Le plafond technique reste la solution idéale pour intégrer les équipements : conditionnement d'air avec diffuseurs d'air et poutres froides. Intégration de luminaires individuels, continus ou suspendus. Une contrainte est cependant à prévoir dès la conception : en réhabilitation, les hauteurs sous plafond ne sont pas toujours suffisantes. (Doc. Armstrong.)
Quelle que soit la solution technique retenue, les équipements d'un bâtiment tertiaire rénové ne se conçoivent qu'après la prise en compte des gains apportés par le traitement préalable de l'enveloppe du bâtiment.
Sattaquer à la réhabilitation thermique d'un immeuble du secteur tertiaire, c'est s'intéresser à la construction dans sa globalité, à savoir le traitement de l'enveloppe et des équipements techniques - installations de chauffage, production d'eau chaude sanitaire (ECS), climatisation, refroidissement, ventilation et éclairage. Tous ces éléments ont un impact immédiat sur les consommations énergétiques. Dans la plupart des cas, agir uniquement sur les équipements techniques ne suffit pas pour réduire significativement la facture énergétique et les émissions de CO2, même si les équipements d'origine sont des plus rudimentaires. Le travail préalable sur l'enveloppe du bâtiment doit permettre, en toute logique, de réduire les puissances par rapport aux puissances d'origine. La diversité de qualité des immeubles, de leur situation, de leur taille et de leur âge font qu'il n'existe pas de règles : chaque cas est particulier. Il n'y a donc pas de réhabilitation possible et réussie des équipements techniques sans un diagnostic précis de l'existant, mais surtout après une étude préalable qui prendra en compte le travail réalisé ou à réaliser sur l'enveloppe pour choisir les équipements les plus performants.
Le travail sur l'enveloppe a souvent pour conséquence de rendre le bâtiment quasiment hermétique à l'air. C'est pourquoi la ventilation retrouve, en rénovation, une place de choix. Souvent, une ventilation double-flux performante s'impose aux concepteurs. La plupart du temps, ils poussent la logique jusqu'au bout en l'utilisant pour une partie ou la totalité des fonctions de chauffage et de rafraîchissement. Le complément de chauffage pouvant être assuré par une pompe à chaleur air-eau réversible branchée sur la ventilation. Ce type de configuration, avec une enveloppe renforcée, supprime le plus souvent les besoins en climatisation. En revanche, les salles de réunions, susceptibles de subir ponctuellement des surchauffes en fonction du nombre de personnes présentes, peuvent encore en avoir besoin. Ces espaces peuvent aussi être climatisés par un groupe froid. Les systèmes de poutres froides sont également souvent utilisés. Dans ce cas, l'unité terminale à induction pour le rafraîchissement et la ventilation assure le soufflage d'air neuf et la récupération de l'air ambiant pour retraitement par batterie (eau glacée) intégrée.
Mais le travail sur les consommations d'énergie n'est pas seulement appliqué au système de chauffage et de ventilation. La conception de l'éclairage ou la production d'eau chaude sanitaire (ECS) doivent également faire l'objet d'études particulières. Rien qu'en ce qui concerne l'ECS, pour diminuer leur impact énergétique, il est possible d'agir sur cinq postes : réduction des températures d'eau, des débits consommés (installation de robinetterie automatique, de réducteur de pression) et des pertes de chaleur (isolation des appareils et des tuyauteries), augmentation des rendements de production par des générateurs de dernière génération et utilisation des sources de chaleur gratuites. Dans ce dernier cas, les possibilités sont nombreuses, tels les systèmes solaires thermiques bien sûr, mais pas uniquement : dans un bâtiment tertiaire, nombre de sources de chaleur sont inexploitées. Par exemple, il est tout à fait envisageable de puiser, via un chauffe-eau thermodynamique, l'air nécessaire au réchauffement de l'eau dans le local informatique surchauffé.
Les actions sur l'éclairage ont également leur importance. On considère aujourd'hui qu'un bâtiment tertiaire consomme entre 7 et 8 kWh en éclairage. Par rapport aux 50 kWh visés, ce poste va s'inscrire de plus en plus dans le calcul de l'efficacité globale. Bien entendu, l'ensemble de ces solutions ne se conçoit pas sans une régulation ou un système de GTB performante. Laquelle sert à superviser et à contrôler l'ensemble des équipements comme le chauffage, la ventilation et le conditionnement d'air, s'assurant qu'ils fonctionnent de façon optimale. Cela n'est possible qu'en optimisant l'équilibre entre les conditions environnementales, les usages des énergies et les besoins.
