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3 ACCESSIBILITÉ Réadaptation fine de logements pour personnes à mobilité réduite

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3 ACCESSIBILITÉ Réadaptation fine de logements pour personnes à mobilité réduite

La réhabilitation des parties communes comprend notamment des travaux extérieurs, telle cette rampe douce qui double l’escalier d’origine et facilite l’accès aux PMR. (Doc. DR)

Environ treize ans de travaux, initiés en 2002, seront nécessaires pour requalifier le seul grand ensemble de Paris, la cité E. Michelet, situé dans le Nord de la capitale. Un chantier qui transforme progressivement le quartier. Ce sont 90 des 1 789 logements qui ont ainsi été adaptés au vieillissement de la population.

Répertoriée comme le seul « grand ensemble » de Paris, la cité Edmond-Michelet gérée par la société Paris Habitat – OPH est située au Nord de Paris dans le xixe arrondissement entre la porte de la Villette et la porte d’Aubervilliers.

Elle est composée de 16 tours de 18 étages et d’une barre de 9 étages, regroupant 1 789 logements. Conçue fin des années 60, elle accueille 4 500 habitats et a été classée en site Politique de la ville, en 1995, en raison des difficultés sociales rencontrées sur ce site. En effet, la population est en baisse, en raison de la décohabitation, corollaire du vieillissement de la population.

En 2002, un Grand projet de renouvellement urbain (GPRU) a été mis en place en vue de réhabiliter ce site. Il a défini trois grands axes successifs d’intervention pour l’amélioration du cadre de vie des habitants : le désenclavement de la cité, la restructuration, l’implantation d’équipements publics et la réhabilitation des immeubles. L’ensemble du projet, démarré en 2002, se terminera en 2015.

Le désenclavement de la cité a été assuré par la diversification des fonctions urbaines avec l’implantation d’équipements publics, de locaux d’activités de services et associatifs, la redéfinition du maillage des voies de circulation et la création d’une gare Éole à proximité du site.

La restructuration s’est opérée grâce à l’implantation d’équipements publics, tels que des écoles maternelles et primaires, un gymnase, un établissement de santé, des jardins publics…

Quant à la réhabilitation des immeubles, elle s’opère depuis 2004 en six tranches (cinq groupes de quelques tours voisines les unes des autres et la barre) et comprend deux volets : la résidentialisation intérieure et extérieure des bâtiments, suivi de la réhabilitation des façades, des logements et de leurs parties communes. Des travaux ont été réalisés à l’extérieur des bâtiments, notamment pour faciliter l’accès des PMR. Tous les rez-de-chaussée des immeubles étant initialement à 1,10 m au-dessus de la surface du terrain, une surélévation du sol a été réalisée et des chemins en pente douce ont doublé les petits escaliers d’accès aux immeubles. Les entrées des locataires et des locaux collectifs ont été dissociés.

L’isolation thermique des façades et des toitures-terrasses a été réalisée par une laine de verre de 16 cm d’épaisseur habillée d’une vêture blanche et noire. Les lisses et garde-corps ont été remplacés.

55 logements identifiés pour PMR

Avant d’entreprendre les travaux à l’intérieur des bâtiments, une enquête sociale menée avec la collaboration d’un ergothérapeute, a permis d’identifier les besoins en travaux pour les PMR, les handicapés et de prendre en compte le vieillissement de la population. Des réunions de consultation des locataires ont été organisées. Un appartement témoin PMR a été réalisé avec toutes les modifications et options proposées. Ensuite, chaque locataire a été personnellement consulté, les interventions, ainsi que les options lui ont été expliquées et l’incidence des coûts des travaux sur l’augmentation du montant du loyer et des charges lui a été chiffrée. Chaque locataire a signé un accord global avec Paris Habitat – OPH.

Les travaux en cours portent sur une tranche de 765 logements dont 55 ont été identifiés pour PMR. Les travaux de réhabilitation de l’intérieur des logements s’effectuent sans déplacement d’habitants, à l’exception des personnes lourdement handicapés. Les plans des logements PMR et handicapés ont été modifiés pour répondre aux exigences de la Loi de 2005. Notamment, les passages des portes intérieures, élargis de 70 à 80 cm. La position des cloisons et des appareils a été déterminée, afin de permettre le déplacement d’un fauteuil roulant. De même, la largeur de passage des portes palières est passée de 80 à 90 cm. Toutefois, des dérogations ont été accordées, lorsque la cloison était porteuse et ne pouvait être déplacée ou éliminée.

Comme dans tous les logements, les interventions des différents corps d’État s’étalent sur cinq semaines : deux jours pour la remise à la norme C 15-100 de l’électricité ; quatre à cinq jours pour la plomberie, la pose de l’évier, baignoire (remplacée par une douche dans le logement PMR), cuvette de WC, lavabo et quelques jours pour le carrelage et la faïence dans la cuisine et la salle de bains, le remplacement des bouches d’extraction de la VMC par des bouches autoréglables et la peinture. Pendant la durée des interventions, chaque locataire quitte son logement pendant la journée et est logé dans un appartement proche organisé à cet effet. Chaque soir, il regagne son logement après que celui-ci ait été nettoyé et remis en état.

Dans les logements PMR qui reçoivent des prestations supplémentaires, les salles de bains sont dotées d’un lavabo sans colonne avec un siphon déporté pour faciliter l’accès à une personne en fauteuil roulant. Le bac à douche extra-plat de 90 x 70 cm avec siphon de sol, est accessible par une marche de 9 et 18 cm, car il n’est pas possible de réaliser un décaissé dans le plancher. La douche est équipée d’un mitigeur thermostatique. Le sol antidérapant de la salle de bains et des WC est non-glissant et sans obstacle pour la roue. Ces deux espaces sont équipés de barre de maintien. Les appareillages électriques sont positionnés en conformité avec la réglementation PMR (article 11 de l’arrêté du 1er août 2006). Toutes les prises sont placées à 40 cm de l’angle des murs et à une hauteur de 40 cm minimum par rapport au sol. Les interrupteurs sont placés entre 90 et 130 cm en hauteur. À l’entrée de chaque pièce est installée une prise au niveau de l’interrupteur. Un boîtier de raccordement installé proche des fenêtres permet d’ajouter plus tard une motorisation pour les volets roulants. Le disjoncteur de tableau électrique et l’interphone sont également accessibles à une hauteur comprise entre 90 et 130 cm. Dans toutes les pièces, les poignées de fenêtre ont été abaissées à une hauteur d’environ 110 cm (entre 90 et 130 cm). La porte palière comporte un double œilleton : un judas à la hauteur normale et un second plus bas à environ 130 cm du sol. Tous ces travaux sont réalisés dans les logements des personnes âgées de 75 ans et plus qui l’ont souhaité lors de l’état des lieux et dans les logements vacants. Des prestations complémentaires sont mises en œuvre dans les logements pour les personnes présentant un handicap lourd ou des pathologies importantes, bénéficiant d’une Allocation adulte handicapé (AAH) (cuvette de WC surélevée, mitigeurs d’évier et de lavabo à commande longue ou électronique, motorisation des volets roulants...).

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