Chaque édifice ancien reconverti en commerce des Docks Vauban du Havre (76) est innervé dans le sens longitudinal par une large rue qui distribue les boutiques de part et d’autre. (Doc. Carol Maillard.)
Évoluant au gré des besoins des usagers et des communes, les centres commerciaux nouvelle génération privilégient une architecture de qualité basée sur l’apport de lumière naturelle, l’accessibilité à tous et l’insertion dans le paysage.
Le centre commercial regroupant plusieurs commerces sur un même lieu fait son apparition aux États-Unis au début du xx
Aujourd’hui, si le centre commercial de périphérie perdure, il évolue au fil des besoins des usagers et des politiques d’urbanisme menées par les Villes. L’équipement isolé et mal desservi est révolu, le centre commercial de périphérie étant désormais desservi par les transports en commun (bus, tramway, etc.). Les parkings aériens prolongeant les bâtiments commerciaux, ne se limitent plus à de simples dalles, mais font l’objet d’un traitement paysager soigné intégrant plantations et cheminements piétons.
Sur le plan de l’organisation des fonctions, deux typologies se dégagent : le centre commercial de périphérie et celui de centre-ville. Pour l’équipement de périphérie, le cas courant demeure celui d’un centre doté de plusieurs accès ouvrant sur une circulation qui chemine et distribue surfaces de vente, cafétéria et hypermarché. Les réserves et locaux techniques sont en général placés en sous-sol, avec le parking enterré éventuel.
L’autre configuration fréquente est la double rue intérieure ou mail qui distribue, de part et d’autre d’un vide central, sur plusieurs étages, des commerces accolés et complétés par un supermarché. Le centre commercial et de loisirs du quartier Confluence à Lyon (69), se déployant sur 53 000 m
Recréer des passages couverts et des rues
Conçu en 2011 par l’architecte Jean-Paul Viguier pour Unibail-Rodamco, l’ouvrage est fendu de deux circulations longitudinales qui bordent un vide central à trois hauteurs. L’ensemble comprend 102 commerces, 17 restaurants et un multiplexe de 17 salles. L’édifice est couvert par une série de voûtes en coussins d’ETFE (Éthylène tétrafuorétylène) qui sert de mégapuits de lumière éclairant naturellement les espaces. Accessible par le tramway, cet édifice spectaculaire, qui borde la Saône et fait face à un nouveau quartier d’habitations, est un élément majeur d’animation urbaine du site en mutation.
Ce système d’organisation peut être transcrit dans la reconversion de bâtiments anciens, à l’instar des Docks Vauban du Havre (76), un projet de rénovation-extension transformé en pôle de commerces, de loisirs et de culture de 68 176 m
Un autre exemple du même genre est le centre commercial de la caserne de Bonne qui, édifié en 2010 par l’agence d’architecture Groupe-6 pour Soderip, est implanté près de Grenoble (38) sur une friche militaire de 8,5 ha.
Démarche environnementale intégrée
La halle compte cinq volumes séparés par des mails traversants ou failles, créant une perméabilité avec l’ensemble du quartier où sont mixées plusieurs fonctions. Haute de 12 m et dotée de multiples entrées et de rues ouvertes, la halle a un rôle d’insertion urbaine car elle relie les quartiers nord et sud de la ville. Intégré dans un éco-quartier, le projet fait l’objet d’une approche bioclimatique s’appuyant sur le choix de matériaux naturels et durables, et sur une maîtrise des énergies. D’où l’emploi de 1 500 m
Par ailleurs, un autre mode d’organisation spatiale s’est développé ces dernières années. À savoir le concept de surfaces de vente donnant directement sur une rue extérieure - à l’image des commerces de centre-ville - et ouvrant sur une aire centrale paysagère. C’est le cas du « shopping parc » de la ville nouvelle de Sénart (77) conçu en 2008 par l’atelier d’architecture Valode & Pistre. Il complète le centre commercial Carré Sénart 1 édifié en 2002 par l’architecte Jean-Paul Viguier. À l’inverse de ce dernier, organisé autour d’une double circulation, « le principe du pignon sur rue avec accès direct aux commerces et absence d’espace commun de desserte » a été retenu.
Greffe d’un programme associé
Il s’agit de créer une « farandole de boutiques » en forme de « guirlande » qui, se déroulant en arc de cercle le long d’une voie piétonne, est surmontée d’une « tonnelle » en charpente métallique couverte de plaques de copolymère sérigraphié. En complément, un programme de loisirs réunit un bowling, un cybercafé, un centre de balnéothérapie, un mur d’escalade, et des « guinguettes » essaimées le long de la berge du canal. L’aspect convivial et « ludique » du lieu, appelé « fun shopping » aux États-Unis, est vraiment mis en avant. De plus, la valorisation d’espaces verts aménagés, relayée par l’intégration d’une démarche environnementale responsable, devient presque banale.
Il en est ainsi du parc commercial Green Center de Seclin au sud de Lille (59), édifié en 2012 par l’agence d’architecture Arep/J.-M.Duthilleul et E.Tricaud. Initié en 2004 par la Foncière Frey, le concept écologique de « Retail Park » se fonde sur une conception durable et une évolution des usages. Le parc de 18 200 m