La mise en place d’un système de ventilation en rénovation impose des travaux importants : création d’un plénum, percement des planchers et plafonds, création d’un local technique, mise en place des bouches d’extraction.
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Dans l’ancien, la ventilation n’était pas la priorité. Avec les réhabilitations, elle s’impose. Soit par une adaptation de l’existant, soit par mise en place, comme dans le neuf, d’un système complet.
Si la ventilation est désormais prévue dès la phase de conception dans les bâtiments neufs, les choses sont différentes dans l’existant lors de rénovations, y compris les plus lourdes. Le poste ventilation y est souvent négligé, voire oublié ! Pourtant, c’est tout aussi indispensable que dans le neuf. D’autant que les rénovations, pour de simples raisons d’économies d’énergie, ont tendance, avec l’isolation, à étancher la construction à l’air et donc à limiter la ventilation naturelle. Notamment en bloquant les échanges gazeux qui s’effectuaient par les murs lorsqu’ils étaient construits en matériaux respirants (pierre, brique, terre). Cet échange thermodynamique se fait toujours du chaud vers le froid. Dans le bâti construit en parpaing et en béton, le problème diverge du fait de la relative étanchéité de ces matériaux à base cimentaire. Il convient donc, avant toute chose de définir le mode constructif du bâti, et de comprendre comment s’établissent ses échanges hydriques et thermiques. Dans ce contexte d’isolation, ventiler est essentiel, pour l’occupant et pour le bâtiment. Cela assure le confort et l’hygiène des occupants, en évitant la pollution de l’air intérieur et en réduisant la condensation, source d’inconfort mais aussi de dégradation importante des bâtiments.
Une étude préalable est donc indispensable. Elle appréhende le comportement thermique du projet : quelles déperditions ? comment chauffer et ventiler ? à quel coût ? quelles pertes thermiques sont liées à la ventilation ou comment se comporte le bâtiment en saison estivale ? est-il nécessaire de climatiser ? C’est le seul moyen de valider ou non la solution ventilation par rapport à son impact sur les consommations d’énergie, de définir le système de ventilation le plus adapté, et d’optimiser la puissance de l’équipement de chauffe et sa distribution, afin d’économiser l’énergie.
En rénovation, deux possibilités : soit le système existe déjà, soit il n’existe pas. Dans le premier cas, on peut avoir affaire à un procédé de ventilation naturelle avec entrée d’air dans les pièces sèches et sorties dans les pièces humides ou à une ventilation mécanique contrôlée (VMC). En cas de ventilation naturelle, elle peut être modifiée, pour être plus performante, en installant un procédé de ventilation naturelle assistée (VNA). Ce sont des systèmes hybrides qui prévoient en toiture, en débouché du conduit, la mise en place d’un extracteur stato-mécanique. Avantage important : compte tenu des faibles dépressions engendrées par la mise en place de ce système (entre 5 et 35 pascals), il est possible de conserver les conduits existants, après avoir vérifié leur état d’étanchéité et les avoir nettoyés. Avec ces systèmes, le ventilateur très basse pression améliore le débit de l’installation lorsque les utilisateurs maintiennent les fenêtres fermées. Concrètement, lorsque la température extérieure devient supérieure à 0 °C, une sonde thermique informe un boîtier de gestion qui commande la mise en marche des ventilateurs. Ces derniers vont alors renforcer le tirage naturel afin de maintenir des pressions suffisantes pour évacuer l’air vicié.
Ventilation hygroréglable
Il est possible également d’utiliser les conduits existants de ventilation naturelle pour mettre en place un système de VMC, après vérification de la section et de l’étanchéité des conduits. En effet, les dépressions engendrées dans les conduits sont différentes entre un système naturel et un système mécanique. Il y a donc lieu de vérifier la compatibilité du conduit avec le système mécanique. Il existe des platines d’adaptation – platines pleines et platines équipées de bouches d’extraction – pour simplifier leur mise en œuvre.
Une ventilation mécanique fixe (ou autoréglable), peut être remplacée par un système de ventilation hygroréglable. Comme précédemment, il est indispensable de considérer le système de ventilation dans sa globalité. En effet, changer uniquement les bouches d’extraction fixes par des bouches d’extraction hygroréglables peut engendrer des contre-performances énergétiques. La différence de débit extrait entre les bouches fixes et les hygroréglables peut entraîner une différence de pertes de charge et une modification du point de fonctionnement de l’installation. Il convient également de vérifier les problèmes liés à l’acoustique et à la sécurité incendie. Il s’agit de lutter contre la propagation du feu entre appartements dans des logements collectifs, via le réseau de ventilation.
Deux solutions sont préconisées : le clapet coupe-feu ou le ventilateur classé au feu C4. Un système qui permet de réguler une pression de consigne sur toute la plage de débits, du débit minimum au débit maximum de l’installation VMC avec bouches à débits variables. Par rapport à un ventilateur classique, la pression de fonctionnement est constante et a pour double effet, en débit réduit, de diminuer la vitesse de rotation du ventilateur et, par conséquent, la puissance consommée du moteur et de réduire la pression aux bouches, donc les niveaux acoustiques rayonnés.
Réguler pour optimiser l’énergie
Sans aucun système de ventilation, il est nécessaire de le créer de toutes pièces. Là, tous les systèmes disponibles en construction neuve sont envisageables : du plus simple, mais moins performant (ventilation naturelle avec entrée d’air dans les pièces sèches et sorties dans les pièces humides), au plus complexe avec un système double-flux couplé à un puits canadien, par exemple. La difficulté réside dans la possibilité de créer un réseau de gaines. Dans l’ancien, cela implique souvent d’intervenir sur le gros et le second œuvre.
Moyennant une analyse complète de l’installation aéraulique, il est possible de réguler les débits. La régulation peut dépendre de la teneur en CO2 d’un local caractérisé par des horaires et des taux d’occupation variables ou être asservie à des détecteurs de présence. Cette démarche, adaptée au secteur tertiaire, accroît de façon significative les gains énergétiques en intégrant un débit d’air au plus près des besoins. Il est possible de réduire de plus de 50 % les consommations énergétiques dans de grandes salles de réunion, par rapport à un débit constant pendant les horaires d’occupation. Deux systèmes sont envisageables : la ventilation simple-flux modulée par insufflation – le système assure ici la circulation de l’air depuis des terminaux de soufflage vers des sorties d’air – ou le système simple-flux modulé par extraction. Ces deux systèmes requièrent l’installation d’un réseau de gaines et d’un ventilateur.