)

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5. ZOOM SUR. La tour Lopez à Paris (15e)

Ce bâtiment des années 50 a fait l'objet d'une réhabilitation lourde, dans le respect de l'original. Façade double-peau, renforcement de la structure . l'édifice a été mis en conformité avec les exigences actuelles.

Bâtiment emblématique de l'architecte Raymond Lopez, inspiré par l'école de Chicago et Mies Van Der Rohe, la tour éponyme, située à Paris (15e) a connu des déboires jusqu'à sa récente réhabilitation. Construit entre 1955 et 1959, l'immeuble est large de 20,40 m pour 74,75 m de longueur. Il est rebaptisé tour Lopez quelques années plus tard, à l'occasion d'une modification de la réglementation incendie qui le classe dans la catégorie des IGH. À l'origine, l'édifice à structure métallique en double porte-à-faux abrite la Caisse d'allocations familiales sur 25 000 m2 de planchers en R 8. L'ossature métallique était composée de 22 poteaux sur deux rangées centrales et de planchers métalliques sur poutres Cantilever, qui créaient ainsi des plateaux libres pour l'aménagement des bureaux. La structure comportait des planchers en simple porte-à-faux de 5,50 m et en double porte-à-faux sur les deux pignons.

Des solives en treillis supportaient les planchers, de simples tôles de 5 mm d'épaisseur renforcées en sous-face par des profiles en oméga. L'innovation repose également sur les façades-rideaux suspendues au dernier niveau. Elles se composent alors de panneaux en fibre plastique translucide. En 1995, la tour Lopez est déclarée inapte et une procédure de démolition est engagée. S'ensuit une polémique qui s'achève en 2002 avec l'avis défavorable des ABF sur la démolition. Après un concours promoteur-architecte lancé en 2003, Arte Charpentier Architectes conçoit la réhabilitation de la tour. Les travaux commencent en 2007. « Ce n'était pas un véritable monument historique », explique Jérôme Van Overbeke, architecte et chef du projet chez Arte Charpentier. Nous pouvions donc rendre le bâtiment plus confortable tout en restant dans l'esprit de Raymond Lopez. »

L'objectif était d'adapter l'immeuble aux réglementations actuelles sur les plans thermiques, énergétiques. L'enveloppe correspond au centimètre près à l'épure d'origine, avec de nouvelles fonctions : l'aménagement d'une double-peau large de 70 cm. Le fait d'évider les extrémités des poutres métalliques a permis une économie d'environ 1 tonne/trame. La peau extérieure est constituée de vitrages extra-blancs de 3,20 x 3 m, maintenus par des suspentes métalliques renforcées. Ils reprennent le principe initial de façade suspendue aux fermes supérieures, tout en passant de 17 kg/m2 pour le plastique à 45 kg/m2 pour le verre. Cette deuxième peau protège la façade intérieure en bois, qui sert de rupture de pont thermique. La cavité est ventilée par l'extérieur, grâce à des ouïes en quinconce à chaque niveau, en partie haute et basse des vitrages. « L'objectif était d'éviter les systèmes complexes », souligne Abbès Tahir, directeur associé d'Arte Charpentier. Afin d'éviter l'effet cheminée et d'être conforme à la réglementation incendie, des barrières coupe-feu en silicate de calcium ont été installées tous les deux niveaux.

Hauteur sous plafond conservée

Pour conserver l'esprit du bâtiment, la façade double-peau enveloppe également le dernier niveau, alors que sa fonction a été transformée. L'immeuble relevait de la réglementation IGH à un étage près, pour revenir à classement Code du travail, le dernier niveau a été converti en local technique. La structure a été renforcée afin de conserver la façade suspendue. L'allègement de la structure métallique a facilité sa reconversion avec de légers renforts.

Ces derniers étaient rendus nécessaires par la création de planchers collaborants en béton coupe-feu 1 heure. Afin de ne pas réduire davantage la hauteur sous plafond (2,45 m en partie centrale et 2,75 m aux extrémités transversales), tout en ménageant des gaines adaptées aux volumes actuels de renouvellement d'air, les architectes ont opté pour le percement des poutres métalliques. Les travaux de mise aux normes ont duré deux ans, la livraison est en cours.

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