L'équilibrage est nécessaire sur tous les réseaux hydrauliques collectifs : ECS, chauffage et eau glacée. Il commence par la pose de vannes d'équilibrage en pied de colonne. Deux vannes avec prise de pression sont nécessaires pour mesurer la pression différentielle.
Pour les installations collectives, plusieurs techniques permettent de réduire les charges et les consommations d'énergie. La plus efficace d'entre elles consiste à informer l'occupant et lui attribue ainsi un rôle actif.
Dans un bâtiment doté d'une installation de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire (ECS) collective, l'occupant ignore la quantité d'énergie qu'il consomme pour le chauffage et la production d'eau chaude, ainsi que le coût. Même en le sachant, il ne dispose en général d'aucun moyen d'action. La répartition du coût s'effectue le plus souvent aux millièmes et rarement en fonction de comptages dûment relevés. Ce qui ne récompense pas l'occupant qui tenterait de maîtriser sa consommation. Ainsi, avant de s'attaquer aux installations de génie climatique, il serait plus logique de commencer par améliorer l'isolation du bâtiment, réaliser l'étanchéité à l'air et installer une ventilation efficace et confortable : double flux ou ventilation mécanique répartie (VMR).
Ensuite, il devient nécessaire d'agir sur les installations de génie climatique, puisque l'amélioration de l'isolation et de l'étanchéité a mécaniquement entraîné une forte réduction des déperditions, donc des besoins de chauffage. Deux premières mesures sont particulièrement efficaces : l'équilibrage et l'isolation des canalisations. Une réduction des besoins grâce à l'isolation provoque immédiatement un déséquilibre, puisque les températures et débits anciens ne correspondent plus aux nouveaux besoins. Rééquilibrer commence par la pose de vannes de régulation et de points de mesure de débit/pression (s'il n'en existe pas déjà) à la fois en pied de colonnes et sur chaque boucle horizontale. Ensuite, il faut faire appel à un bureau d'études, à une entreprise ou à un exploitant qui maîtrise bien l'équilibrage et possède les outils adéquats. Chaque marque de vanne d'équilibrage (Caleffi, Danfoss, Heimeier, Honeywell, Oventrop, TA, Thermador, Quitus, etc.) s'accompagne d'outils de lecture différents et propres à chacune. Après l'équilibrage, vient l'isolation thermique des réseaux. Elle est particulièrement importante sur les réseaux d'ECS. La dissipation de chaleur dans une boucle mal isolée peut représenter 50 % de l'énergie totale consommée pour la production et la distribution de l'ECS. Plusieurs fabricants (Armaflex, Isover et Sagi.) proposent des manchons isolants d'une grande efficacité thermique avec ? à 40 °C inferieur ou égal 0,040 W/(m.K) et classés au feu M1 ou M0.
Réguler et programmer
Une fois le réseau équilibré et isolé, il est nécessaire d'offrir à l'occupant la possibilité de réguler, voire de programmer son chauffage. Tout dépend alors des architectures de réseaux. Dans les bâtiments collectifs, quatre principaux types se retrouvent : deux sortes de réseaux verticaux, multipliés par deux types de réseaux horizontaux. Premièrement, les réseaux verticaux desservent les logements avec une boucle pour chaque logement ou bien ils alimentent directement les radiateurs. Dans ce dernier cas, dans un même logement, chaque radiateur est alimenté par une colonne différente. Il faut poser sur chacun d'entre eux un robinet motorisé à commande radio qui sera adressé par un seul thermostat d'ambiance-émetteur programmable par logement. Il enverra des ordres (éventuellement différents) à chaque robinet en fonction des températures de consignes et des programmations saisies. Il existe aussi des solutions décentralisées : des têtes de robinet motorisées à piles avec un afficheur, permettant d'entrer une température de consigne et une programmation sur chaque émetteur.
Deuxièmement, les réseaux horizontaux dans les logements sont en monotube série, en monotube dérivé ou en bitube. Ces trois versions de réseaux horizontaux - en ce qui concerne la régulation - se forment en deux groupes : le monotube-série d'une part, le monotube dérivé et le bitube, d'autre part. Avec le monotube-série, encore massivement présent en association avec des convecteurs à eau chaude, aucune régulation n'est possible puisque si l'on réduit le débit d'un radiateur, le débit diminue dans les suivants. Dans ce cas - la pire configuration possible - il est d'abord nécessaire de modifier l'architecture de réseau pour établir un monotube dérivé. Ce qui ne signifie pas déposer les canalisations existantes pour les remplacer entièrement. Il est souvent possible de changer les émetteurs de chaleur, en remplaçant les convecteurs ou les radiateurs existants, par des radiateurs panneau-acier actuels et en montant une robinetterie quatre voies par radiateur. Elles sont conçues pour cela et créent une dérivation vers l'émetteur suivant. Certains fabricants (Caleffi, Comap, Heimeier, Giacomini et Thermadore) en proposent. Comme les robinetteries deux voies et trois voies du bitube et du monotube dérivé, elles peuvent être équipées de têtes thermostatisées ou à moteur thermique. Les têtes à moteur thermique seront asservies par fil pilote ou bien par radio à un thermostat d'ambiance programmable centralisé. L'occupant pourra ainsi maîtriser son chauffage.