1. Système de désemfumage2. Sortie : largeur minimale de 3 unités de passage (soit 1,80 m)3. Distance minimale entre le public et le décor : 2 m4. Service de sécurité incendie (article L. 14), présent lors d’un spectacle5. Installation de RIA DN 19/6 mm dans la salle
Marquée par des incendies spectaculaires et parfois meurtriers, la sécurité incendie dans les théâtres est formalisée par une réglementation particulièrement explicite. Tout y est passé au crible : effectif, équipement, espace scénique, système de sécurité incendie…
«Les théâtres sont l’objet d’incendies spectaculaires en raison des décors et des espaces scéniques ouverts sur la scène. Il faut se rappeler que les décors sont en bois non-noble (sapins et pins) et revêtus de carton et de papier », rappelle Jean-Charles du Bellay, expert en sécurité incendie auprès de l’État, membre consultatif de la Commission centrale de sécurité du ministère de l’Intérieur. De fait, les incendies dans les théâtres ne sont pas rares.
Le 6 avril 1903, le théâtre de Lille, situé sur la place du même nom, est ravagé par un feu qui prend naissance au niveau du péristyle. Plus près de nous, le théâtre Jean Vilar de Bourgoin-Jallieu (39) a été entièrement détruit en mars 2010, idem pour l’Élysée Montmartre en ce début d’année.
Considérés donc comme des Établissements recevant du public (ERP), les théâtres sont classés dans la catégorie L de la réglementation concernant les ERP. Réglementation qui a profondément évolué en 2007.Ainsi, l’arrêté du 5 février 2007, portant approbation de diverses dispositions complétant et modifiant le règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public, a approuvé les modifications et adjonctions apportées aux dispositions du règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements du type L. L’arrêté du 12 décembre 1984 auquel il fallait se référer auparavant a, quant à lui, été abrogé.
Effectif maximal du public admis
« Désormais, explique Jean-Charles du Bellay, les prescriptions sont très précises. On y traite des mesures applicables aux installations de projection, aux équipements techniques de régie, aux installations en régie ou local de projection intégrés à la salle ou encore aux mesures applicables aux espaces scéniques. »La réglementation définit ainsi, très précisément, les différents espaces qui composent le théâtre. Aussi, l’espace scénique inclut les scènes, les estrades, les plateaux (fixes ou mobiles), les pistes, les aires de service ou tout autre dispositif permettant des représentations. Le bloc-scène est le volume destiné à recevoir les artistes, les installations techniques et les décors utilisés durant les représentations et qui peuvent s’escamoter en tous sens à la vue du public. La surface à prendre en compte est la surface réelle, mesurée au niveau du plancher de scène, non-compris le proscenium.
Autre élément à prendre en considération : l’effectif maximal du public admis. Celui-ci est déterminé en fonction du nombre de personnes assises sur des sièges ou des places de banc numérotées à raison d’une personne par 0,50 ml, de trois personnes au mètre carré lorsqu’il n’y a pas de sièges ou de banc ou que ceux-ci ont été dégagés, et de cinq personnes par ml dans les promenoirs – c’est-à-dire toutes les surfaces propres à recevoir des personnes pouvant assister debout à des manifestations, en dehors des chemins de circulation et des dégagements où tout stationnement est interdit – et dans les files d’attente.
Classement des locaux par niveau de risque
La réglementation s’intéresse également à la conception des ouvrages.
Ainsi, pour les salles établies en sous-sol, la surface totale des balcons et des mezzanines doit être inférieure à 50 % de la superficie de la salle. De même, pour des raisons de visibilité, le sol des salles accessibles au public n’est pas horizontal, son point le plus bas peut être situé à 6,50 m au plus en dessous du niveau moyen des seuils extérieurs. Les balcons des salles, eux, ne sont pas considérés comme des niveaux, sous réserve du respect de la stabilité au feu exigée.
Autre point important : le classement des locaux en fonction des risques. Sont considérés comme locaux à risque important : les blocs-scènes, les magasins de décors et d’accessoires, les locaux à usage de dépôt de matériel, les ateliers de fabrication, de nettoyage et d’entretien des costumes ou encore les ateliers de fabrication de décors, les locaux des perruquiers et des cordonniers…
En revanche, les loges des artistes, individuelles et collectives, les salles de répétition, les foyers et salles de réunion (à usage professionnel et non-accessibles au public) et les locaux uniques de moins de 50 m³ à usage de dépôt de matériel, sont considérés à risque moyen. Également formalisées par la réglementation : les installations électriques. Principalement tout ce qui touche aux dispositifs de réglage des lumières et de la sonorisation pour les effets scéniques de lumière ; l’éclairage de la salle (éclairage réglable) et le réglage de la sonorisation.Par exemple, les organes de puissance, de 100 kVA maximum, doivent être installés dans un local de service électrique ventilé sur l’extérieur soit directement, soit par l’intermédiaire d’un conduit et isolés.
Du côté des équipements des systèmes de sécurité incendie, le principe est le suivant : les établissements de première catégorie pouvant recevoir plus de 3 000 personnes, les établissements de première, deuxième et troisième catégories comportant des dessous ou une fosse technique et certains établissements doivent être équipés d’un système de sécurité incendie de catégorie A. Dans ce cas, les détecteurs automatiques d’incendie seront installés dans les locaux à risques particuliers – les combles, les fosses –et dans les locaux de service électriques.
Les autres établissements de premièrecatégorie seront, eux, dotés d’un systèmede sécurité incendie de catégorieC, D ou E.