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4. Réorganisation Confort et performance énergétique en priorité

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4. Réorganisation Confort et performance énergétique en priorité

Les salles de réunion situées en sous-sol bénéficient d'un large apport de lumière naturelle provenant du plancher en pavés de verre d'origine restauré et des cloisons vitrées créant des transparences.

Améliorer le confort des espaces de travail demande une recherche conceptuelle pointue qui porte aussi bien sur le soin de l'aménagement intérieur que sur la mise en place de façades plus vitrées, et mieux isolées thermiquement et phoniquement.

Réaménager des bureaux existants exige une remise aux normes drastique des équipements techniques et des prestations intérieures. En effet, ils sont liés à l'évolution constante de la réglementation, des besoins et des modes de travail. Par souci de fonctionnalité, il s'agit de mettre en œuvre une isolation thermique et acoustique des façades et des planchers, des réseaux intégrés de gaines et de câblages divers, des cloisonnements appropriés aux bureaux, qu'ils soient fermés ou en open space, etc.

Le confort constitue également un élément important à prendre en compte, avec l'amélioration de la qualité et de la spatialité des espaces de travail ainsi que l'apport généralisé de lumière naturelle. En effet, ce dernier point est actuellement une préoccupation majeure pour chaque opération tertiaire. Comme c'est le cas pour la tour centrale du campus de Jussieu à Paris, érigée en 1971 par les architectes Cassan, Coulon et Richard, et qui vient d'être rénovée par les architectes Thierry Van de Wyngaert et Véronique Feigel. Dotée de 24 étages et s'élevant à 90 m de hauteur, elle comprend 11 400 m2 de bureaux et de salles de réunions voués à l'administration de l'université. Après la dépose de l'ensemble des façades existantes, « les nouveaux murs-rideaux ont été conçus avec des matériaux plus performants. L'un des objectifs visés était d'offrir aux espaces intérieurs une vision panoramique sur le remarquable paysage alentour », décrit l'architecte Thierry Van de Wyngaert. D'où l'augmentation nette de la surface de vitrage. En façade, les blocs menuisés préfabriqués en aluminium laqué (1,50 x 3,10 m) posés sont sertis de double vitrage. Les trumeaux ont été affinés et les allèges surbaissées, laissant entrer la lumière naturelle à profusion dans les locaux. La mise en place, en faux plafond, d'une double gorge à redent dégage d'autant plus la vue et augmente la hauteur, limitée à 3,30 m de plancher à plancher.

Une démarche similaire a été menée sur la tour Franklin, implantée au cœur de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), restructurée par l'agence d'architecture Hubert & Roy. Bâtie en 1973 pour le compte de l'Urssaf d'Ile-de-France, elle culmine à 100 m de hauteur et comporte 26 niveaux (42 600 m2) destinés à des bureaux, pour le compte du maître d'ouvrage Meunier Immobilier d'Entreprise.

Privilégier l'apport de lumière naturelle

La superstructure repose sur six niveaux de sous-sols dont trois sont affectés aux parkings et deux au stockage. Les façades massives d'origine en béton ont été remplacées par une peau en verre continue assujettie à une Appréciation technique d'expérimentation (Atex).

Cette enveloppe est composée de fins cadres en aluminium bronze de 2,50 m de largeur par 3,23 m de hauteur garnis de verre feuilleté. Elle offre aux espaces internes un gain de 42 % de lumière naturelle. Les apports solaires sont maîtrisés par des stores vénitiens et la climatisation. La création d'une douve végétalisée, réalisée en pied d'immeuble, éclaire le restaurant d'entreprise et la cafétéria installés au premier sous-sol. De plus, afin d'augmenter la spatialité des bureaux, les plateaux de 1 500 m2 chacun ont été agrandis de 87 cm en façade, par le prolongement des nez de planchers en béton jusqu'au nu extérieur des poteaux existants. Ce principe d'extension « redonne une réelle qualité d'usage aux espaces de travail », et génère un jeu de transparences et d'effets de profondeur qui enrichissent l'immeuble de grande hauteur », selon l'architecte Michel Roy. Les façades performantes de ces deux tours améliorent l'isolation thermique et favorisent les économies d'énergie. L'acoustique et le confort sont également meilleurs. Dans les deux cas, les châssis sont surisolés, dénués d'ouvrants et traités acoustiquement, tandis que les locaux sont climatisés.

Des plateaux modulables

Pour Jussieu, les allèges coupe-feu sont formées de verre émaillé sérigraphié, de laine de roche et d'une plaque de BA 13 de finition. Pour Montreuil, le vitrage respirant mis en œuvre est constitué d'un verre extérieur monolithique durci (10 mm) et d'une paroi isolante intérieure en verre feuilleté. Ce qui renforce l'isolation thermique des bureaux et augmente le degré d'affaiblissement acoustique. La difficulté majeure demeure la protection du rayonnement solaire direct, sur les façades est, ouest et sud. Il s'agit d'évacuer l'air chaud provenant des ordinateurs et de l'occupation humaine. Par ailleurs, plusieurs ouvrants de désenfumage sont inscrits dans les façades. Entre les étages, la pose de faux planchers (vide de 5 cm) et de faux plafonds participe au confort acoustique général des volumes et permet d'y insérer librement les fourreaux des divers réseaux.

De même à Jussieu, les gaines de ventilation et de désenfumage ainsi que les luminaires sont placés dans l'épaisseur des faux plafonds des bureaux et des couloirs de desserte longeant le noyau central. Quant au cloisonnement des espaces, les cloisons monoblocs préfabriquées en acier mises en œuvre à Jussieu sont pourvues de barrières phoniques verticales en laine de roche qui s'interposent entre le haut des cloisons et la dalle en béton (10 cm) existante, réduisant les ponts thermiques. Ce système de cloisonnement non figé sert à rendre les plateaux modulables, au gré des besoins. Cette notion de flexibilité interne s'applique également à Montreuil, puisque les bureaux non encore affectés peuvent être aménagés en open space ou bien en espaces fermés. Les cloisons modulaires préconisées prévues seront choisies suivant les désidératas des futurs usagers.

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