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1 CONCEPTION Recherche d’une mixité typologique de logements traversants

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1 CONCEPTION Recherche d’une mixité typologique de logements traversants

Les maisons de ville de Roubaix (59), qui occupent des parcelles urbaines mitoyennes, sont traitées en duplex tout en hauteur accompagnés de terrasses, les garages boxés formant un socle continu. (Doc. Bathilde Millet.)

La recherche conceptuelle actuelle privilégie la qualité spatiale et le confort des logements, par l’intégration d’une démarche énergétique, l’agrandissement des surfaces habitables et l’ajout de prolongements extérieurs tels que les vérandas, serres, jardins...

Les maîtres d’ouvrage de logement social engagés cherchent à améliorer le confort des logements en y associant des préoccupations environnementales.

La réduction de la facture énergétique est devenue indispensable. Elle se traduit par une surisolation thermo-acoustique des façades et par son corollaire, une meilleure gestion de la ventilation des appartements. Côté organisation des espaces, l’agrandissement des surfaces habitables et la création de prolongements extérieurs complètent cette recherche de confort accru.

Ces préoccupations étant applicables sur n’importe quel type d’opération réalisée, de petite, moyenne ou grande envergure. Sachant que le souci d’économiedu projet reste plus que jamais à l’ordredu jour, le budget demeurant serré.

Appartements traversants

L’opération de vingt logements sociaux réalisée à Bègles (Gironde) en 2010 par les architectes Xavier Leibar et Jean-Marie Seigneurin et le maître d’ouvrage Saemib présente plusieurs particularités.

Budget restreint oblige, l’immeuble compact (35 x 16 m) de quatre niveaux couvre une surface de 1 688 m2, pour un budget de 2,41 M3 TTC.

Il se compose d’appartements traversants se calquant sur une trame de 6,50 m. Ils sont desservis par des coursives généreuses propices aux rencontres entre habitants et dotées de garde-corps doublés d’une enfilade de pots plantés.

Côté rue, les appartements bénéficient d’une bande continue de loggias de 2 m de largeur chacune, appropriables et fermées par une paroi de verre mobile, dont la fonction varie au fil des saisons. En hiver, la fermeture de la loggia améliore l’isolation thermique du logement, pour se transformer en espace complémentaire annexable, en mi-saison. En été, la loggia laissée ouverte participe à la ventilation du volume interne et en limite l’échauffement thermique. De plus, les panneaux solaires installés en toiture permettent la production d’eau chaude sanitaire, source d’économies.

Recherche de mixité typologique

Par ailleurs, le maître d’ouvrage l’Effort rémois, toujours en quête d’innovations en tous genres, a lancé une opération d’habitat social différente.

C’est dans le cadre d’une reconquête des friches industrielles des sites Saprime et Remafer de la ZAC Dauphinot de Reims (Marne), que l’architecte Vincent Cornu a conçu un ensemble de 76 logements locatifs, dont la surface hors œuvre nette de 9 700 m2 représente un coût de 8,04 M€ HT. L’innovation principale de cette opération bâtie sur deux îlots réside dans la juxtaposition savante de trois typologies d’habitat distinctes : des maisons à cour et superposées, ainsi que des logements collectifs.

Ce principe, privilégiant l’habitat individuel, offre un panel élargi de configurations spatiales et des surfaces de logements plus élevées que celles habituellement pratiquées : l’augmentation conséquente des surfaces étant ici de l’ordre de 28 %. Aussi, les maisons à cour, bordant les rues, sont chacune agrémentées d’une cour privative permettant l’accès à l’appartement et l’accueil d’une voiture.Pour les maisons superposées de quatre niveaux, le rez-de-chaussée de l’habitation inférieure abrite la cuisine, le séjour et une terrasse ou un jardin, le premier étage accueillant les chambres. La maison supérieure contient sa partie nuit (chambres) au deuxième étage, tandis que la partie jour se déploie au dernier niveau. Les logements collectifs sont, eux, regroupés au sein du plus grand îlot et associés à des maisons superposées.

Cette notion de mixité d’habitat social se retrouve également dans le projet lauréat de l’architecte Bathilde Millet, issu du concours Europan 6 (2001), sur le thème « Entre villes, dynamiques architecturales et urbanités nouvelles ». Implantée au centre de la ville de Roubaix (Nord), sur un ancien îlot industriel, l’opération Villas Sarrail, érigée en 2010 par le maître d’ouvrage Pierre & Territoire, comprend 78 logements sociaux en location et accession.

Prolongements extérieurs généreux

La spécificité majeure du projet consiste à associer plusieurs programmes imbriqués : des commerces et lofts en rez-de-chaussée, des logements collectifs et superposés, cinq maisons de ville (en duplex) et des « penthouse », appartements accessibles par l’extérieur depuis les terrasses du dernier étage.

L’autre singularité de l’opération porte sur la conception intérieure des appartements, où les gaines de fluides sont réunies dans une « bande servante » placée le long des voiles mitoyens. Ce qui devrait générer une certaine évolutivité des logements dans le temps. De plus, les habitations sont équipées de grandes loggias et de jardins privatifs faisant office de pièces en plus, appropriables. En réhabilitation, la problématique assez identique porte sur une augmentation du confort des logements et des surfaces habitables. La difficulté étant d’opérer les transformations et remises aux normes des installations dans l’emprise d’un immeuble existant, occupé ou non.

Pour la tour d’habitation Bois-le-Prêtre, située à la porte Pouchet à Paris (xviie) et pourvue de 16 étages, elle a été réalisée en 1962 par l’architecte Raymond Lopez. La tour a fait l’objet d’une rénovation complexe en site occupé menée par les architectes Frédéric Druot (mandataire)et Lacaton-Vassal (associés), pour l’Opac de Paris. Le projet s’appuie sur un accroissement notoire des surfaces des 100 logements sociaux réaménagés, par l’ajout de couronnes de planchers sur le pourtour de l’immeuble. Les jardins d’hiver de 16 à 33 m2 annexés en façade sont prolongés par des balcons de 6 à 18 m2. La surface hors œuvre nette de 8 900 m2 du bâtiment d’origine, qui passe à 12 460 m2, représente une augmentation de 28 %. Les modules préfabriqués greffés, de 7,50 x 3 m et 2,50 m de hauteur, sont fermés par des panneaux coulissants en polycarbonate.

Ces espaces tampons améliorent le confort des volumes internes et garantissent une isolation thermique et acoustique performante des façades.

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