1 Canalisations Stockage en réseau unitaire

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1 Canalisations Stockage en réseau unitaire

Le choix de la technique du tunnelier a permis de minimiser l’impact des travaux dans une zone urbaine particulièrement dense.

Cet ouvrage, dimensionné dans le but de stocker jusqu’à 3 300 m3, permettra de diviser par deux les rejets de type unitaire par temps de forte pluie.

«La Ville de Rennes (35) mène depuis plus d’une dizaine d’années, dans le cadre de la Loi sur l’eau qui offre aux collectivités territoriales la possibilité d’agir sur le volet ruissellement et écoulement des eaux pluviales, une ambitieuse politique en matière de maîtrise des problèmes liés à l’imperméabilisation des sols », explique Alain Prenveille (voir encadré page suivante), responsable du service de la maîtrise d’œuvre à la Direction des infrastructures et des équipements.

Depuis novembre 2008, la municipalité met également en œuvre un programme de travaux pluriannuel d’assainissement qui s’inscrit dans le cadre de la directive européenne relative à l’atteinte du bon état écologique des eaux en 2015.

Collecteur surdimensionné

Ce programme, qui permettra d’agir sur quatre volets – restructuration et sécurité des réseaux, lutte contre les eaux parasites, amélioration de l’évacuation des eaux pluviales lors de pluies exceptionnelles et limitation des rejets urbains par temps de pluie – prévoit, dans le cadre de ce dernier point, la réalisation de 8 000 m3 de stockage répartis sur le réseau de type unitaire, une partie étant combinée à la création d’aménagements d’espaces publics.

La décision de Rennes Métropole de prolonger la ligne de bus en site propre a été l’occasion de construire, sous l’emprise de son tracé, un collecteur de transfert de 3 500 m et de moderniser le réseau sur le bassin versant impacté par ce projet.

Quatre stations de refoulement des eaux usées seront ainsi supprimées au profit d’une seule, située à l’extrémité du nouveau collecteur, celui-ci permettant une capacité de stockage de 3 300 m3. Pour ce faire, l’ouvrage sera surdimensionné sur une partie du linéaire, via la mise en place de tuyaux de 1 800 mm de diamètre sur un tronçon de 1 340 m, le reste du linéaire étant au diamètre 600 mm. « Nos études avaient établi un besoin de stockage de 3 000 m3 », explique Alain Prenveille. D’où le choix de ne pas dimensionner en 1 800 mm l’ensemble du collecteur : « Capacité qui permettra de réduire à six le nombre de rejets annuels, dans la Vilaine, en cas de pluie significative, poursuit-il, alors que la réglementation en autorise jusqu’à douze ».

L’ouvrage qui, par temps sec normal, fonctionne comme un collecteur d’eaux usées traditionnel, permettra par temps de pluie, dans l’hypothèse où le collecteur aval serait saturé, de stocker les eaux excédentaires (la station de pompage du réseau aval étant alors interrompue), afin d’éviter les déversements de réseau de type unitaire, trop fréquents et, partant, les risques de dégradation de la qualité des eaux de la Vilaine.

Chasse d’eau et désodorisation

Cette conception fait l’originalité du projet, puisque le collecteur, outre sa fonction de réseau classique, joue également celui alloué normalement à un bassin de stockage conventionnel. Après la vidange du stockage, les dépôts résiduels seront éliminés par l’intermédiaire d’un système de nettoyage automatique situé en partie amont du collecteur. Cet équipement créera, en position fermée, une mise en charge de l’ouvrage, son ouverture rapide provoquant ensuite un phénomène de chasse d’eau, éliminant la retenue d’effluents.

Parallèlement, une station de désodorisation, équipée d’un extracteur d’air créant une dépression, sera installée (200 m en amont du système de vidange), afin d’éviter les nuisances olfactives – l’air aspiré sera traité au moyen d’un filtre à charbon actif – et l’intervention du personnel dans les conditions de sécurité requises.

Les travaux ont été réalisés, pour la section en 1 800 mm – le reste en tranchée classique – par l’intermédiaire d’un microtunnelier (Herrenknecht AVN1600TC).Le choix de cette technologie, fait par la Ville de Rennes, « répond à une volonté de minimiser l’impact du chantier dans une zone urbaine dense, explique Alain Prenveille, mais aussi aux caractéristiques hydrogéologiques du projet ». Le tracé se situe, en effet, à une profondeur moyenne importante (7 m), la présence d’une nappe phréatique ayant rendu, par ailleurs, très délicats des travaux à ciel ouvert.

Les 1 340 m du collecteur ont été effectués en seulement deux tirs courbes de grande longueur (565 m et 775 m) à partir d’un puits de travail central ayant servi de point de départ commun à la machine. À noter que les tuyaux mis en œuvre (Hobas) sont en PRV (résine renforcée de fibre de verre), constitution qui leur permet de résister aux phéno-­mènes de H2S et de faciliter le nettoyage du collecteur lors de sa vidange, grâce à sa très faible rugosité. La station de pompage, de 7 m de diamètre et 10,5 m de profondeur, a été réalisée en paroi moulée. Cet ouvrage, qui a servi de puits de sortie pour le premier tir, a été construit en employant des armatures en fibre de verre, afin de faciliter la pénétration du microtunnelier à son arrivée dans le puits. Les quatre regards de visite, également en PRV, seront réalisés « au sec », entre des parois au coulis.

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