Cette technique d’isolation insufflée par l’extérieur associe une structure bois rapportée sur la maçonnerie existante et un isolant innovant en fibre minérale.
Dans le neuf et en rénovation, l’Isolation thermique par l’extérieur (ITE) constitue une solution performante contre les ponts thermiques sans perte de surface. L’isolation par insufflation, utilisée pour isoler par l’intérieur les maisons à ossature bois fait son entrée dans le domaine de l’ITE.
Cette technique consiste à injecter sous pression et à sec, dans des caissons fermés, des fibres isolantes en vrac de type ouate de cellulose, laine de roche ou encore laine de verre. C’est l’orientation prise par la Société nationale immobilière (SNI), propriétaire d’un immeuble brestois de 9 étages datant des années 1970. Plus de 400 m
Insufflation d’une laine de recyclage
Le doublage périphérique se compose de cadres de 5,70 x 7,70 m en ossature bois de 105 x 40 mm, ainsi que de chevrons déportés de 50 x 50 mm intercalés à entraxe 0,60 m, le tout fixé par des équerres métalliques. Le volume de bois est ainsi limité et le risque de ponts thermiques considérablement réduit par le passage de l’isolant à l’arrière des chevrons. Pour pallier le tassement de l’isolant, des cantonnements horizontaux ont été réalisés tous les 5 mètres. Un pare-pluie de classe de résistance 3 à bords autocollants a ensuite été rapporté sur les chevrons. Quant à l’isolant (Supafil Cavity Wall 034), il a été insufflé de bas en haut, au travers du pare-pluie à une densité de 35 kg/m
Pour ce chantier de grande hauteur, l’isolant sélectionné est une nouvelle laine minérale élaborée à partir du recyclage de bouteilles de verre et de pare-brises concassés refondus (Supafil Cavity Wall 034). Pour lui conférer des propriétés hydrofuges, 0,2 % de silicone lui ont été ajoutés. L’absence de liants et de produits chimiques lui retire tout pouvoir abrasif et corrosif. « Son classement au feu A1 évite tout risque lié à l’effet cheminée qui peut intervenir entre l’isolant et le support, ajoute Thierry Gélébart. De plus, elle n’est pas sujette au tassement, contrairement à la ouate de cellulose, mais tend plutôt à s’expanser. » Perméable à la vapeur d’eau (MU=1) et affichant un lambda ? de 0,034, seuls 10 cm de laine de verre insufflée à très haute densité ont été nécessaires pour répondre à la demande du maître d’ouvrage et afficher une résistance thermique R de 3. Ce tout nouveau produit bénéficie d’un Avis technique validé par le Cstb et a été conjointement élaboré par l’industriel Knauf Insulation et la société Qualiconfort. Avec la finition, seuls 22 cm d’épaisseur ont été ajoutés. « Pour l’ancrage des finitions, ajoute Thierry Gélébart, le support en ossature reprend les charges mécaniques ce qui permet de poser n’importe quel type de finition en fonction de sa hauteur et de sa résistance, du bardage à l’enduit avec une armature. » Pour ce chantier, c’est un bardage de parement minéral composite Carea Alpha Lisse mat (coloris Craie) de 5 mm d’épaisseur qui a été placé en partie basse jusqu’à une hauteur de 3 mètres, puis d’une épaisseur de 3 mm pour le reste de la façade. Un choix motivé par le maître d’ouvrage pour limiter la fréquence des interventions de lavage sur ce pignon.
Dans l’attente du DTA
Le cahier technique 3316 du Cstb « Ossature bois et isolation thermique des bardages rapportés faisant l’objet d’un avis technique ou d’un constat de traditionalité » fixe les règles générales de conception et de mise en œuvre d’isolants sous forme de panneaux, de rouleaux ou encore par projection, mais ne comprend pas la technique de l’insufflation. De ce fait, des chantiers pilotes ont dû être réalisés afin d’obtenir un Document technique d’application (DTA) pour intégrer l’insufflation dans le cahier technique 3316.
En juillet 2011, trois chantiers d’envergure ont été exécutés et servent d’Atex avant la validation du DTA par le Cstb. Ce DTA est actuellement rédigé par Knauf Insulation, Dorken (pour les pare-pluie) et Qualiconfort (pour la mise en œuvre) avant d’être présenté par Knauf Insulation devant la Commission du groupe spécialisé « GS n° 2 : Constructions, façades et cloisons légères » pour validation par le Cstb.